19/03/11 (B595) Yémen Express – près de 200 blessés parmi des manifestants à Hodeïda – les partisans du gouvernement attaquent les manifestants à Al-Hodeïda – quatre journalistes étrangers expulsés – 40 manifestants blessés – remaniement ministériel sur fond de tensions croissantes – la contestation prend une tournure plus violente – sept manifestants, dont un enfant, tués par la police – Cinq morts, dont un écolier (8 articles)
____________________ 8 – Le Parisien avec AFP
17/03 Yémen: près de 200 blessés parmi des manifestants à Hodeïda
Près de 200 manifestants ont été blessés, dont dix par balle, lors de la dispersion mercredi d’un sit-in hostile au régime à Hodeïda, dans l’ouest du Yémen, selon des sources médicales.
La police a ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires rassemblés dans cette ville portuaire de la mer Rouge, alors que des partisans du régime les attaquaient à l’arme à feu, à coups de bâtons et de pierres, ont indiqué ces sources.
Près de 200 personnes ont été blessées parmi lesquelles dix par balle, une vingtaine par des armes blanches et une trentaine par des pierres, ont précisé des médecins qui gèrent un centre d’urgence sur le lieu du sit-in.
Selon des organisateurs du rassemblement, certains ont été intoxiquées par les gaz lacrymogènes, tirés par les forces de l’ordre.
Une quarantaine de personnes ont été tuées dans les troubles au Yémen depuis le début fin janvier du mouvement de contestation appelant au départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Dans la ville de Jouf, au nord-est de Sanaa, les combats se sont poursuivis pour la troisième journée consécutive entre des partisans du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG) et des sympathisants de l’opposition, selon un responsable local. Trois partisans du CPG ont été blessés.
Les affrontements revêtent un caractère tribal, les partisans du CPG faisant partie des tribus d’Al-Hamad et Al-Hadra alors que les opposants appartiennent à d’autres tribus.
Un opposant avait été tué mardi dans un affrontement dans cette ville frontalière de l’Arabie saoudite.
Les partisans du régime tentaient de déloger les opposants retranchés depuis lundi dans les bureaux du siège du gouverneur de la province, selon des témoins.
____________________ 7 – Nouvel Obs avec AP
17/03 Yémen: les partisans du gouvernement attaquent les manifestants à Al-Hodeïda
Des partisans du gouvernement, armés de bâtons, de couteaux et d’armes à feu, s’en sont pris aux manifestants de l’opposition installés en campement sur une place d’Al-Hodeïda, ville portuaire dans le sud du Yémen, les affrontements faisant des centaines de blessés, selon des témoins.
D’après les témoins, les partisans du président Ali Abdallah Saleh étaient au moins 10.000. Il s’en sont pris à environ 4.000 manifestants de l’opposition dans ce port situé sur la Mer rouge. La police est intervenue pour séparer les deux camps à coups de gaz lacrymogènes, la plupart des blessés souffrant d’intoxication après avoir inhalé ces gaz.
Selon des témoins s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ces assaillants étaient des membres de la police secrète et des « voyous à la solde du gouvernement ».
Depuis un mois, les Yéménites manifestent quotidiennement pour réclamer le départ du président, au pouvoir depuis 32 ans. Ces dernières semaines, la répression des manifestations s’est intensifiée, la police ouvrant le feu sur la foule et des hommes en civil s’en prenant également violemment aux manifestants.
Mardi, les pro-gouvernementaux à Al-Hodeïda ont mis le feu au siège local du parti Al-Islah, un des principaux partis d’opposition. Une attaque qui a fait cinq blessés, selon le parti.
Toujours mercredi, mais dans la province de Taïz, huit jeunes femmes ont été blessées lors de la dispersion d’une manifestation étudiante contre Saleh.
____________________ 6 – Nouvel Obs avec AP
15/03 Yémen: quatre journalistes étrangers expulsés
Quatre journalistes, deux Américains et deux Britanniques, ont été expulsés lundi du Yémen après avoir été détenus pendant plusieurs heures à Sanaa, la capitale.
L’un d’eux, Oliver Holmes, un journaliste britannique, a expliqué que cinq agents de sécurité armés les avaient interpellés lundi matin dans l’appartement qu’ils partagent à Sanaa. Selon M. Holmes, un de ces agents leur a dit qu’ils devaient partir à cause des articles qu’ils écrivaient.
Ces arrestations surviennent alors que le Yémen est secoué depuis des semaines par un mouvement de contestation contre le président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Lundi, un gouverneur provincial a été blessé d’un coup de poignard dans le cou par plusieurs agresseurs, et une soixantaine d’autres personnes ont été blessées dans le pays lors de confrontations entre les forces de sécurité et des manifestants
____________________5 – Le Figaro avec AFP
15/03 Yémen/Sanaa: 40 manifestants blessés
Près de quarante manifestants ont été blessés par balles lors de manifestations aujourd’hui dans deux villes au nord-est et à l’est de Sanaa, ont indiqué des témoins et des responsables locaux.
Vingt manifestants ont été blessés en tentant de prendre d’assaut le siège de la province de Jouf, au nord-est de Sanaa, ont indiqué ces sources. Les forces de sécurité, gardant le bâtiment, et des partisans du régime, ont ouvert le feu sur les assaillants. Deux des partisans du Congrès populaire général (CPG – du président Saleh) ont été blessés par des jets de pierre, selon ces sources.
A Marib, à l’est de la capitale, des manifestants ont également marché sur le siège du gouverneur mais ont été repoussés par des tirs des forces de l’ordre, selon des responsables locaux. Dix-sept manifestants ont été blessés, selon ces sources.
C’est la première fois que des incidents violents sont signalés dans des villes situées dans cette région qui connaît également des protestations contre le régime du président Ali Abdallah Saleh. Un manifestant a été tué hier par la police à Aden (sud), et les manifestants à Sanaa ont subi une attaque en règle de partisans du régime, au lendemain de la journée la plus sanglante depuis le début de la contestation fin janvier, pendant laquelle sept manifestants ont été tués.
_____________ 4 – Quotidien du Peuple avec Xinhua
15/03 Yémen : remaniement ministériel sur fond de tensions croissantes
Le président yéménite Ali Abdullah Saleh a nommé deux nouveaux ministres dimanche alors que les manifestations s’amplifient depuis des semaines pour réclamer la fin de son régime, en place depuis 33 ans.
M. Saleh a remplacé le ministre des Affaires religieuses Hamoud al-Hitar par le ministre de la Jeunesse et des Sports Hamoud Mohammed Abad, selon un décret officiel rendu public sur le site internet de l’agence de presse Saba.
Le président a également nommé Aref Awad al-Zoka nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, à l’occasion du remaniement de son gouvernement.
Le Yémen est le théâtre de manifestations appelant à des réformes politiques et économiques depuis le début de l’année.
Le 22 janvier, le président yéménite avait limogé le ministre du Commerce et de l’Industrie Yahya al-Mutawakil, remplacé par le vice-ministre de la Planification et de la Coopération internationale Hisham Sharaf Abdullah, toujours selon Saba.
_______________________ 3 – Nouvel Obs
14/03 Yémen : la contestation prend une tournure plus violente
Un manifestant a été tué par des tirs de la police à Aden. Les Etats-Unis se disent « profondément préoccupés » par les violences au Yémen qui ont fait 8 morts et de nombreux blessés ces derniers jours.
L’opposition yéménite a appelé « tout le peuple à intensifier les sit-in et les manifestations dans toutes les régions, afin (que le chef de l’Etat) n’ait plus qu’une seule option, le départ » AFP
Les manifestants à Sanaa ont subi dimanche 13 mars une attaque en règle de partisans du régime, au lendemain de la journée la plus sanglante au Yémen depuis le début des marches exigeant le départ du président Ali Abdallah Saleh fin janvier.
Un manifestant a été tué par des tirs de la police anti-émeutes dimanche après une attaque menée par des protestataires contre un poste de police dans le quartier de Dar Saad à Aden, a-t-on appris de source médicale.
« Un manifestant, Nafee Ali Naji, 25 ans, a été mortellement touché par les tirs des unités anti-émeutes qui sont arrivées à Dar Saad après une attaque contre le poste de police du quartier », a déclaré un membre du personnel de l’hôpital Naqib, où le corps de la victime a été transporté.
Des témoins ont précisé que les policiers pourchassaient les manifestants dans les ruelles du quartier après l’attaque contre le poste de police durant laquelle dix fusils d’assault AK-47 ont été pris et trois véhicules de la police incendiés.
Samedi, à travers le pays sept manifestants, dont un enfant de 12 ans, ont été tués par balles et des centaines de personnes ont été blessées par des gaz toxiques dans la violente dispersion par la police de protestataires. Les autorités ont nié l’utilisation de gaz autres que lacrymogènes.
Les Etats-Unis ont réagi dans un communiqué du département d’Etat affirmant : « Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par les informations faisant état de morts et de blessés dans les manifestations qui ont eu lieu au Yémen au cours de la semaine écoulée », écrit le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, en présentant les condoléances des Etats-Unis aux proches des victimes.
« La violence doit cesser immédiatement »
« La violence doit cesser immédiatement. Nous appelons le gouvernement yéménite à enquêter rapidement sur ces incidents et à faire le nécessaire pour protéger le droit de tous ses citoyens, en accord avec les engagements du président (yéménite Ali Abdallah) Saleh », poursuit le communiqué du département d’Etat américain.
Le chef de l’ONU, Ban Ki-moon s’est déclaré « très inquiet » de la détérioration de la situation au Yémen et condamné « l’usage excessif de la force » contre « des manifestants pacifiques ». Il a appelé à la plus grande retenue, exhortant le gouvernement et l’opposition à commencer un dialogue authentique et large ».
« Les assaillants ont tiré à balles réelles »
Dimanche, des dizaines de manifestants ont été blessés sur la place de l’Université de Sanaa, épicentre de la contestation, dans une attaque des policiers soutenus par des partisans du régime, ont indiqué des témoins. Les heurts ont commencé lorsque des policiers et des partisans du Congrès populaire général (CPG-parti présidentiel), ont attaqué les protestataires, selon les témoins.
« Les assaillants ont tiré à balles réelles et tiré des gaz lacrymogènes », a indiqué l’un d’eux, ajoutant que les « blessés se comptent par dizaines et sont soit atteints par des tirs, soit souffrent de suffocations ».
Samedi, deux personnes ont été tuées à Sanaa, l’un par des tirs de la police sur des manifestants qui campent depuis le 21 février sur la place de l’Université et l’autre par les tirs d’un sniper.
Depuis samedi soir, de nouveaux groupes de contestaires viennent se joindre au sit-in, alors qu’à Taëz, autre centre de la contestation de la capitale, cinq manifestants ont été blessés par les tirs de la police, selon un responsable local.
Quatre manifestants tués à Aden dans des émeutes nocturnes
A Aden, ville du sud rétive et à la pointe de la contestation du chef de l’Etat, quatre manifestants ont été tués dans des émeutes nocturnes lors desquelles un poste de police a été incendié par des centaines de personnes en colère, alors que d’autres bloquaient les rues avec des pneus enflammés.
Le quartier de Dar Saad a notamment été le théâtre d’affrontements pendant la nuit entre manifestants et policiers. Selon un témoin, des membres des forces de sécurité se sont postés sur les toits des immeubles près d’un poste de police et ont tiré sur les manifestants. Deux des quatre morts à Aden ont été atteints par balles à la tête, selon des médecins.
A Moukalla, dans le sud-est du pays, un écolier de 12 ans a été tué dans la dispersion par la police d’une manifestation. L’annonce de la mort de l’écolier a provoqué des manifestations spontanée, durant lesquels six manifestants ont été blessés par balle.
Au pouvoir depuis 32 ans, Ali Abdallah Saleh, un allié de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda, a multiplié en vain les gestes d’apaisement face à une révolte qui ne se calme pas dans ce pays du sud de la péninsule arabique miné par un chômage chronique et une pauvreté endémique.
Vendredi, l’Onu avait annoncé que 37 militants et au moins six agents de sécurité avaient été tués depuis le début des troubles fin janvier.
Face à l’escalade, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont appelé leurs ressortissants à quitter le Yémen, Londres condamnant des « violences inacceptables ».
_______________________ 2 – Le Parisien avec AFP
14/03 Yémen : sept manifestants, dont un enfant, tués par la police
Après la violente intervention de la police contre le sit-in de la place de l’Université, les manifestants blessés ont été soignés dans une mosquée voisine.
La contestation populaire ne faiblit pas au Yémen, où l’on déplorait samedi cinq nouveaux morts, tombés sous les balles des policiers. De source médicale, un écolier de 12 ans a été tué par des tirs de la police à Moukalla, dans le sud-est du pays, lors d’une manifestation de plusieurs centaines d’élèves contre le régime.
A Sanaa, un manifestant a été tué dans l’attaque du sit-in réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh. Un troisième manifestant a été tué dans l’après-midi par les tirs d’un sniper alors qu’il tentait de se joindre à ce sit-in avec d’autres jeunes.
En fin de journée, on apprenait de source hospitalière un quatrième décès à Aden, provoquant la colère de centaines de personnes qui ont incendié un poste de police dans le quartier de Dar Saad. La police a répliqué pour disperser les manifestants touchant mortellement l’un d’eux. Deux autres personnes blessées lors de la dispersion sont décédées dimanche, ce qui porte à sept le nombre de victimes.
Tirs à balles réelles et gaz toxiques
Samedi, selon les organisateurs du sit-in à Sanaa, la police a lancé un assaut à l’aube contre les manifestants qui campent depuis le 21 février sur la place de l’Université, tirant à balles réelles et lançant des grenades lacrymogènes. Outre le manifestant tué, près de autres ont été 300 blessés, dont 30 par balles, et d’autres intoxiqués par les gaz. Le comité médical formé par les contestataires a accusé les forces de sécurité d’employer des gaz toxiques. En milieu de matinée, les forces de sécurité ont bloqué tous les accès à la place, épicentre de la contestation contre le président Saleh. Des tirs étaient toujours entendus.
Au pouvoir depuis 32 ans, le chef de l’Etat s’était engagé dans un discours jeudi à «continuer de protéger» les manifestants, qu’ils soient pour ou contre son régime. L’assaut de la police, samedi, est intervenu après que des manifestants ont étendu pendant la nuit leur camp de toile à plusieurs rues proches de la place de l’Université : ils ont ainsi dépassé les blocs de béton installés par la police pour marquer la limite autorisée au sit-in. Dans la nuit de mardi à mercredi, la police avait attaqué le campement pour la même raison, et un étudiant avait été tué.
Jets de pierres contre les policiers
«Dès trois heures du matin, la police a tenté de démonter des tentes et d’arracher des haut-parleurs dans les rues voisines de la place de l’Université, mais nous les en avons empêchés», explique Mohammad Saïd, un étudiant de 20 ans. Selon lui, la police est revenue deux heures plus tard avec des renforts.
«Ils ont commencé à tirer des balles réelles et des grenades lacrymogènes mais n’ont pas pu nous déloger», a-t-il assuré. Certains manifestants ont lancé des pierres sur les policiers, d’après des témoins.
Un médecin membre du comité médical mis en place par les organisateurs assure que les forces de sécurité ont employé des gaz inervants. «Ce ne sont pas des gaz lacrymogènes, mais des gaz toxiques qui paralysent le système nerveux et l’appareil respiratoire et provoquent des évanouissements», explique le docteur Hassan al-Joshaai, spécialiste du système nerveux.
Ce médecin affirme que neuf manifestants ont été atteints par ces symptômes lors du premier assaut mardi soir. «Nous avons demandé aux autorités de nous fournir le traitement adéquat et nous attendons toujours», déplore-t-il.
La répression du mouvement de contestation au Yémen a déjà fait une trentaine de morts.
_______________________ 1 – L’Alsace
14/03 Yémen Cinq morts, dont un écolier
Hier à l’aube, un manifestant a été tué et « près de trois cents » autres ont été blessés (ici, la foule de protestataires laisse passer une ambulance) durant l´attaque, par la police, d´un campement d’opposants au régime, installé depuis le 21 février sur la place de l´Université à Sanaa. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles, bien que le président Saleh se soit engagé, jeudi, à « continuer de protéger » les manifestants.
Un autre homme a été abattu alors qu’il tentait de se joindre, avec d´autres, au sit-in de l’Université.
À Moukalla, dans le sud-est, c’est un écolier de douze ans qui a été touché par des tirs de la police. Enfin, à Aden, un homme, qui tentait, avec d’autres manifestants, de mettre le feu à un poste de police, a été abattu