14/09/2011 (B621) Communiqué qui nous est envoyé par l’APDDP (Canada) et qui est publié à la demande de son animateur.

Le mardi 27 septembre 2011 prochain marquera le 21ème anniversaire de l’attentat du Café de Paris commis par les services secrets djiboutiens (ou plus exactement, la police politique du régime). Cet acte de
barbarie qui a coûté la vie à deux enfants et fait de nombreux blessés
avait un objectif et une motivation purement et simplement politiques.

Rappelez-vous, même si ça paraît déjà lointain.

Les pays du bloc de
l’est commençaient à s’effondrer. Le monde entrait dans une période
d’euphorie où le totalitarisme et l’obscurantisme perdaient du terrain
face à la démocratie (nous savons depuis, que la nature a repris ses
droits!).

Dans ce cadre, le gouvernement de François Mitterrand, imposait des changements politiques et structurels aux pays africains francophones.

En d’autres termes, il rendait l’aide “au développement” conditionnelle
aux reformes que chaque pays africain de sa zone d’influence mettrait en
place, en ce sens. Résultat : l’aide française tarissait et la rue
africaine commençait à sortir de sa léthargie.

Chez nous, le gouvernement du parti unique du 4 mars de Hassan Gouled et
de ses proches n’a pas apprécié ce qu’il considéraient être la fois
comme “une ingratitude” française, «une ingérence» française dans ses
affaires d’un état souverain et «un complot gauchisant» français. Ils
n’entendaient pas se laisser faire par la “France de gauche”! Il fallait
faire quelque chose et vite. Gouled et ses proches décidèrent alors de
frapper un grand coup: attenter aux intérêts français et à la vie des
ressortissants, à Djibouti même!

Voilà toute la motivation et la raison d’être de cet acte barbare.

L’attentat du Café de Paris, c’est ça et rien d’autre. On voulait faire
payer les français… Mais ce n’est pas tout. Il fallait faire d’une
pierre deux coup. Pour prévenir toute tentative, volonté ou même tout
simple désir de changement du système de parti unique par autre chose,

Il fallait diviser la population et désorienter la rue.

Pour Cela, les «stratèges » du régime ont décidé de désigner d’avance
(c’est le terme qu’il faut) un bouc émissaire. La communauté Gadabourci
a été choisie d’avance pour jouer le rôle du méchant. Une véritable
chasse aux sorcières impliquant l’armée, la police, la gendarmerie et
l’infâme SDS a été mis en place dans tout le pays. Entre le 27 septembre
1990 et le début du mois de novembre de 1991, plusieurs milliers de
personnes issues de la communauté « gada » ont été séquestrées,
emprisonnées sans procès, sauvagement torturées, déportées et certaines
assassinées, sans distinction d’âge, de sexe ni de condition de santé
physique ou mentale. Les Gadabourci ont tout simplement payé de leur
sang les conséquences de ce jeu de poker macabre.

Aujourd’hui, 21 ans après, le problème n’a pas changé d’un iota.

Ce
régime totalitaire clanique s’en prend aux différentes communautés du pays les unes après les autres. Hier les Gadabourci, aujourd’hui les
Afar et certains Issa, demain les Issack et les Arabes… Et tout ça
pour s’éterniser au pouvoir.

Nous demandons donc aux djiboutiens de partout, de commémorer ce triste
anniversaire, comme ils doivent commémorer tous les autres tristes
anniversaires.

Nous demandons aussi aux djiboutiens de la région
d’Ottawa, aux amis de Djibouti
et à toute personne éprise de justice à
venir manifester avec nous autour de la célèbre flamme du centenaire de
la colline du parlement, le samedi 1er Octobre prochain, entre 11 heures
et 13 heures, beau temps, mauvais temps! Il est temps que la barbarie
cesse. Il faut envoyer un signal fort pour cela.

En faisant cela, loin de nous le fait d’attiser la haine inter-clanique
ou inter-communautaire. Non! Loin de nous, cette idée. Nous pensons que
le devoir de souvenir est un devoir citoyen pour rappeler que le
totalitarisme et la barbarie doivent cesser et l’état de droit restauré, à Djibouti.

Hassan Aden
(APDDP) Association pour la promotion
de la démocratie et du droit de la
personne.