19/08/2025 (Brève 2517) Maison Djibouti nous propose son analyse : PERSPECTIVES POST-GUELLEH – L’HEURE DES COMPTES À SONNÉ».

Sous-titre. : «Djibouti après IOG : chaos programmé ou révolution ?»

À 77 ans, Ismaïl Omar Guelleh (IOG) incarne un pouvoir sénile. Son règne s’achève, mais son départ risque d’embraser Djibouti. Car derrière le « stabilité » vantée par les puissances étrangères se cache un piège : un État vidé de sa substance, tenu par une junte familiale prête à tout pour garder ses privilèges.
Et les vautours – Chine, USA, Égypte – rôdent déjà .

Les failles de l’après-Guelleh

1. Une succession minée : Officiellement, la Constitution interdit un 6ᵉ mandat. Mais le clan Guelleh planche sur un scénario de « transition contrôlée » : Kadra, son épouse, pousse un neveu obscur, tandis que l’ex-Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed intrigue dans l’ombre.
Les luttes internes pourraient dégénérer en guerre ouverte .

2. Dette chinoise : l’arme d’étouffement. : Pékin détient 70 % du PIB djiboutien. Si IOG tombe, la Chine exige le remboursement immédiat – ou la saisie des ports. Un chantage qui pourrait transformer Djibouti en colonie économique .

3. Jeunesse en fusion : 60 % des 15-34 ans sont au chômage. Leur arme ? Les réseaux sociaux, où ils documentent les crimes du régime (exécutions à Balbala, torture de Ferouze Mahamoud). Leur mot d’ordre : « Plus jamais un Guelleh » .

Scénario 1 : L’implosion
Les Afars, marginalisés depuis 1977, n’attendent qu’une étincelle pour se soulever. Leurs milices, soutenues par l’Érythrée, pourraient couper l’autoroute Addis-Abeba–Djibouti, asphyxiant les ports – et les revenus du clan. Les Issas riposteraient, plongeant le pays dans une guerre ethnique .

Scénario 2 : La révolution
Le modèle soudanais inspire. En 2020, l’incarcération du lieutenant Fouad Youssouf Ali, torturé pour avoir dénoncé la corruption, avait déclenché des manifestations réprimées dans le sang. Aujourd’hui, la jeunesse organise des cellules clandestines. Leur atout : les bases militaires étrangères, qui pourraient refuser de soutenir un régime illégitime .

Le jeu trouble des puissances
– La Chine, mise sur un successeur docile pour protéger sa base navale.
– Les USA, négocient en secret avec des généraux pour garantir l’accès à Camp Lemonnier.
– L’Égypte, ennemie de l’Éthiopie, finance des milices afar via son MoU avec Djibouti – un coup de poignard dans le dos d’Addis-Abeba .

> Verdict. : Post-Guelleh, Djibouti ne sera ni libre ni stable. Ce sera un champ de bataille. Mais c’est aussi une chance : celle de jeter les bases d’une vraie démocratie. *Si le peuple saisit sa revanche.*