09/10/1999 – Lettre de Me AREF à Mr le Président de la République du Congo-Brazzaville.

AREF MOHAMED AREF
Rue de Moscou
BP 1441
DJIBOUTI
Tel : (253) 35 34 49 ou 35 45 71 –
Fax : (253) 35 68 57

Monsieur Pierre NZE
Ministre d’Etat
Garde des Sceaux
Ministre de la Justice

de la République du Congo Brazzaville

Fax : 00 242 81 41 70

Monsieur le Président de la République,

Si ce n’est pas déjà fait, vous allez surêment apprendre que vous venez de faire à nouveau l’objet d’une attaque personnelle particulièrement calomnieuse et singulièrement déplacée de la part de la dictature qui sévit dans mon pays depuis plus de 22 ans.

Il a en effet été écrit dans un article encadré et habituellement polémique de la page 2 du très gouvernemental journal La Nation n°66 du jeudi 30 septembre 1999 :  » Arrogante et peu soucieuse d’objectivité, RFI, la ‘fille ainée’ de la famille francophone donne bien de soucis à ses parents.

Au nom de la francophonie, tous les pays d’Afrique ayant la langue de Molière en partage écoutent RFI en modulation de fréquence. Mais, cette radio est parfois si surprenante et si casse-cou. Oui, telle une vieille fille découvrant sur le tard les joies de la chair, RFI flirte avec tous les mauvais garçons du continent noir.

Et prend fait et cause pour ses ‘chouchous’ qu’elle défend bec et ongles, au mépris de la déontologie journalistique… . Pour faire l’intéressante, RFI voit une dictature implacable là où il y a une démocratie en marche, la moindre opération de maintien de l’ordre devient pour elle vague de ‘repressions sanglantes’ et elle s’amourache du premier malfaiteur venu en qui elle voit, bien entendu, un idéaliste en guerre contre l’arbitraire.

Tout cela crée des troubles en Afrique noire … . A Brazza, les Cobras de Sassou, soutenus par RFI, ont mis le pays à feu et à sang avant de condamner à l’exil un président démocratiquement élu, car contrairement à Lissouba, le professeur, Sassou, le militaire est un franc-maçon, un ancien membre des réseaux ‘Foccart’ et un directeur notoire, et ce sont là, avouons-le, des qualités remarquables « .

Une telle violence envers votre excellence est totalement injuste, injustifiée et gratuite.

Elle constitue en outre et notamment le délit  » d’offense commise publiquement envers un chef d’Etat étranger  » puni d’une amande de 100 000 FD à 1 000 000 FD et d’un emprisonnement de 1 à 6 mois selon les termes de l’article 80 de la loi djiboutienne du 15 septembre 1992 relative à la liberté de communication.