24/07/02 Deux généraux jugés responsables de passivité pour des actes de torture commis il y a 20 ans et condamnés (AP)

Note
de l’ARDHD : l’impunité zéro, c’est fini ! Un officier
qui a commis (ou même seulement couvert) des actes de torture
peut-être condamné vingt ans après les faits.
Cet exemple récent devrait donner un thème de réflexion
aux nombreux officiers et sous-officiers djiboutiens qui se sont
livrés à des actes de torture et de barbarie, en
ville ou en opération (dans le Nord par exemple).

______________________________ Extrait AP

WEST PALM BEACH, Floride (AP) – Un jury américain a
décidé mardi que les généraux Carlos
Eugenio Vides Casanova et Jose Guillermo Garcia, originaires du
Salvador, devraient répondre de leur passivité lors
des brutalités et des massacres commis par leurs troupes
sur les civils dans leur pays il y a 20 ans.

Les deux militaires,
qui vivent aujourd’hui aux Etats-Unis, devront verser 54,6 millions
de dollars/euros à trois victimes des tortures -une employée
d’une église, un médecin et un professeur qui ont
quitté le Salvador après avoir été
torturé pendant la guerre civile de 1979-91.

Deux des plaignants,
Carlos Mauricio et Neris Gonzalez, étaient au tribunal
et ont pleuré à l’énoncé du verdict.
Les victimes vivent elles aussi aux Etats-Unis.

L’avocat de
la défense, Me Kurt Klaus, a déclaré qu’il
déconseillerait à ses clients de faire appel car
ils seraient insolvables. Pendant sa plaidoirie, il a présenté
les deux généraux comme des champions de la démocratie,
à l’image des présidents américains John
Adams et Thomas Jefferson, affirmant qu’ils avaient participé
à la réforme du système bancaire corrompu
et de l’économie majoritairement rurale du pays. "C’était
une guerre horrible, une sale guerre", a-t-il dit, "mais
je ne pense pas que les gens responsables de ce qui est arrivé
à ces gens soient ici".

Le médecin
Juan Romagoza Arce, qui a été battu, violé
et a reçu des balles pendant plus de 22 jours d’interrogatoire,
ne pesait plus que 36kg à sa sortie et a eu les doigts
écrasés par des fils électriques, affirme
que le général Vides est venu le voir une fois alors
qu’il était enchaîné au sol.

Neris Gonzalez,
qui enseignait le calcul aux paysans, était enceinte de
huit mois au moment de son enlèvement. Battue et violée
à de multiples reprises, elle a été chargée
dans un camion avec les morts. Son fils est mort deux mois plus
tard de ses blessures. Quant à Carlos Mauricio, il a été
attaché par les bras, battu et privé d’alimentation
pendant huit jours de torture.

Il y a 20
mois, les généraux Vides et Garcia avaient été
relaxés, le jury ayant estimé qu’ils n’avaient pas
le contrôle des soldats responsables du viol et du meurtre
de quatre missionnaires américains au Salvador. AP