18/01/03 (B181) A Djibouti, Français et Américains coexistent mais coopèrent peu.

____________ Note de
l’ARDHD
Le malaise de la France face à cet allié encombrant et un peu
envahissant ? En tout cas cela permet certainement à Guelleh de pratiquer certaines formes de chantage financier et pourquoi pas aussi … un peu pénal dans le cadre de l’affaire Borrel et de l’attentat du Café de Paris.

_____________ Extrait
AFP

DJIBOUTI, 17 jan (AFP)
– A Djibouti, petit pays stratégiquement situé à l’entrée
de la Mer rouge, entre Afrique et péninsule arabique, militaires français,
installés de longue date, et soldats américains, dont la présence
remonte à quelque mois, coexistent mais coopèrent peu.

« Nous avons des relations
de voisinage mais nous n’avons aucune relation opérationnelle avec
les Américains », indique à l’AFP le chef des Forces françaises
de Djibouti (FFDJ), le général Gérard Pons.

Aucun commentaire n’a
pu être obtenu de source militaire américaine à Djibouti.

Ancienne colonie française
devenue indépendante en 1977, Djibouti accueille la plus importante
base militaire française à l’étranger, avec quelque 2.850
hommes.

« Les Américains
ont installé une base d’accueil dans le camp Lemonier (à Djibouti)
pour pouvoir abriter un Etat-major chargé de la sécurité
et la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l’Afrique »
, rappelle
le général Pons.

« C’est une mission
bien distincte par rapport à la mission des Forces françaises
stationnées à Djibouti »
, poursuit-il.

Celle des FFDJ est de
protéger contre toute agression extérieure ce petit territoire,
en grande partie désertique, situé dans une des régions
les plus instables du continent.

« Les Américains
ont maintenant des installations suffisantes pour accueillir 2.000 hommes,
mais de là à dire qu’ils vont rester plusieurs années,
je n’ai aucun élément pour le dire »
, souligne le chef
des Forces françaises.

A ce jour, quelque 900
soldats américains se sont installés au camp Lemonier, une ancienne
base française.

Le 11 décembre,
le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Donald
Rumsfeld, avait déclaré que les Etats-Unis allaient probablement
maintenir une présence militaire pendant plusieurs années à
Djibouti.

« Les différentes
activités sur le terrain nécessitent une forte coordination
entre les Américains et nous, car nous utilisons les mêmes champs
de tirs et les mêmes champs de manoeuvres »
, a expliqué
le général Pons.

« Nous avons eu
quelques problèmes au départ, qui ont été progressivement
résolus avec des réunions de coordination sur la sécurité
des vols et des tirs, que nous tenons chaque semaine »
, a-t-il précisé.

« Finalement, ils
arrivent toujours à s’entendre »
, a estimé le président
djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, lors d’un entretien avec l’AFP le 12
janvier.

« Ils vivent maintenant
en parfaite harmonie, ils travaillent ensemble »
, a-t-il assuré.

Comme on lui demandait
si la présence américaine s’était accompagnée
d’aides financières importantes, le chef de l’Etat djiboutien a répondu,
avec un sourire ironique: « Pas encore, mais on espère, on espère »

Des discussions sont en
cours avec les Américains. « Avec les Français, tout
se passe bien. C’est avec les nouveaux »
, a ajouté le président
Guelleh. « Ils vivent en autarcie, les Américains »,
a-t-il regretté.

A propos du loyer payé
par les Américains pour utiliser le camp Lemonier, le chef de l’Etat
est resté vague: « Nous sommes en train de négocier ».

« Ils sont en train
de mettre beaucoup d’argent dans la réfection des pistes de l’aérogare,
et font des parkings nouveaux pour leurs hélicoptères. Ce sont
des installations qui laissent penser qu’ils vont rester quelque temps »
,
a-t-il estimé.

Interrogé sur des
récentes alertes américaines sur Djibouti, qui mettaient en
garde contre des risques d’attaque terroriste, le président Guelleh
a répondu en souriant: « Ils ont des informations que nous n’avons
pas et nous demandons à les partager avec eux ».

« Je les aurais
rassurés. Djibouti est une petite ville, on sait qui entre et qui sort »
,
a-t-il conclu.