12/10/03 (B216) Le comité du MRD de Belgique nous adresse le compte-rendu de la réunion tenue le 7 octobre 2003 à Bruxelles.

Comme prévu, et
comme à chacune de ses visites en Europe, le président du
parti, Monsieur Daher Ahmed Farah, a rencontré les membres exilés
du MRD à
Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique et de l’Europe, mardi 7 octobre

2003. La réunion, qui a duré de 17 H à 20 H, s’est tenue
dans la grande
salle de l’ASBL « ILUSION » sise sur les rives de la place communale
de
Molenbeek, au numéro 18.

Les participants sont
venus nombreux bien qu’en jour ouvrable. Parmi eux,
des membres du reste de l’opposition crédible tel le FRUD présidé
par
Mohamed Kadamy Youssouf.

A l’ordre du jour, les
trois points contenus dans le communiqué de presse
annonçant la rencontre. A savoir la situation générale
du pays ainsi que
l’état de la démocratie et des droits de l’Homme, l’état
du MRD en Belgique
et la poursuite de la lutte pour la démocratie et l’Etat de droit dans
et
hors de Djibouti.

C’est le Secrétaire
général du comité de représentation du MRD en
Belgique
et auprès de l’Union Européenne, le professeur de mathématiques
Abdoulfatah
Omar Osman qui a ouvert la séance. Il a remercié président
et participants
de leur présence, puis dit à nouveau la nature et l’objet de
la réunion. Il
a introduit le débat avant de passer la parole au président
du comité, le
dynamique et courageux économiste Ali Salem Omar. Celui-ci a d’emblée

rappelé la mission et la composition du comité, puis brossé
son bilan de
plus de dix mois d’activités. Bilan décliné en production
écrite mais aussi
en actions de terrain et rencontres. Il faut dire que le comité a produit
un
certain nombre d’articles de presse et organisé des actions de masse
telle
que la manifestation de soutien au président DAF lors de sa récente

détention à la sinistre prison de Gabode. Sans compter les réunions
de
travail et autres rencontres avec plusieurs organisations et autorités

belges ou européennes. Par son intervention, le comité a ainsi
donné une
idée de l’état du MRD en terre belge.

Prenant la parole, le
président DAF a décrit la situation générale du
pays qu’il a quitté le 24 août dernier seulement. Il a ainsi
évoqué, en des termes forts, l’état peu reluisant du
corps social en proie à une misère qui se généralise,
d’une économie djiboutienne plus que morose et de ressources nationales
confisquées par un homme et son régime anachroniques. Centres
de santé mouroirs ; écoles démunies ; chômage massif
et arriérés de salaires ; jeunesse en détresse livrée
au SIDA, au désouvrement, à la drogue et autres réflexes
du désespoir ; main basse sur les finances publiques et autres éléments
du patrimoine public ; infrastructures urbaines qui n’en finissent pas de
se dégrader ; une vie économique qui n’attire point les investisseurs
étrangers ni n’encourage l’initiative nationale. DAF aura, en peu de
mots, tout passé en revue.

Par ailleurs, il a exposé
le verrouillage politique et l’indicible déficit
démocratique qui ne font que s’aggraver dans notre pays bien aimé.
Il a
rappelé le triste sort réservé à l’accord de concorde
civile et de réformes
démocratiques du 12 mai 2001, le « hold up » électoral
du 10 janvier 2003,
l’acharnement contre le MRD, son leader et son journal Le Renouveau. Des
partis d’opposition réduits à la figuration, une presse condamnée
au
silence, aucune radio ni aucune télévision non gouvernementales,
aucune vie
syndicale et associative libre, des violations en tous genres, voilà
en quoi
tient l’état de la démocratie et des droits de l’Homme à
Djibouti, a-t-il
insisté.

Et de tendre le microphone
aux participants qui n’ont pas hésité un instant
à prendre la parole. L’ancien ministre et indépendantiste Mohamed
Said
Saleh, qui vit en exil sur le sol belge, s’est exprimé, dénonçant
avec
vigueur la situation de notre pays et appelant à redoubler d’efforts
dans la
lutte pour le changement. Mohamed Abdallah Houmed dit Houmado, représentant

du FRUD à Bruxelles, a également, après avoir brièvement
évoqué le rôle
déterminant joué par son organisation dans le combat pour l’ouverture

démocratique depuis 1991, abondé dans ce sens. Abdoulfatah Omar
Osman du
comité du MRD a, lui, fustigé le tribalisme et ses méfaits,
invitant les
leaders de l’opposition à une vigilance de tous les instants. Il a
été suivi
de Abdillahi Farah Wabéri, autre membre du comité du MRD, qui
a réaffirmé
son engagement d’hier et d’aujourd’hui pour le salut démocratique national.

Le débat ainsi
lancé, le microphone n’a cessé de changer de main. Jeunes,
moins jeunes, hommes, femmes, les participants ont exposé leurs points
de
vue, posé des questions au président du MRD et à son
comité de Belgique.
Questions sur le projet politique du mouvement, sur l’avenir des jeunes, sur

le combat contre le SIDA comme contre le tribalisme, sur l’immigration et

son traitement actuel par le pouvoir, sur la présence des puissances

occidentales à Djibouti, sur l’état de l’opposition djiboutienne,
sur la
prochaine élection présidentielle qui est prévue pour
2005.

Le président DAF
ainsi que celui du comité et ses camarades, ont volontiers
répondu aux questions posées et largement abordé les
aspects y afférents de
la réflexion comme de l’action du MRD. DAF est ainsi revenu sur la
vision
d’avenir développée par le parti. Il a réitéré
son attachement inébranlable
à la valorisation du capital humain, à la promotion de la fraternité
et de
l’égalité des chances, son engagement contre le tribalisme et

l’anti-démocratisme. Il a réaffirmé sa condamnation de
la gestion par le
pouvoir de la question de l’immigration. « S’il est légitime
que Djibouti
contrôle l’immigration, a-t-il souligné, cela ne doit jamais
se faire au
détriment des droits de la personne humaine. Comme il ne doit être

l’occasion de se débarrasser de telle ou telle catégorie de
la population
djiboutienne arbitrairement privée de sa citoyenneté ».
Concernant la
présence militaire occidentale sur le sol national , il a précisé
qu’elle
s’inscrit, officiellement du moins, dans la lutte internationale contre le

terrorisme mais qu’elle doit, par ses retombées économiques,
profité au pays
et au peuple et non au pouvoir prédateur en place. Et de redire l’unité
de
l’opposition regroupée à l’intérieur du pays sous la
bannière « Union pour
l’Alternance Démocratique (UAD) ».

Pareillement, le comité
de Belgique a, entre autres choses, longuement
commenté, par la bouche de son président Ali Salem Omar, le
travail de
réflexion qu’il a mené cette année sur les perspectives
de développement
économique et social. Il l’a fait pour répondre notamment à
des questions de
participants sur l’endettement du pays et la politique économique.

Dans le feu du débat,
qui a vite pris par son intérêt et sa tenue, trois
invités se sont exprimés pour faire connaître leur démission
du prétendu «
Gouvernement djiboutien en exil ». Il s’agit de Moustapha Khaireh Darar,

Youssouf Abdillahi Omar et de Osman Ahmed Kahin. L’assistance s’est
félicitée du geste et a souhaité la bienvenue aux démissionnaires.

Par ailleurs, le représentant
en Belgique du mouvement humaniste européen,
Monsieur Gilles Smedts, également invité à la réunion,
est intervenu pour
évoquer le combat pour l’Homme qu’il mène avec son organisation.
Il a noté
la communauté de lutte et encouragé les démocrates djiboutiens
dans leur
résistance à la négation des valeurs humanistes à
Djibouti. Le représentant
de l ‘association « ILUSION » n’a pas été en reste.
Il s’est associé aux
encouragements de Monsieur Smedts et a salué la bonne organisation
de la
rencontre ainsi que la maturité combative des participants.

Une réunion fructueuse
donc que celle du MRD en ce mardi du 7 octobre 2003 à
Bruxelles. Fructueuse à la fois par l’intérêt et la mobilisation
qu’elle a
suscités comme par la qualité et la richesse du débat.
Elle s’est achevée à
20 H par un mot du président DAF. Il a formulé la conclusion
qui s’en est
dégagée, à savoir la poursuite de la lutte pour la démocratie
et l’Etat de
droit à l’intérieur comme à l’extérieur du pays,
et ce dans l’unité avec le
reste de l’opposition.


ILS CONTINUENT LE COMBAT

Ils, ce sont les nombreux
adhérents exilés du MRD en Belgique. A commencer
par les membres dirigeants du comité de représentation au Royaume
et auprès
de l’Union européenne.

Emmenés par l’économiste
Ali Salem Omar, ces dirigeants sont, pour l’heure,
au nombre de six. Le président Ali Salem, pour ne pas le nommer, est

économiste de formation. Fort de sa maîtrise ès sciences
économiques et
sociales obtenue en France, il est rentré à la mère patrie.
Il a embrassé
l’enseignement, métier noble s’il en est, et a longtemps dispensé
ses cours
au Lycée industriel et commercial (LIC) et au Lycée d’Etat de
Djibouti.
Parallèlement, il a rejoint le PRD, qui deviendra le MRD, et n’a pas
hésité
à prendre ses responsabilités dans le mouvement syndical libre
naissant.
Conseiller pédagogique de la même matière puis, «
bras cassé », il a
activement persévéré dans la participation au développement
de son pays
notamment auprès de l’UNICEF. Ce qui n’a pas tardé à
lui attirer les
persécutions du pouvoir. Contraint à l’exil, il n’en continue
pas moins le
combat. Il le fait au niveau politique avec le MRD, comme l’on sait, mais

aussi sur le plan intellectuel en entreprenant une thèse de doctorat
en
coopération et développement à l’Université libre
de Bruxelles où il a
décroché son Diplôme d’études approfondies (DEA)
en juin 2003.

Autre enseignant du second
degré contraint à l’exil, Abdoulfatah Omar Osman,
diplômé de mathématiques de l’enseignement supérieur
français, compte à son
actif engagement syndical et action politique. Il est, après avoir
agi au
sein du PRD sur le sol national, Secrétaire général du
comité du MRD en
Belgique. C’est la preuve que l’exil n’a point ébranlé ses convictions.
Par
ailleurs, il a entrepris une reconversion professionnelle qui devrait
aisément en faire un ingénieur en industriel.

Le comité comprend
également Monsieur Abdillahi Farah Waberi, technicien
supérieur en télécommunications formé en Afrique
du Nord et ancien cadre à
l’Office des postes et télécommunications de Djibouti. Il en
est Secrétaire
général adjoint. Avec un long passé militant dans les
rangs du PRD à son
actif : c’est un membre de première heure du parti.

Autre membre du comité,
où il est chargé de la communication, Monsieur
Houssein Mohamed Abdallah, ancien technicien de santé publique spécialisé
en
radiologie, a également adhéré au PRD à ses débuts
et y milite depuis lors.
Cet engagement politique lui a, au reste, avec ses activités syndicales,

valu les persécutions du régime.

Le vice-président
du comité n’est autre que Monsieur Ahmed Omar Farah. Cet
ancien cadre financier du secteur public, qui a aussi fui les persécutions

du pouvoir moyenâgeux en place à Djibouti, poursuit la lutte
en terre de
liberté. Parallèlement à la diversification de ses compétences
tertiaires.
Signalons enfin l’appartenance au comité de Monsieur Kamal Mohamed
Ibrahim.
Il en est le
trésorier.

Bien entendu, le comité
ne bénéficie pas de la seule action de ses
dirigeants pour remplir sa mission. Il s’appuie aussi sur les compétences

d’autres membres exilés importants. Parmi ceux-là, Monsieur
Mohamed Ali
Bobeh qui vit en Belgique depuis plusieurs années. C’est un homme de

convictions et d’expérience qui assiste le comité et son président,

notamment au plan politique. Avec le titre de conseiller.

Comité
du MRD en Belgique.