23/11/03 (B222) Recyclage d’argent sale ou trafic de fausse monnaie ? – L’Affaire des 57 milliards de FD découverts au domicile de M Yassin à Ottawa soulèverait quelques vagues dans les milieux diplomatiques. (Article paru sur le site du GED et repris par l’ARDHD)

Par Chakib Ahmed
Nabil.

Il y a de cela quelques
semaines nous avions dévoilé sur ce site une affaire qui mettait
en cause M Yassin, propriétaire d’un Restaurant à Ottawa que
nous pensions être l’Arta alors qu’il s’agissait de " La Mer Rouge
".

En "fouinant"
dans ce dossier, il s’avère que M Yassin ne serait qu’un porteur de
valises entre Djibouti et Ottawa via Londres doublé d’un intermédiaire,
prête-nom et paravent utilisé pour des transactions discrètes
en France et dans deux autres pays d’Europe pour l’achat d’appartements de
standing et de grandes propriétés.

Les véritables
propriétaires de ce pléthore patrimoine immobilier – dont nous
n’avons qu’un aperçu très succinct – seraient Ismaël Omar
Guelleh et Kadra Odette Mahamoud Haïd, chacun utilisant pour son propre
compte les services de M Yassin.

L’énormité
de la somme de 57 milliards de FD saisie à son domicile suite à
une perquisition récente effectuée par les " services "
canadiens spécialisés a de quoi soulever un certain scepticisme
et nous a tout d’abord surpris ; puis et malgré l’énormité
cette information nous fut confirmée.

A partir de la certitude
qu’une telle somme ne pouvait quitter Djibouti sans l’accord de qui vous savez
nous nous sommes posés un certain nombre de questions qui nous ont
amené à émettre diverses hypothèses.

La première d’entre-elles
s’appuie sur la possibilité que ces 57 milliards de FD puissent être
de la fausse monnaie fabriquée à Djibouti et qu’Ismaël
Omar Guelleh ait souhaité les " mettre à l’ombre "
provisoirement ; au regard de diverses enquêtes internationales et des
discrètes surveillances exercées sur place.

La seconde hypothèse
serait que cette somme pourrait constituer une partie du " Trésor…
de guerre " (disons plutôt un trèsor issu des multiples
magouilles et trafics en tous genres ) appartenant au couple régnant
sur Djibouti.

La troisième hypothèse
et qui est la plus improbable est qu’Ismaël Omar Guelleh pourrait ne
pas être impliqué dans cette affaire spécifique et que
ce soit constitué sur Djibouti … sans son accord …un réseau
de fabrication de fausse monnaie en parallèle à celui qu’il
dirige indirectement depuis les années 80… notamment au Quartier
6 et par personnes interposées ?.

Quoi qu’il en soit si
cet argent a été transporté de Djibouti à Ottawa
ce n’est certes pas pour tapisser les murs de l’appartement de M Yassin mais
pour qu’il soit procédé à son blanchiment vraisemblablement
par l’intermédiaire des réseaux d’associations – affiliés
à l’Ambassade – dont les nébuleuses raisons sociales masquent
mal toutes les activités en matière de trafics en tous genres.

Peu après la mise
sous contrôle judiciaire de M Yassin à Ottawa, un véritable
black out de l’information a été imposé – à Ottawa
comme à Djibouti – sur cette affaire gênante ; oser en parler
c’était se signaler aux agents du SDS qui y prolifèrent.

Officiellement tout allait
pour le mieux et M Yassin se préparait à effectuer un voyage
à Djibouti en cours de ramadan ; apparemment tout allait pour le mieux
et dans le meilleur des mondes.

Ce que nous n’avions pas
révélé c’est qu’après un silence de 24 heures,
le porteur et gardien des valises d’Ismaël Omar Guelleh aurait tenté
de dégager sa responsabilité en expliquant aux enquêteurs
d’où venait cet argent, qui le lui aurait remis au cours de ses divers
voyages à Djibouti et ce qu’il aurait eu consigne de faire.

Son placement sous contrôle
judiciaire par les autorités locales – malgré le fait qu’il
soit détenteur de plus d’un passeport diplomatique djiboutien lui assurant
l’immunité lors de ses voyages (ce qui aurait posé quelques
problèmes aux autorités canadiennes locales) – semblerait l’avoir
perturbé au plus haut point dans les jours qui ont suivi la perquisition
effectuée à son domicile.

Se sachant en position
très délicate et placé sous surveillance discrète
par les autorités locales, se pensant livré à son triste
sort car abandonné par son "Grand Gourou" – entendez par
là Ismaël Omar – M Yassin a tenté de fuir.

Il a quitté quelques
jours plus tard et dans la précipitation Ottawa pour tenter de rejoindre
les USA mais fut arrêté à la frontière par les
services du FBI ( qui l’attendaient et agissaient vraisemblablement sur renseignements)
qui après une longue audition l’ont remis aux autorités canadiennes.

Il semblerait que
– pour l’instant – il soit placé à nouveau en résidence
surveillée.

Pourquoi choisir le
Canada plutôt que la Suisse ?.

Une partie de ces 57 milliards
de FD pourraient avoir transité par la Suisse ou récemment l’Autorité
de contrôle du secteur parabancaire a découvert que trois sociétés
(Allguard AG à Schlieren, Fimanet Finance Management Network AG à
Oberaach et Aggadon AG à Zurich) exerçaient illégalement
leurs activités dans le domaine du dépôt de valeurs, du
transfert d’argent et du négoce de devises et violaient gravement les
obligations de diligence instituées par la loi sur le blanchiment d’argent.

Le système SWIFT
( Système d’échange interbancaire) étant de plus en plus
surveillé au point que l’on sait que les polices spécialisées
ont les moyens de traçabilité ou pour le moins d’alerte en ce
qui concerne les mouvements de sommes importantes ( notamment de Djibouti
vers la France via la Réunion ou l’Italie … n’est ce pas Me M..
qui se reconnaîtra…) on comprend dans ce cas qu’Ismaël Omar
Guelleh souhaite en préserver toute la confidentialité sur ces
transferts en faisant confiance à son directeur de cabinet et aux porteurs
de valises…..

Comment pourra t-il justifier
cette situation vis à vis des autorités canadiennes ? et quel
rôle va jouer la " Diplomatie " dans cette affaire ?.

Une réglementation
pour la forme ou des Actes pour lutter contre le blanchiment d’argent ?.

Pour appliquer le garrot
au financement des groupes terroristes comme aux trafics en tous genres et
à leurs soutiens…., l’action des autorités internationales
se doit d’être extrêmement professionnelle, concentrée,
sur des cibles définies et se donner plus de peine pour identifier,
poursuivre et appréhender des criminels connus – y compris en col blanc
– sans mettre en avant le sempiternel " Diplomatiquement correct ".

Filtrer des millions de
transactions financières ou imposer aux banques, aux comptables ou
aux avocats la lourde charge de dénoncer les activités "suspectes"
est d’une efficacité douteuse dans la lutte contre le blanchiment.

Elle réduit les
autorités publiques à la passivité – d’autant plus lorsqu’elles
sont complices voire organisatrices comme c’est le cas à Djibouti.

Celles-ci vont donc se
limiter à attendre les dénonciations des gestionnaires des banques
– encore faudrait-il qu’elles veuillent le faire – des comptables, des avocats,
au lieu d’entreprendre activement de placer des professionnels de la lutte
contre le crime là où ils pourront identifier, poursuivre et
inculper les criminels.

Il y a toujours une poignée
de professionnels ou d’Etats dévoyés qui choisiront de ne pas
rédiger de rapports sur certains transferts "suspects".

Sous le régime
d’Ismaël Omar Guelleh, Djibouti est un Etat de non droit pour certains
et celui de tous les Droits pour d’autres ; de ceci chacun en est conscient
sur le plan national comme international.