24/01/05 (B282) LDDH : lettre ouverte au Ministre de l’Emploi et de la Solidarité.
Djibouti le 24 |
Monsieur le Ministre,
Dans le cadre de la solidarité
nationale, je tiens à attirer votre aimable attention sur le licenciement
abusif de Monsieur Hassan Ali Djama qui a pris en plus l’allure d’une disparité
inadmissible doublée d’un flagrant délit de discrimination sociale
avec la réintégration pour des raisons uniquement familiales
du fils de M. Ahmed Boulaleh. Intégration qui fait suite au ralliement
du PSD à la Mouvance Présidentielle.
C’est triste de l’écrire
mais hélas c’est la stricte vérité.
Rappelant :
Que monsieur Hassan Ali
Djama fils de famille modeste, ainsi que Faycal le fils d’Ahmed Boulaleh Barre
ancien Ministre de l’Intérieur puis de la Défense, homme d’affaire
très important, ont travaillé tous les deux au Trésor
National durant la période de cinq ans de privation des droits civiques
de l’ancien opposant ;
Que M. Faycal Ahmed Boulaleh
et M. Hassan Ali Djama durant une période de dépression ont
été hospitalisés à l’Hôpital Peltier en
1999 ;
Que malgré les
certificats médicaux une Décision de révocation du 10
avril 2000 prise par le Président de la République, stipule
en ses articles 5 et 6 :
Article 5
M. FAYCAL AHMED BOULALEH inspecteur 2° classe – 5° échelon
du Corps du Trésor et des Contributions, en service au Trésor
National, est révoqué de son emploi à compter du 1er
janvier 2000.
Article 6.
M. HASSAN ALI DJAMA, contrôleur 2° classe – 5° échelon
du Corps du Trésor et des Contributions, en service au Trésor
National, est révoqué de son emploi à compter du 1er
janvier 2000.
Que malgré le certificat
médical de reprise du Travail aucune considération n’a été
donnée suite à cet abus de Pouvoir ;
Que les raisons de ces
licenciements ne visaient uniquement que le fils d’Ahmed Boulaleh ancien Ministre
de la Défense nationale, puis traîné et jeté en
prison, tandis que Hassan Ali Djama dont le père est un simple retraité
apolitique a été victime d’une injustice » collatérale
» du fait qu’il a travaillé dans le même service et surtout
qu’il était hospitalisé et en congé de maladie, tout
comme le jeune Faycal, à la même époque ;
Que dans le cadre des
négociations entre d’une part, le Président du Parti RPP, et
d’autre part, MM. Moumin Bahdon et Ahmed Boulaleh respectivement Président
et vice président du GDR puis ensuite du PSD, seul M. Faycal Ahmed
Boulaleh a bénéficié de la réintégration
dans son service d’origine, alors que M. Ahmed Boulaleh s’était engagé
en ma présence lors d’une réunion des responsables du GDR d’insérer
dans ses négociations la situation de ses fils AMIN et FAYCAL ainsi
que le jeune HASSAN ALI DJAMA qui avait été abusivement révoqué
comme son fils et ce dans le cadre des répressions politiques contre
les familles des opposants;
Que jusqu’à présent,
malgré les différentes promesses des membres dirigeants du PSD
le statu quo persiste sur la réintégration de M. HASSAN ALI
DJAMA. Aucune poursuite judiciaire pour abus de pouvoir et prise de Décision
non seulement hâtive mais surtout arbitraire, n’est possible car la
juridiction concernée est totalement muselée ;
Qu’il est bon à
faire remarquer que Monsieur Hassan Ali Djama est très connu à
Arta pour avoir vécu lorsque son père y travaillait, et qu’il
est très apprécié par les jeunes des quartiers où
vous, votre collègue des Affaires Etrangères seront prochainement
appelés à faire campagne pour votre candidat lors des prochaines
élections présidentielles.
POUR CES RAISONS
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) vous saisit Monsieur le
Ministre et vous demande d’intervenir auprès du Chef de l’Etat, afin
que justice soit faite en réintégrant dans son corps d’origine
M. Hassan Ali Djama ;
La LDDH lance un Appel
pressant à la Communauté nationale et internationale pour que
cessent ces discriminations à caractère sociales voir tribales
;
La LDDH demande à
la FIDH, à Amnesty Internationale, au Haut Commissariat des Droits
de l’Homme, à l’UIDH et au BIT de faire pression afin d’accorder la
Totale Indépendance à la Justice en République de Djibouti,
et d’exiger, notamment la relance de la Juridiction habilitée à
pénaliser toutes les formes d’Abus de Pouvoir.
Dans le cas contraire
prévoir une juridiction internationale pour sanctionner de tels abus.
Avec mes sentiments déférents
et amicaux
NOEL
ABDI Jean-Paul
Pour information
Le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme ;
Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, des
Relations avec le Parlement.