16/12/05 (B328) Communiqué du Président de la LDDH, au sujet de son arrestation arbitraire et de sa libération. Remerciements à ceux qui l’ont soutenu devant « cet enlèvement »

COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 15 DECEMBRE 2005
SUR LA FIN DE L’ISOLEMENT
DU DEFENSEUR DES DROITS D E L’HOMME
EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI ;
VRAIMENT : EN BOUCHER UN COIN.

Très tôt le matin du 14 janvier 2005, le Commandant Wabéri du RG de la FNP a téléphoné à M. NOEL ABDI Jean-Paul pour lui dire qu’il avait une information urgente à lui communiquer.

Le Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) s’est d’abord rendu au Tribunal pour suivre l’affaire des Travailleurs du Port qui ont été licenciés et déclarés non coupables par le Tribunal de Première Instance.

La Cour d’Appel hier matin a renvoyé cette affaire au mercredi 21 décembre 2005.

Par respect aux travaux des membres de la Cour d’Appel, la LDDH ne se prononcera qu’à la fin du Jugement.

Ensuite le Défenseur des Droits de l’Homme s’est rendu à 9h30 au RG de la Force Nationale de Police (FNP) et le Commandant Waberi lui a tout simplement dit que le Colonel de la Brigade criminelle cumulativement avec la police urbaine désire le voir.

Ayant pris ma voiture, je fus immédiatement arrêté à la porte de sortie de la Direction de Police, j ai eu pour ordre de faire marche arrière et de garer ma voiture.

Immédiatement un pick up de la Police est arrivé et je fus embarqué pour m’amener auprès du Colonel, mais le véhicule ne s’est pas arrêté et a continué sa « cavale » parfois à plus de quatre vingt à l’heure, j’étais assis à l’arrière entouré comme un vulgaire criminel et pris en sandwich entre deux policiers.

En passant devant mon logement au Boulevard de Gaulle, j’ai voulu prendre mes médicaments ce qui m’a été immédiatement refusé.

Puis le véhicule a pris le chemin de l’aéroport et ne connaissant pas le motif de mon arrestation, j’ai tout de suite pensé qu’on allait m’expulser comme jadis l’avocat Arnaud De Montebourg.

Mais le conducteur a continué d’écraser le champignon du véhicule : direction Nagad sur une route bombardée de trous.

Premier stop au Centre de trie de Nagad pour les réfugiés et les sans papiers et j’avais regretté de ne pas être en possession de mon acte de naissance certifiant que je suis bien né à Djibouti et non à Aicha ou d’autres villes circonvoisines (voir la Loi pour la délivrance de la nationalité djiboutienne de 1982, loi à notre avis aux applications discriminatoires)

Durant les vérifications, la sécurité de ce Centre m’ayant aperçu, alors le conducteur du véhicule a redémarré, cette fois : direction la porte d’à côté vers l’Ecole de Police.

Après ce kidnappage sans mandat d’arrêt, sans explication du motif de l’arrestation, je fus remis au Commandant d’Unité de cette Ecole, et le véhicule est reparti dare-dare vers d’autres destinations.

Je fus correctement accueilli par le Commandant de l’Unité qui ne connaissait pas le motif de mon arrestation. Deux heures après, j’ai pu téléphoné et ma famille a pu m’apporter mes médicaments

Cet isolement c’est passé sans enquête jusqu’à 18h30, et j’ai été libéré à 22h avec le véhicule que je conduisais, qui a été mis en garde vue (sans motif apparent) avec refus à mes amis de le récupérer.

Le contenu de cette enquête sera remis à nos avocats internationaux dès que le Ministère public le transmettra à la Cour.

Toutefois, il est important de souligner : que le motif portait sur les tueries d’Arhiba,du 30 décembre 2005 et d’autres questions subsidiaires m’ont conforté sur la toile de fond, car elles avaient des dessous tissées purement par des hommes politico administratifs.

Il est tant d’accéléré une Commission d’Enquête neutre et indépendante, pourquoi pas une Commission Internationale sur ces crimes contre des populations civiles en République de Djibouti.

Je tiens à remercier le Commandant et tous les policiers d’Unité de Nagad , qui m’ont témoigné courtoisie et respect, ainsi que l’Officier de Police Judiciaire qui a été lui aussi courtois et plein de respect.

M. NOEL ABDI Jean-Paul