16/06/07 (B400) AP / Affaire Borrel : Affaire Borrel : le suspect tunisien nie son implication

Un
Tunisien soupçonné d’avoir participé à « l’assassinat »
du juge français Bernard Borrel il y a près de 12 ans à
Djibouti a « nié être impliqué » lors de son audition
mardi dernier par le doyen des juges d’instruction près le tribunal
de première instance de Tunis, a-t-on appris samedi de source judiciaire
tunisienne.

L’homme s’est prêté à un prélèvement d’ADN.

Cet interrogatoire s’inscrit dans le cadre de la convention de coopération
judiciaire établie entre la Tunisie et la France et fait suite à
une commission rogatoire émanant des autorités judiciaires françaises,
a précisé le ministère de la Justice dans un communiqué.

Le juge Borrel a été trouvé mort le 19 octobre 1995 « dans
des circonstances suspectes », à 80km de Djibouti. Les soupçons
se sont alors dirigés vers deux suspects, dont un Tunisien du nom de
Hamouda Hassan Adouani. Ce dernier « a nié être impliqué
dans ce crime », ajoute le communiqué.

Adouani, qui est actuellement en liberté en Tunisie, s’est présenté
à la date à laquelle il était convoqué par le
doyen des juges d’instruction qui a entendu sa réponse au sujet de
l’accusation dont il fait l’objet et s’est déclaré prêt
à une analyse génétique. Un prélèvement
de son ADN a été aussitôt effectué qui devra être
comparé à des empreintes génétiques découvertes
sur le short de la victime et supposées appartenir aux auteurs du crime,
a-t-on encore précisé.

En France, l’affaire est instruite par la juge Sophie Clément, qui
a lancé un mandat d’arrêt international à l’endroit d’Adouani
et du suspect djiboutien Awalleh Guelleh Assoweh, dit « Mireh ». Après
avoir penché dans un premier temps vers la thèse du suicide,
l’enquête française a par la suite retenu la piste de l’assassinat
à la lumière des indices révélés par les
expertises indépendantes.

Dans cette affaire, Mohamed Saleh Alhoumekani, un ancien lieutenant de la
garde présidentielle, affirme avoir assisté, dans la nuit du
19 au 20 octobre 1995, dans les jardins du palais présidentiel, à
une conversation sur l’élimination du « juge fouineur » entre
plusieurs officiels, dont Ismaël Omar Guelleh, l’actuel chef d’Etat,
et les deux suspects, Assoweh et Adouani, deux hommes alors supposés
être en prison.

Cette semaine, Elizabeth Borrel, la veuve du juge, a lancé un appel
au président Nicolas Sarkozy pour qu’il fasse respecter l’indépendance
de la justice sur les circonstances du décès de son mari, le
gouvernement français étant soupçonné d’avoir
tout fait pour transmettre le dossier d’instruction aux autorités djiboutiennes.
M. Sarkozy recevra Mme Borrel mardi matin.