11/07/06 (B358-B) Décés du journaliste Digdig. L’ARDHD adresse ses condoléances les plus sincères à sa famille et à ses proches. (Info lecteur)

__________________________ Note de l’ARDHD


Digdig a fait l’essentiel de sa carrière à La Nation, comme journaliste puis récemment comme directeur.

L’équipe de l’ARDHD avait beaucoup de sympathie pour lui, car il nous amusait souvent. Cireur de pompes attitré du régime, il exagérait parfois dans le style, dépassant les limites de la flagornerie la plus outrancière. A croire qu’il le faisait parfois volontairement et en toute conscience pour afficher une sorte de dérision à l’égard de ceux qu’il servait.

Il avait eu l’immense privilège d’être coopté à deux reprises dans l’Ordre des Brosses à Reluire, avec le titre d’Officier, qu’il était le seul à porter.

Il manquera certainement dans le paysage médiatique djiboutien et nous adressons à toute sa famille et à ses proches nos condoléances les plus sincères.

Que le Seigneur l’accueille en son Paradis éternel.

__________________________________________ La Nation

Un journal en deuil
Adieu, Digdig

La vie est ainsi faite : des moments agréables que l’on croit éternels et des joies immenses vite dissipées par des douleurs profondes. Le jeudi 6 juillet 2006, à 17 heures, le directeur de notre journal, Mohamed Ali Digdig, a été foudroyé par une crise cardiaque. Il avait tout juste 50 ans.

Quelques heures avant sa mort, il affichait une forme olympique à la rédaction, taquinant les uns, donnant des tapes amicales aux autres, et blaguant avec tout le monde.

Ce décès brutal a profondément ému tous ceux qui l’ont connu. Ali Abdi Farah, notre ministre, et l’ensemble des journalistes de La Nation ainsi que ses nombreux proches et amis ont accompagné Digdig jusqu’à sa dernière demeure, au cimetière d’Ambouli le soir même à minuit.

A La Nation qu’il dirigeait depuis novembre 2005, le chagrin est immense au sein de l’équipe rédactionnelle. Car Digdig était plus un ami qu’un patron. Il était constamment de bonne humeur même quand ça n’allait pas fort. Il avait de l’humour. Et il avait du cœur. Mais le sien, justement, était fragile. Il en parlait de temps à autre sans vraiment prendre au sérieux ses palpitations.

La veille de sa mort aux environs de 20 heures, je l’ai rejoint dans son bureau où il relisait les articles de sa dernière édition. Nous discutons de choses et d’autres. A un moment donné, il me dit :  » Tu sais, ABS, je voudrais passer un week-end à Adaïlou, dans le village de ma mère ; tu peux nous organiser ça ? « . Je réponds que cela pourrait se faire. Il ajoute :  » Contrairement aux apparences, je ne suis pas un citadin coupé de ses racines villageoises. Durant mon enfance, je passais toutes mes vacances scolaires à Adaïlou. Je vais t’épater en te citant le nom de chaque val et de chaque colline du coin « .

Il essaie ensuite d’appeler Bourhan, un ami commun, pour organiser cette sortie avant de me charger de le faire à sa place le lendemain. Cette escapade devait avoir lieu le jeudi 13 juillet. Mais Mohamed succombe à un infarctus 20 heures après avoir fait cette proposition.

Né en 1956 à Djibouti, Mohamed Ali digdig a fait des études de journalisme en France avant d’intégrer la rédaction de La Nation au début des années 80. Son style alerte et sa plume incisive le font très vite remarquer. Mais au bout de quelques années, il finit par prendre ses distances avec la presse. Incompris, il se retire. Les années passent. Le métier lui manque. Il finit par revenir. Mais le cœur n’y était plus.

Tout change lorsque Ali Abdi Farah devient ministre de la Communication et de la Culture.

En effet, M. Ali Abdi décide de mettre de l’ordre dans notre journal. En novembre 2005, il confie les rênes du journal à digdig. Ce fut le début d’une nouvelle ère. Pour le journal. Et pour Digdig. Il avait la confiance du ministre. Et celle des journalistes. Car c’était quelqu’un de bien. Mais il a été rappelé à Dieu huit mois seulement après avoir été nommé directeur.

A son père, Ali Mohamed Digdig et à ses neuf frères et sœurs, le ministre de la Communication, Ali Abdi Farah, et l’ensemble des membres de la rédaction de La Nation présentent leurs sincères condoléances et prient le seigneur d’accueillir Mohamed en son paradis éternel.