29/07/06 (B361) ADI : un avion bourré d’armes en provenance d’Erythrée aurait atterri à Mogadiscio, sous l’oeil des journalistes, vite repoussés à l’extérieur.

Somalie : un avion chargé d’armes atterrit à Mogadiscio, selon le gouvernement

DJIBOUTI (ADI) – 26 Juillet 2006- Un avion cargo gros-porteur a atterri mercredi à l’aéroport international de Mogadiscio, amenant aussitôt le gouvernement somalien de transition à accuser les islamistes de violer l’embargo sur les armes.

Des miliciens islamistes ont chassé les journalistes des environs de l’aéroport lorsque l’appareil – un quadriréacteur arborant le drapeau somalien – s’est posé, à 08H00 (05H00 GMT) avant de redécoller plus tard dans la matinée. Deux commandants des milices des tribunaux islamiques attendaient l’avion à l’aéroport, fermé au trafic depuis 11 ans.

Le gouvernement de transition a aussitôt accusé les islamistes de violer l’embargo sur les armes à destination de la Somalie instauré par l’Onu en 1992, après le déclenchement de la guerre civile en 1991. Cet embargo est constamment violé par les diverses factions somaliennes depuis, de l’aveu même des Nations unies.

Le vice-ministre de l’Information, Salad Ali Jeeley, a affirmé que l’avion transportait « des armes venues d’Erythrée, dont des mines, des roquettes, des lance-roquettes et des missiles antichar et anti-aériens ».

« Notre gouvernement condamne l’intervention érythréenne », a ajouté le vice-ministre joint par l’AFP à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), siège des institutions de transition somaliennes.

L’Ethiopie soutient le gouvernement de transition et entretient des relations extrêmement tendues avec l’Erythrée depuis qu’une sanglante guerre frontalière a opposé les deux pays de 1998 à 2000.

A Mogadiscio, le responsable de la sécurité au sein du Conseil suprême islamique de Somalie (SICS), cheikh Yusuf Mohamed Siad, s’est refusé à tout commentaire sur la cargaison de l’avion. « Les Somaliens ont le droit d’utiliser l’aéroport de Mogadiscio. Je ne suis pas chargé de vous dire ce qui arrive à Mogadiscio et ce qui en part », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Interrogé sur les accusations du gouvernement, le dirigeant islamiste a répondu: « Oubliez ces gens de Baïdoa. Ils sont sous la tutelle de l’Ethiopie. ils ne représentent pas le peuple somalien et ils parlent pour le compte de l’Ethiopie ».

Le 13 juillet, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est dit prêt à modifier l’embargo sur les armes pour ouvrir la voie à un possible déploiement de forces de maintien de la paix dans ce pays, comme le réclame l’Union africaine (UA).

Les islamistes, qui ont pris le contrôle de la capitale et d’une partie du pays en juin, sont hostiles à toute à toute force de paix étrangère et à toute modification de l’embargo.

Le gouvernement de transition réclame lui la levée partielle de l’embargo et le déploiement d’une force de paix africaine.