16/06/07 (B400) RFI Revue de presse internationale du 14/6/2007
Frédéric Couteau
L’obstination de la veuve Borrel embarrasse le pouvoir
«L’Etat français s’est-il rendu coupable de pressions
sur la justice dans le cadre de l’enquête sur la mort du juge
Borrel à Djibouti en 95 ?», question posée par La Croix.
C’est en tout cas, écrit le journal, «la conviction de
la veuve du magistrat, Elisabeth Borrel et de ses avocats». Pour Libération,
c’est clair, «de nouvelles preuves montrent que Chirac a fait
pression sur la justice». La Voix du Nord renchérit : «Des
notes saisies à la Chancellerie et au Quai d’Orsay semblent désigner
assez clairement Monsieur Chirac. [
] Monsieur Chirac, poursuit le journal,
qui devra bien se faire à l’idée qu’il est désormais
un justiciable comme les autres
».
L’affaire embarrasse également l’actuel président
: «Voilà Nicolas Sarkozy saisi d’une requête dont
il se serait bien passé, s’exclame La Charente Libre. Le président
est pressé publiquement d’intervenir dans un dossier judiciaire
mettant en cause directement son prédécesseur à l’Elysée.
[
] Sarkozy, poursuit le journal, qui a promis de rompre avec notre
ancienne politique africaine, verra-t-il là une occasion rêvée
de passer aux travaux pratiques ? Pour le coup, conclut La Charente Libre,
on saluerait la rupture».
C’est «l’histoire d’une veuve qui refuse d’ensevelir
son chagrin sous la raison d’Etat, commente pour sa part Le Progrès.
Douze ans déjà qu’est mort Bernard Borrel. [
] Depuis,
elle se bat. Contre l’Etat français et l’Etat djiboutien,
qui semblent s’entendre pour étouffer l’affaire. [
]
Son obstination a payé, affirme le quotidien lyonnais. L’enquête
a repris, des soupçons se sont vérifiés. [
] On
ne devrait jamais sous-estimer la ténacité d’une veuve»,
conclut le journal.