20/06/07 (B400) LE MONDE : Mme Borrel reçue à l’Elysée, se dit « réconciliée » avec son pays
La veuve du
juge Borrel s’est dit mardi "réconciliée" avec
son pays, après avoir été reçue mardi à
l’Elysée par Nicolas Sarkozy.
"Je voulais le remercier car c’est le seul qui m’ait reçue
depuis douze ans, je n’ai jamais été reçue par qui
que ce soit, aucun ministre, aucun Garde des Sceaux auparavant dans une
affaire qui concerne pourtant l’assassinat d’un magistrat.
C’est vrai qu’il m’a un peu, sur ce plan là, réconciliée
avec mon pays", a indiqué à la presse Elisabeth Borrel.
"C’est important quand on est magistrat et qu’on rend la justice
de voir (…) que l’Etat n’est pas contre la vérité sur
l’assassinat d’un magistrat", a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué avoir demandé au chef de l’Etat la déclassification
de documents sur cette affaire datant de 1994 à 1997.
"Nous lui avons demandé qu’il y ait un communiqué du
Parquet disant que le dossier d’instruction en l’état est une affaire
criminelle", a-t-elle ajouté.
Elle a également "demandé à être entendue
comme témoin à la Cour internationale (de justice) de La
Haye et là dessus aussi, il a dit qu’il requérerait effectivement",
a-t-elle ajouté, précisant qu’elle ne peut légalement
être entendue come témoin par cette juridiction que "si
un des Etats le demande".
La veuve du juge Bernard Borrel, mort en 1995 à Djibouti, a lancé
mercredi à Paris un appel au président pour qu’il fasse
respecter l’indépendance de la justice dans l’enquête sur
les circonstances du décès de son mari, après la
publication de documents suggérant des interventions politiques
dans ce dossier.
Mme Borrel et ses avocats, Mes Olivier Morice et Laurent De Caunes, avaient
fustigé la semaine dernière "des pressions politiques
incontestables" de l’Etat français dans cette enquête.
"C’est Chirac qui a suggéré au président djiboutien,
Ismaël Omar Guelleh, d’attaquer la France devant la Cour internationale
de justice (CIJ)", a affirmé Me Morice. "L’honneur de
la France est retombé bien bas", a renchéri Mme Borrel.