22/02/08 (B435) Lettre ouverte à la famille ALHOUMEKANI (Lecteur)

Chers frères et sœurs, je commence mon courrier par vous dire Al Salam Wa Aleykoum Wa rahmatoullahi Wa Barakato. Ensuite, je me permets de vous dire qu’il serait grand temps pour vous, de se réveiller car comme tout le monde le sait, Ismaël Omar Guelleh (IOG) n’a jamais été un enfant de cœur et ne le sera certainement pas aujourd’hui ou demain.

Les beaux yeux de la famille Alhoumékani, il s’en fout éperdument !

Tout le monde sait, et vous le savez aussi. IOG vous a tout simplement hébergé dans une grande prison. Cette prison s’appelle le Yémen. Vous y êtes donc emprisonnés, avec la libre circulation entre toutes les villes et villages du « pays d’accueil ». A vous de savoir vous divertir paisiblement.

Pour un fonctionnaire djiboutien que je suis, et travaillant malgré moi pour le compte d’IOG afin de nourrir mes 7 enfants, je sais qu’il y a des personnes qui ont fait de cette affaire leur propre fonds de commerce. Ces gens là, font régulièrement la navette entre Djibouti et Sana’a et se permettent de vous promettre un prompt retour au pays natal. Mais en réalité, qui a mandaté, ces gens-là ? Personnes ! Ils en font à leurs têtes et prétendent avoir entrepris des démarches auprès de Carla, excusez-moi, je voulais dire Kadra et notre « Premier Homme » IOG. Non, je me suis pas trompé, IOG est bel et bien notre « Premier Homme » ! Ca existe depuis belles lurettes.

Chers frères et sœurs, sans rien vous cacher, personne n’ose évoquer cette affaire à Djibouti. Même ceux qui se sentent proches du régime, y compris moi-même. Nous tremblons tous, sans exception. Récemment, un ministre a failli pisser sur sa culote, excusez-moi, il n’avait pas de culote, je voulais dire sur sa fouta, lorsqu’IOG est sorti fou furieux pour le chasser de la salle d’attente de Dar El-joud (Palais de Haramous).

Aujourd’hui, tous les Djiboutiens sont déçus du président par rapport à cette affaire qui n’a fait que jeter l’opprobre sur notre pays, et encore plus avec ses propos à l’encontre de la France (« Djibouti n’a pas besoin de la France », cf Jeunes Afrique n° 2456, du 3 au 9 février 2008). Mais, les Djiboutiens chuchotent à voix très basses, et IOG le sait très bien, que le peuple djiboutien a besoin de la France et de tout autre pays qui souhaiterait l’aider à se développer.
IOG peut donc nous empêcher de parler à voix haute, mais il ne peut pas nous priver d’exprimer notre liberté d’expression dans le silence…c’est déjà ça.

Logiquement chers frères et sœurs, si IOG ose dire qu’il n’a pas besoin de la France, croyez-vous qu’il aura besoin de vous ? Je vous laisse réfléchir à têtes reposées…

Certes, à la question posée par François Soudan ou le « fameux journaliste » corrompu de Jeune Afrique : « Pourquoi avez-vous expulsé vers le Yémen, fin octobre 2007, les membres de la famille de Mohamed Aloumekhani, cet ancien officier de la Garde présidentielle djiboutienne aujourd’hui réfugié en Belgique et qui vous accuse d’avoir ordonné l’assassinat du juge Borrel ? Au nom de la responsabilité collective ? IOG répond cyniquement :

Je n’ai jamais signé d’ordre d’expulsion concernant ces gens, à qui je n’ai rien à reprocher et qui ne font pas de politique. J’ai simplement demandé aux autorités de Sana’a de les héberger au Yémen, dont certains possèdent d’ailleurs la nationalité, en attendant que l’orage passe. A l’époque, il y avait à Djibouti des manifestations très tendues contre la justice française et je craignais que cette famille serve de bouc émissaire aux mécontents. Il fallait donc les mettre à l’abri. Ils reviendront bientôt.

Si l’on devait croire IOG :

Pourquoi IOG ne les avait-il mis à l’abri lors des toutes premières manifestations, organisées par ses sbires ? C’était aux débuts de l’éclatement de cette affaire vers 2000.

Pourquoi ne les a-t-il pas proposé un « hébergement » au Yémen à chaque fois que la tension entre la France et Djibouti, atteignait son paroxysme ?

IOG, a-t-il besoin de signer un ordre d’expulsion pour qu’on lui fasse exécuter ses ordres ?

Pourquoi ont-ils été brutalisés par des hommes armés et cagoulés ?

Fallait-il les humilier devant tout les habitants du quartier ?

Etait-il nécessaire de les arracher manu militari de leurs demeures et de les menottés ?

Fallait-il les conduire à la sinistre prison de Nagad ?

Fallait-il les faire voyager sans pièces d’identité ni bagages ?

Et tant qu’on y est, qui les a hébergés à leur arrivée au Yémen…?

A d’autres, cher IOG, car il ne se passe pas quelque chose à Djibouti sans que tu ais donné l’ordre de le faire. Les Djiboutiens ont fini par te connaitre.

Je laisse le soin aux lecteurs de déceler les autres contradictions de la réponse à la question de notre corrompu, monsieur F. Soudan.

Rappelez-vous également du coup de théâtre piloté par son ami d’enfance, Feu le Général Yassin Yabeh Galab (Paix soit sur son âme !). IOG aurait pu le laisser finir ses jours paisiblement car c’était non seulement son meilleur ami, son bras droit mais aussi l’homme qui lui a nettoyé le terrain avant de lui permettre d’accéder illégitimement à la présidence de notre république bananière. IOG a tout fait pour l’éliminer. IOG ne sait pas pardonner. S’il pardonne, ce que IOG est mort.

Et, la liste est longue…

Chers frères et sœurs, je vous conseille de faire votre vie, et de n’attendre personne, car IOG ne changera jamais. Il est ce qu’il est. Un criminel parmi tant d’autres.

Du fond du cœur, je vous souhaite beaucoup de courage et surtout un avenir radieux au Yémen ou ailleurs. Le Yémen, c’est chez vous, soyez-en fiers. N’acceptez jamais d’échanger votre Honneur contre quelques pièces de monnaies.

Pour l’heure, dites Adieu à Djibouti tant que cette bande de mafia restera au pouvoir.

Bonne chance chers frères et sœurs, véritables compatriotes Djiboutiens !

Un djiboutien en otage