10/04/08 (B442) Jeune Afrique avec Xinhua / Piraterie en Somalie : les autorités s’engagent à prêter main forte.

Les autorités de la région somalienne du Puntland (nord) se sont engagées à durcir leurs actions contre les pirates retenant un voilier de croisière français au large de la Somalie, après l’envoi par Paris d’une équipe du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).

La France a envoyé un contingent du GIGN vers Djibouti, pays voisin de la Somalie, où sont déployés près de 3.000 soldats français.

Le yacht français, le Ponant, propriété de l’armateur CMA-CGM, a été pris vendredi par des pirates au large de la Somalie, lorsqu’il naviguait au niveau du Golfe d’Aden en revenant des Seychelles pour se diriger vers la Méditerranée. Le navire ne transporte à son bord que ses trente membres d’équipage, dont 22 Français.

L’unité du GIGN se tient prête à intervenir, si les négociations entre les autorités et les pirates échouent.

« Les navires de guerre français et américains doivent attaquer les pirates, ils ont notre bénédiction », a déclaré Musa Ghelle Yusuf, gouverneur de la région de Bari, dans le Puntland, ajoutant qu’il se réjouira de « voir les pirates tués ».

« Ces pirates sont des terroristes et ce n’est pas la peine de négocier avec eux. Les attaques contre eux devraient régler les futurs plans de piraterie », a-t-il poursuivi.

Le Ponant, long de 88 m et large de 12, est un voilier de croisière de luxe à quatre ponts et pouvant accueillir 64 passagers dans 32 cabines. Le voilier français mouille au large de la côte du Puntland, une région semi-autonome relativement stable dans le nord de la Somalie.

Le ministre de l’Information du Puntland, Abdirahman Bangah, a déploré que son gouvernement ne soit pas en mesure de pourchasser les pirates.

En plus du GIGN, la France a dépêché un bâtiment de guerre pour surveiller les pirates et au moins une patrouille aérienne basée à Djibouti. Selon les autorités françaises, les membres de l’équipage sont sains et saufs.

Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré qu’il n’a pas écarté la possibilité de payer une rançon aux pirates.

Les pirateries sont monnaies courantes au large de la côte somalienne. Dépourvu d’un gouvernement central depuis 1991, la Somalie s’enlise depuis janvier 2007 dans les conflits engageant le gouvernement transitoire soutenu par l’Ethiopie et les insurgés islamistes.