24/05/08 (B449) AFP – L’armée ougandaise nie toute vente d’armes aux rebelles somaliens

L’armée ougandaise a démenti samedi les affirmations d’un groupe d’experts des Nations unies qui accuse ses membres de la force de maintien de la paix en Somalie de vendre des armes aux rebelles islamistes, en violation de l’embargo de 1992.

« Cela ne peut pas être vrai. Nous ne pouvons pas vendre des armes à des gens qui nous tirent dessus », a déclaré le capitaine Paddy Ankund, porte-parole de l’armée ougandaise.

« C’est totalement ridicule. Je pense qu’il s’agit d’empêcheurs de tourner en rond qui tentent de saboter la machine de l’Union africaine (UA) en Somalie, mais nous espérons que les Nations Unies vont enquêter sur ce rapport et faire émerger la vérité », a-t-il ajouté.

Un groupe d’experts de l’ONU a envoyé jeudi au Conseil de sécurité un rapport dans lequel il affirme notamment que des militaires éthiopiens et des officiers ougandais de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) vendent des armes aux rebelles islamistes.

Le rapport met en garde contre « l’accroissement des actions armées » entre les factions rivales, qui ont acquis des armes lourdes.

« Le fait que des membres du gouvernement fédéral de transition (de Somalie) achètent des armes sur le marché de Mogadiscio n’est pas nouveau pour le groupe » de l’ONU, assure le texte.

Mais « le groupe de supervision a reçu des informations sur la vente d’armes par d’éminents officiels des services de sécurité du gouvernement, des officiers éthiopiens et des Ougandais, membres de la Mission de l’Amisom », affirme le texte.

Le groupe était chargé de veiller au respect de l’embargo sur les armes en Somalie décidé après la chute du régime de Siad Barre.

L’Amisom, déployée depuis mars 2007 en Somalie, doit à terme compter 8.000 hommes et est composée jusqu’à présent de 1.650 soldats ougandais et de 850 Burundais.

En juillet 2007, un autre rapport de l’ONU avait estimé que l’Erythrée était le principal fournisseur d’armes aux insurgés islamiques en Somalie et avait « délibérément tenté » de cacher ses opérations. Asmara avait démenti.