07/07/08 (B455) AFP / Mogadiscio: un haut responsable de l’ONU tué par des hommes armés

Le chef de la mission du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Mogadiscio a été tué dimanche par des hommes armés dans la capitale somalienne, a annoncé un responsable de l’ONU.

Osman Ali Ahmed est tombé sous des tirs alors qu’il quittait une mosquée dans un quartier sud de la capitale, et il a succombé à ses blessures à l’hôpital.

« Des hommes armés ont tiré sur Ahmed alors qu’il quittait la mosquée de Bulohube après la prière du soir. Il a été conduit à l’hôpital où il a succombé à ses blessures », a déclaré un responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat.

L’épouse de la victime, Nasteho Abukar Yusuf, a confirmé sa mort.

« Ils ont tiré sur lui plusieurs fois à la tête et à la poitrine. Il a été transporté à l’hôpital par des soldats de l’Union africaine (UA) où il est mort », a-t-elle déclaré.

Plusieurs témoins ont affirmé qu’un deuxième homme, dont l’identité n’a pas été dévoilée, avait été grièvement blessé au cours de cette attaque qui semble, selon eux, avoir été préméditée.

L’ONU a régulièrement lancé des appels au gouvernement somalien et aux militants islamistes qui se battent pour prendre le contrôle du pays, d’épargner les personnes travaillant dans l’humanitaire en Somalie, où nombre d’entre-elles ont été tuées ou kidnappées au cours des mois écoulés.

Des organismes humanitaires ont réduit leurs opérations en Somalie en raison de l’insécurité croissante, largement imputées aux militants islamistes.

Quelque 2,5 millions de Somaliens, soit 35% de la population, dépendent de l’aide humanitaire dans ce pays en proie depuis début 2007 à un conflit entre des insurgés islamistes et les forces gouvernementales somaliennes, soutenues par l’armée éthiopienne.

Le 30 avril, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait prévenu que la population était arrivée à la limite de sa résistance après des années de guerre et de mauvaises récoltes, provoquées par des successions de sécheresses et d’inondations.

Début avril, Médecins sans frontières (MSF) a cessé toute activité à Kismayo, dans le sud, après l’assassinat sur place en janvier de trois de ses employés, un Français, un Kényan et un Somalien.

Ces violences visant des humanitaires témoignent de l’impuissance du gouvernement de transition somalien à assurer la sécurité des organisations humanitaires.

L’UA qui a déployé 2.600 soldats en Somalie — un chiffre bien en deçà des 8.000 soldats promis — a échoué jusqu’à présent à enrayer la violence dans ce pays.

Ni le gouvernement somalien ni les soldats de l’UA ne sont en mesure de protéger les humanitaires dans le pays, ont indiqué des responsables somaliens.

Les humanitaires ont été en permanence la cible d’attaques depuis la chute du dictateur Mohamed Siad Barre en 1991.

Des troupes éthiopiennes sont actuellement déployées en Somalie en soutien au gouvernement somalien qui combat les insurgés islamistes qui lancent des attaques quasi-quotidiennes notamment à Mogadiscio, la capitale de ce pays en guerre civile depuis 1991.