20/11/08 (B474) Radio-Trottoir – la Chronique du crime organisé en bande. Un lecteur nous raconte certains commerces illégaux auxquels des dirigeants importants du pays auraient pu se livrer depuis l’indépendance. Bien entendu, nous avons maquillé les noms des principaux organisateurs …

Au lendemain de l’indépendance, le 27 Juin 1977, notre héros Helleug et son frère Ssidri ont commencé à profiter de commerces illégaux. Comme ils étaient membres des R.G., ils connaissaient parfaitement les méthodes et les réseaux de la mafia Corse, si bien implantée à Djibouti.

Le lendemain de l’indépendance, ils ont débuté leurs trafics.

Après la chute d’Amin Dada, ils ont organisé le transport d’un énorme stock de café de Ganta. Ils ont mis en place un véritable pont aérien utilisant des avions privés qui ont fait la navette entre Djibouti et Kampala jour et nuit pendant un mois. Bien entendu et en dépit du volume considérable des marchandises qui pénétraient à Djibouti, ils n’ont jamais versé le moindre centime aux douanes. Ils ont offert des cartons de whisky aux autorités locales et à la police de l’aéroport, qui fermaient les yeux, en contrepartie et qui n’ont officiellement rien remarqué…

Le Gouvernement de l’époque a finalement demandé l’arrestation de Ssidri Ramo Helleug, le directeur de la société « fantôme » qui couvrait l’opération et de Daouf Demahom Oreeb, son comptable. Mais comme le Gouvernement djiboutien n’avait jamais reconnu l’existence légale de la société, l’affaire a été rapidement classée à Djibouti.

Les années 1980 ont été particulièrement juteuses pour Helleug et pour sa famille.

Le réseau triangulaire : Nairobi, Mogadischio, Djibouti fonctionnait à plein rendement. Robleh Olhayeh Odin (aujourd’hui représentant aux USA) était responsable du bureau au Kenya, Abdoulkasim Salad (ex-Président de la Somalie) tenait Mogadischio et agissait à Djibouti et Ssidri Ramo Helleug coordonnait tous les trafics sur le Yémen, l’Arabie-Saoudite et même la Chine.

Ce réseau était spécialisé dans l’exportation de drogues, d’ivoire et de faux dollars. Les marchandises voyageaient sur Somali Airlines au départ de la Somalie. L’exportation se faisait sur Air Djibouti ou Puntavia, grâce à des complicités bien rémunérées..

Dans les années 90, Helleug a simplement confisqué la société de transport COMAD. Ainsi il a acquis le monopole du transport des stupéfiants (qui étaient produits dans son laboratoire du port) vers l’Ethiopie et de l’alcool vers l’Arabie-Saoudite via le Yémen.

Youssouf Omar Doualeh, Premier conseiller à l’ambassade de Djibouti à Sana’a, représentait, en plus de ses fonctions officielles, la société COMAD. En 1994, la société a ouvert une succursale à ADEN. Mohamed Goudgoudiye en a pris la direction.

Ce bureau a beaucoup utilisé le bâteau d’Abdourahman Boreh, dit HORMAR….le contrebandier. Il chargeait l’alcool et la drogue à Djibouti qu’il livrait au Yémen et au Somaliland.

Au depuis des années 1990, un « malfaiteur » Malien a atterri à Djibouti à bord d’un avion privé. Il a été accueilli par Abdourahman Boreh et le défunt Saad Ahmed Sheick Mousse. Il a passé la nuit au Sheraton Hôtel. Le lendemain matin son avion a décollé avec Abdourahman, Saad et le Malien. Le soir l’avion est revenu : une centaine de cartons de faux dollars ont été débarqués.

Le Malien a offert a M. Adoni Hagi Housein, l’équivalent de 8.000.000 FDj, pour épouser sa fille qui travaillait au Sheraton hôtel. Mais elle a refusé de s’allier à un inconnu.

La même année un pétrolier de moyenne taille a accosté à Djibouti. Un Tunisien et un Européen ont débarqué et ils ont pris des chambres au Sheraton. Ils ont contacté Helleug, le « roi des voleurs » pour lui demander des les approvisionner en Pétrole. Ce dernier a appelé Souleiman Djibril Bobaker, à la fois agent des RG et entrepreneur au port pour conclure l’affaire.

Soulemain a contacté Sahal Hagi Ismail, un agent de la Mobil Oïl et il l’a invité à rencontrer au Sheraton « les deux arnaqueurs ». Ils ont proposé a Sahal de lui acheter une quantité de pétrole estimée à 2.000.000 dollars et de régler en espèces. Sahal a répondu que Mobil n’acceptait que des chèques certifiés et pas les espéces. Bien que Helleuga ait donné sa garantie et que Souleiman ait beaucoup insité, Dahal a rejetté la proposition pour ne pas se mettre en contradiction avec les instuctions de Mobil et l’affaire ne s’est pas faite. On peut imaginer que les espèces étaient constituées de faux dollars …..

Dans les années 1980, trois Nigériens sont arrivés à Djibouti. Ils avaient été accueillis à l’aéroport par Idriss Omar Guelleh. Deux jours après, ils ont été arrêtés dans les bureaux de la Banque somalienne de Djibouti, alors qu’ils tentaient d’encaisser des fonds en échange de chèques et de cartes de crédit falsifiés. Pourtant quelques jours plus tard, ils disparaissaient. On sait qu’ils avaient pu quitter le pays sans aucune difficulté.

Une autre fois, ce sont deux Africains francophones qui sont venus d’Addis-Ababa. Bien qu’accueillis a l’aéroport par Dileita en personne, sur ordre d’Helleug, ils furent arrêtés dans une succursale bancaire où ils tentaient de négocier des chèques « signés » par Hassan Gouled Aptidon, Président de la république.

Mais qui leur avait donné ces chèques et comment se les étaient-ils procurés ?

La même année, Idriss Gaounte, le propriétaire l’établissement Idriss est arrêté en possession de faux dollars. Lors d’une perquisition, une imprimerie a été découverte à son domicile. Avait-il obtenu l’accord d’Helleug pour imprimer des faux billets ?.

En 1983, c’est un conteneur bourré des faux dollars qui arrive au port.

Seraient probablement impliqués dans cette affaire :

– lïamsi Ramo Helleug
– Barkad Gourad Hamadou,ex-premier ministre et ministre du port
– Mohamed Ali Mohamed dit Mohamed Ali Sahel,ex-ministre de l’ industrie
– Souleinan Djibril Bobakir…en charge du transport du contenuer vers le hangar de Mohamed Ali a la zone industrielle.

Deux Italiens travaillaient dans ce hangar. Ils ont disparu juste après la découverte des faux dollars, par les autorités saoudiennes à Djeddah qui ont remarqué que des femmes Djiboutiennes venaient très régulièrement changer des billets américains. Après analyse, les billets se sont révélés être des faux ….

Suite au prochain numéro