13/12/08 (B478) Nouvelle nomination en urgence dans l’Ordre des Brosses à Reluire. Et pas n’importe qui, puisqu’il s’agit d’Ali Mohamed Abdou, qui assure parler au nom des Droits de l’Homme (Le bougre !!!).
Réunis en séance extraordinaire sur convocation du Président Dileita, tous les membres de l’Ordre prestigieux des Brosses à Reluire, présents à Djibouti, ont tenu à participer à la session destinée à approuver la cooptation du Président de la Commission nationale des Droits de l’Homme, Ali Mohamed Abdou.
L’événement étant d’autant plus attendu, qu’en général, les structures qui interviennent en faveur du respect des Droits de l’Homme en particulier à Djibouti, n’ont que des mots durs pour décrire la situation et les dérives autoritaires et meurtrières du régime. Enfin un personnage impliqué dans la Défense des Droits de l’Homme, qui trouve que tout va bien sur ce plan. C’est tellement rare qu’aucun des membres n’avait voulu manquer cette occasion exceptionnelle.
Selon l’usage, le Président Dileita a pris la parole pour rappeler l’Ordre du jour et il a proposé à Aref Mohamed, en sa qualité d’ancien défenseur des Droits de l’Homme, repenti désormais et flagorneur de Guelleh, de présenter le dossier de cooptation, déposé la veille par Ali Mohamed Abdou.
Aref s’est déclaré flatté d’avoir à défendre une candidature aussi illustre, qui fait honneur à la profession et aux spécialistes du double langage. Il a cité certaines phrases extraites des déclarations d’Ali Mohamed Abdou pour convaincre les membres éminents de l’Ordre de voter en faveur de sa cooptation.
« (…) En ce qui concerne à présent la situation des Droits de l’Homme dans notre pays, ceux qui suivent son évolution savent qu’en matière de droits et libertés, des progrès remarquables ont été accomplis depuis l’accession d’Ismaïl Omar Guelleh à la magistrature Suprême aussi bien sur le plan des principes que sur celui de leur application. Quant aux principes tout d’abord, Djibouti a signé et ratifié de nombreux instruments juridiques internationaux, relatifs aux Droits de l’Homme.
(…) Par ailleurs, avec la mise en place d’une Commission Nationale des Droits de l’Homme, que j’ai l’honneur de présider, la République de Djibouti sous l’impulsion du Président de la République a fait un pas de géant en matière de protection et promotion des Droits de l’Homme en comblant un vide institutionnel.
(…) La promotion et la protection des Droits de l’Homme sont, avant tout une responsabilité nationale. La Communauté Internationale peut nous assister, nous conseiller, nous appeler à respecter nos engagements. Elle ne peut se substituer à nous. C’est à nous de construire l’édifice démocratique qui assurera le plein exercice de tous les Droits et libertés.
La démocratie et les Droits de l’Homme sont en effet des combats permanents. Ils ne sont jamais acquis et sont toujours perfectibles. Il faut permettre que les associations, les médias, les partis exercent leurs fonctions critiques dans le respect des dispositions légales en vigueur. Mais l’évolution la plus importante que je voudrais saluer et encourager, c’est le dialogue entre les pouvoirs publics et les ONG dont le courage et la persévérance ont fait faire des progrès considérables aux Droits individuels et collectifs.
(…)Aucune circonstance ne pourra jamais justifier qu’on dénie à un homme ses Droits les plus élémentaires, aucune situation ne peut nous faire accepter que certains ne voient jamais satisfaits leurs besoins les plus essentiels et surtout s’agissant des enfants. «
Il n’était pas nécessaire d’en dire plus. Yacin Elmi Bouh, en sa qualité de Vice-Président a proposé aussitôt de passer au vote. C’est à mains levées et à l’unanimité de tous les présents que la cooptation d’Ali Mohamed Abdou a été adoptée.
Aussitôt l’impétrant a été invité à rejoindre la salle de délibération. Dans la continuité, Aref Mohamed Aref a tenu à lui remettre personnellement les insignes de son Grade
En vertu des pouvoirs qui m’ont été délégués, Mon cher Ami, toi avec qui je partage tant de combats, tant de mensonges et tant de retournements de veste, je suis particulièrement heureux de t’élever à la dignité de Chevalier de notre Ordre prestigieux des Brosses à Reluire.
Désormais tu porteras le titre de « Baratineur intarissable » et tu devras porter cet insigne en tous lieux et en toutes circonstances. Il t’ouvrira toutes les portes dans tous les régimes autoritaires, dictatoriaux et anti-démocratiques, dont nous assurons la promotion sans faille, sans regret et sans honte.