18/02/09 (B486) L’Express / Une centaine soldats français dans le nord de Djibouti

Une "grosse centaine" de soldats français ont été affectés à une base logistique de soutien aux forces djiboutiennes déployée après une série d’incidents frontaliers avec l’Erythrée, a annoncé samedi l’état-major des armées à Paris.

"Nous avons monté dans le nord de Djibouti, en retrait de la zone des combats, une base logistique avancée qui fournit du carburant, des vivres et des moyens de transport au profit des forces djiboutiennes", a déclaré à l’AFP le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck.

"Une grosse centaine de soldats pris sur les effectifs de la base de Djibouti y sont affectés tandis qu’une force terrestre de combat, également issue de la garnison française, se tient prête à intervenir si nécessaire", a-t-il ajouté.

Liée par un accord de défense avec Djibouti, la France dispose à Djibouti de sa plus importante base militaire permanente à l’étranger forte de 2.900 militaires.

"Il n’y a pas de participation directe aux combats pour le moment, aucun renfort n’est attendu de France", a dit le commandant Prazuck.

Toutefois, a ajouté une source proche du dossier interrogée par l’AFP, "une participation directe serait envisageable en vertu des accords de défense entre la France et Djibouti si la situation se dégradait fortement".

Quant aux moyens navals français supplémentaires attendus dans la région, il s’agit, toujours selon l’état-major, de la frégate Surcouf qui fait route vers Djibouti. D’autres navires français sont éventuellement disponibles, comme le bâtiment de projection et de commandement Mistral ou l’aviso Jacoubet.

Le ministère de la Défense avait indiqué jeudi que la France apportait une aide logistique, notamment médicale, à Djibouti, ainsi que des renseignements militaires.

Des échanges de tirs nourris ont eu lieu mardi entre troupes érythréennes et djiboutiennes à Ras Doumeira, à 120 km au nord de la ville de Djibouti.

Ils ont fait neuf morts dans les rangs des forces armées djiboutiennes, selon le haut commandement militaire djiboutien. L’Erythrée n’a fourni aucune indication sur ses pertes.

La tension entre les deux voisins était très forte depuis une incursion, le 16 avril, de troupes érythréennes vers Ras Doumeira. Les deux pays se sont opposés à deux reprises en 1996 et 1999 pour cette zone.