29/04/09 (B496) Djibouti a faim, Djibouti a soif ….mais il existe un autre Djibouti pour le sauver (Par Bouh Warsama).

Djibouti a faim, Djibouti a soif mais pays et populations s’enfoncent toujours de plus en plus chaque jour dans le gouffre sans que cela inquiète outre mesure les « Occidentaux » ; tout le moins en apparence.

Pourtant ce qui est écrit, voire clamé sans cesse sur le site de l’ARDHD, celui du GED, d’UGUTA et de bien d’autres est hélas la triste vérité alors que pour sortir Djibouti de l’abîme de l’histoire menant à la ruine, il n’existe en fait qu’une seule solution.

Cette solution consiste à avoir enfin le courage de redonner sa dignité humaine à chaque Djiboutien, à chaque Djiboutienne en lui assurant un autre avenir ; c’est-à-dire le minimum vital dont il a besoin pour vivre.

Le modèle de développement fondé sur l’aide extérieure permanente – supposé contribuer à aider Djibouti et ses populations – a été impuissant à sortir le pays de la pauvreté.

En fait, il a produit l’inverse de l’effet recherché en favorisant toutes les corruptions tout en paupérisant les classes moyennes et a ainsi plongé 95 % du peuple dans la misère avec un assistanat venant de l’extérieur dépassant l’indécence car générant bien des détournements et de multiples actes frauduleux ; tant chez les receveurs que chez les donateurs.

Bien plus qu’elle ne le fut jamais, la tension est palpable en ce moment à Djibouti alors qu’à défaut d’indispensable évolution dans le temps on risquerait bien d’assister soudainement à une véritable révolution.

L’aide alimentaire affectée à l’ONARS – portée aux milliers de sinistrés Djiboutiens touchés par la famine ou aux émigrés fuyant les combats en Somalie – est un véritable « commerce très rentable » pour quelques uns et …une. Cette aide a toujours été utilisée pour majeure partie à des fins personnelles…

Cela tout le monde le sait, y compris au niveau des plus hautes instances de l’UE et de l’ONU alors que l’Aide Publique au Développement des pays occidentaux inclut des dépenses qui profitent d’abord aux pays donateurs et à l’industrie de l’aide beaucoup plus qu’à ceux qui la reçoivent.

Lors d’entretiens privés, les autorités de l’UE chargées de l’Afrique n’hésitent pas à déclarer que dans un quelconque projet d’assistance au titre de la Coopération si 15 % des fonds financiers ou des aides affectées en nature arrivent à leurs destinataires c’est une « Réussite ». Ceci signifiant que pas moins des 85 % de l’Aide Publique au Développement s’évaporent dans les méandres…du politico mafieux à haut niveau de responsabilités alors que Djibouti n’échappe pas à cette « règle » tout en sachant que c’est le pays africain le plus subventionné par habitant (et de loin).

Alors que le nombre fluctuant et outrageusement falsifié des réfugiés étrangers à Djibouti, repoussés d’un pays à l’autre, ne fait qu’engraisser les pléthores comptes bancaires des dirigeants actuels situés…non point dans le pays mais …à Dubaï.

L’un des crimes les plus odieux de l’Occident envers les pays pauvres est de cautionner la corruption de certains de leurs dirigeants tout en s’arrogeant le droit de persister dans un artificiel assistanat sans exiger d’eux une obligation de résultat

Selon notre analyse, le remède à cette déplorable situation qui perdure consisterait à travailler – de l’intérieur – à remettre Djibouti et son administration sur pied.

Nous estimons que le bourbier dans lequel s’enlise le pays résulte ni plus ni moins d’un manque d’éthique flagrant de la part des dirigeants en place.

Le clientélisme et la violence sont les deux derniers refuges de l’incompétence des responsables nommés par Ismaïl Bobard.

Quand on possède un sens éthique, on ne laisse pas les citoyens manquer du minimum vital. Pour qu’un être humain s’épanouisse, il doit d’abord se sentir digne, et la dignité passe par le respect de l’autre.

Ce n’est pas le Fonds monétaire international qui affame les gens à Djibouti ; ce sont avant tout les dirigeants qui devraient s’affranchir du cynisme et sortir du chemin de toutes les mascarades et artifices pompeux pour mettre leur pays sur la voie du développement simple et authentique

Il existe un autre Djibouti, celui dont ni l’ADI, ni le journal La Nation, ni la Radio Télévision Djiboutienne ne parlent jamais.

Un Djibouti joyeux, indépendant et qui hélas est contraint de survivre en exil alors que sa place devrait être sur sa région de naissance..

Un Djibouti composé de gens simples, d’employés, d’ingénieurs, de professeurs, de chercheurs, d’artistes, de sportifs et d’entrepreneurs ; d’une multitude de personnes qui ont toujours la pensée et le regard tournés vers là bas.

Ce sont ces gens qui s’ingénient à améliorer les conditions de vie de leur famille en exil et qui tentent de propager leur enthousiasme et leur créativité à leurs autres familles vivant à Djibouti et à une population peinant à se relever sous les innombrables coups du sort.

C’est à ces porteurs de projets dont le pays a le plus grand besoin que les autorités locales doivent faire une place et accorder leur attention.

L’expérience de la renaissance du pays passe par un changement dans les mentalités et dans les pratiques afin de favoriser l’épanouissement de la société djiboutienne dans son ensemble – avec ses pluralismes et diversités – qui en font sa force lui permettant ainsi de prendre sa place dans la région et dans le monde.

Il faut donc impérativement renouer avec l’éthique de la liberté.

Pour atteindre ce but, le futur État se devra de garantir à chaque citoyen et à chaque citoyenne sa dignité en lui assurant un « Projet d’avenir » avec un minimum vital de développement.

L’espoir n’est pas une formule de pensée mais une pratique à mettre en oeuvre.