02/01/10 (B532) FreeDjibouti -> Rien de nouveau
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On entend par intelligence (humaine), l’aptitude avérée de l’homme, animal réputé pensant, à anticiper autant que possible une sortie heureuse d’une quelconque contrainte, aussi infime soit-elle. Elle perd de sa vertu si elle ne sert qu’à changer uniquement la couleur du mal pour pouvoir s’en plaindre davantage.
Il est donc inquiétant qu’à l’heure où les grandes puissances de ce monde se dépatouillent (et c’est le cas de le dire) inlassablement pour réorienter leurs pratiques habituelles, force est de constater que Djibouti, à l’instar toujours de ses pairs africains, continue de maintenir l’immobilisme comme règle absolue. Il est un intérêt certain à s’interpeller sur la source de cette résolution affichée de ne point s’inscrire dans la marche en avant de l’histoire.
En effet, si l’on fait une relecture de l’histoire africaine, il est fort remarquable que ce continent semble être le seul qui se donne un mal insensé pour se libérer d’un fléau innommable, sans jamais être arrivé, non seulement à tirer des leçons de la lutte qui y a mené, mais aussi et surtout, en prenant un malin plaisir à s’enfermer dans une autre servilité.
L’Afrique a lutté pour se libérer de l’esclavage, et à quel prix ! Elle le remplace par la colonisation et, cette dernière, devenant plus que soutenable, elle s’active pour s’en libérer. Il y a eu par la suite, comme si tous les efforts des uns et des autres pour les indépendances tant espérées devraient s’annihiler pour des raisons occultes et ignominieuses, les différentes libérations nationales dont des journées commémoratives courent les pays, sans oublier celles dites économiques qui se célèbrent à coup de frasques indignes des sacrifices consentis.
Au final, pour toute libération, l’Afrique se retrouve à chercher encore à se libérer d’une nouvelle servitude, et c’est la plus imbécile de toutes : la dictature. Alors, le bon sens oblige à se demander sur quoi s’empaler ensuite
Il apparaît clairement que les mêmes inepties prennent la place des mêmes balourdises pour que l’immobilisme trouve les meilleures conditions pour s’installer indéfiniment dans les sociétés de l’homme noir. A tel point qu’on en oublie presque les vraies raisons de ce manque de clairvoyance et de cet obscurantisme endoctrinant qui est transmis à travers les générations. Le comble serait d’en faire un universalisme. Pauvre Afrique, dirait-on !
S’il est vrai qu’on ne peut pas changer l’histoire, il est tout autant vrai que ce sont les changements qui font l’histoire. Et ce, parce que les changements que les hommes opèrent dans leurs vies constituent les cadres réels et légitimes qui servent de creuset à leur histoire commune.
En Juin 1977, l’histoire de Djibouti a fait sensation en remettant le peuple dans son droit inaliénable à se donner une orientation qui lui sied. Du moins, c’est la résultante attendue par ceux qui ont eu une telle vision, on ne peut plus, noble. C’est tout le sens du sacrifice si âprement consenti. C’est toute la vertu que procure le sentiment d’une uvre accomplie.
Les valeureux fils de ce pays ont su, en leur temps, mettre un nom sur la soif du peuple djiboutien, celle d’indépendance qui a fini par être proclamée en Juin 1977. Ils ont su incarner cette aspiration, en proposant au peuple une unicité de choix, qui correspondait à se lancer le défi fort audacieux de propulser cette nation, que l’histoire leur a donné à conduire, vers des horizons brillants.
Il leur a suffit, en définitive d’associer le peuple à la construction de leurs ambitions diverses et légitimes, au demeurant ! Ils avaient très vite compris également que la méthode constituait le socle même de leur entreprise, partant périlleuse.
Ils avaient surtout astucieusement noué les bonnes alliances malgré les divergences d’approches des différents acteurs. L’honneur de la jeunesse, mise largement à contribution par ailleurs, était la garantie de leurs actions. Le parti RPP en est une illustration édifiante.
Alors, même si aujourd’hui la donne a changé (on ne chasse plus « le blanc » de nos territoires
), le schéma reste le même.
Il y a toujours en face du peuple, un oppresseur pernicieux, sibyllin, et malicieux, qui plus est!
Essayons-nous à ce que je me risquerai d’énoncer comme étant la théorie des trois
»A » : Alternative-Alternance-Autogestion.
L’Alternative n’est possible que si on est attentif au souhait du peule djiboutien. Ceci se traduit par le tissu sociopolitique qu’il a composé depuis les années 92.
La vraie raison est d’éviter d’entrer dans un émiettement de ce tissu sociopolitique qui garantirait au pouvoir la légitimation qu’il recherche par tous moyens, même les moins honorables. Il est bien évident que le sentiment d’un scénario inachevé est la limite à ne pas franchir si l’exception Djiboutienne peut constituer une valeur dans l’entendement des uns et des autres.
L’objectif n’est pas de donner à plébisciter un parti nommé. Il est tout simplement question de mettre le peuple djiboutien face à un choix qu’il a toujours exprimé au travers de précédentes échéances. Le jeu des partis politiques et autres tentatives individuelles, bien qu’intéressantes, renforcent plutôt la position du pouvoir qui ne cessent d’enrôler fatalement des forces actives de la jeunesse par des stratagèmes plus efficaces les uns que les autres. Il n’est plus tout à fait contraignant de se déclarer membre du R.P.P, parti au pouvoir, comme qu’il a pu le sembler, il n’y a pas si longtemps.
Pourquoi faire plus compliqué, alors que le plus dur est déjà fait. L’unanimité autour de la question de débarrasser Djibouti d’un système plutôt abrutissant, sans jamais verser dans l’abus, est faite. Il ne reste plus qu’à l’appliquer.
Le réel constat est qu’effectivement les partis politiques tels que structurés ne laissent pas tout le temps percevoir clairement leur façon d’accéder à la volonté du peuple. Il revient alors au peuple de confirmer son choix, conforter son tissu sociopolitique pour enfin consommer deux décennies d’une illusion sur trente deux années d’indépendance.
C’est la seule garantie pour éviter la compromission qui est devenue le jeu intellectuel le plus prisé depuis peu. Ajoutées à cela la stigmatisation des uns et l’incongruité des autres, la marmite est pleine pour que le réchauffé soit resservi. On ne peut pas être tous fous en même temps, dirait-on !
Cette Alternative constitue l’assurance d’une Alternance propre, sous tous les angles, parce que respectant tout simplement la perspective suggérée par le peuple djiboutien. L’Alternance est sans doute le tremplin pour asseoir la démocratie participative qui est reconnu par les expériences venues d’ailleurs comme étant le modèle le plus proche d’une bonne gouvernance.
L’Autogestion est la porte de sortie qui apparaît la plus adaptée pour compter relever les défis actuels auxquels toutes les nations du monde sont confrontées aujourd’hui.
Il me semble qu’une mise au point s’impose. Cette analyse sur la problématique de la présidentielle de 2011 se veut basée sur une observation évoluée de l’expression de l’aspiration profonde du peuple djiboutien à un changement systémique. Elle ne saurait donc souffrir d’aucune adhésion partisane.
Le but étant de traduire dans les faits, la marche du peuple djiboutien vers l’affranchissement d’un système de gouvernement s’inspirant prétendument des méthodes colonialistes rétrogrades, n’ayant pour finalité que de dégouter les Djiboutiens d’une appartenance nationale dont l’adhésion est massivement tronquée.
Il ne s’agit pas uniquement de prendre monsieur tel associé explicitement ou non à un autre, afin de remplacer un autre encore, au nom d’un hypothétique changement qui renforcerait dans le pays un malaise profond qui finirait par appeler les uns et les autres à s’affronter vertement au mépris des règles élémentaires de bienséance qui exclut toute violence comme moyen de socialisation des individus.
Il est de bon ton que les Djiboutiens se sentent pour une fois concernés par l’engagement, sans nul doute sincère, des acteurs politiques, même si leurs initiatives ne semblent pas tout le temps traduire avec justesse la volonté du peuple de se défaire des liens d’un système qui l’étouffe.
Le vrai challenge consiste à aider ces mêmes acteurs politiques pour une instauration efficiente de la démocratie dans notre pays. Ce n’est qu’après que nous pourrons jauger dans les règles de l’art, des nécessités ou non de l’à propos du choix à faire ou à ne pas faire dans la stratégie des uns et des autres. Il n’est ici pas question de remettre en cause leur professionnalisme, loin s’en faut !
Le schéma classique qui suit est justement celui de l’exercice du pouvoir dans les conditions que la nouvelle classe dirigeante sera appelée à assumer.
Dès lors que la vraie démocratie est le mécanisme d’expression de la volonté du peuple le plus fiable expérimenté jusqu’alors, l’exercice du pouvoir est avec la réalité du pouvoir l’enjeu inévitable.
Djiboutiennement
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