21/01/10 (B534) Nouvelles de Somalie (2 articles en Français)
_______________________________ 2 – Voie 3
La Somalie en proie à de nouveaux combats
Depuis le début de cette année, les combats et l’insécurité générale ont déplacé quelque 63.000 personnes en Somalie, alors que les combats font rage dans les régions situées au centre du pays, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).
sauver leur vie
Les combats continuent dans la capitale Mogadiscio où, selon des sources locales, les tout derniers combats de rue entre les forces gouvernementales et les milices Al-Shabaab et Hisb-ul-Islam le 13 janvier ont causé la mort d’au moins 10 personnes, y compris des enfants. Durant ces deux dernières semaines seulement, quelque 14.000 personnes ont été déplacées depuis et à l’intérieur de la capitale somalienne.
De nouveaux combats ont fait éruption entre Alu Sunna Wal Jamma et Hisb-ul-Islam à Belet Weyne, une ville du centre de la Somalie, le 9 janvier, et auraient causé la mort d’au moins 30 civils, en blessant 50 autres. Des milliers de personnes ont été forcées à fuir leurs maisons pour sauver leur vie et, à ce jour, environ 11.900 ont trouvé un abri temporaire aux alentours de Belet Weyne dans des conditions épouvantables. La région environnante d’Hiraan, bordant l’Ethiopie, accueille déjà plus de 50.000 personnes déplacées internes.
Parallèlement, à Dhuusamarreeb, dans la région centrale de Galgaduud et suite à un regain des affrontements entre Alu Sunna Wal Jamma et Al-Shabaab au début de cette année, le nombre des personnes déplacées a également augmenté. « Nous estimons que quelque 28.800 personnes sont désormais déplacées dans les villages situés aux alentours de Dhuusamarreeb. Ces personnes ont d’urgence besoin d’abri, d’eau et de soins médicaux. Selon des informations sommaires, quelque 150 personnes ont déjà été tuées et 80 autres ont été blessées durant les combats dans cette partie de la Somalie », a dit un porte-parole du HCR.
1,5 million de personnes déplacées
Alors que continue le conflit pour le contrôle du territoire, il est extrêmement difficile pour les travailleurs humanitaires, du fait de l’insécurité, d’accéder à cette zone et de fournir une assistance dont le besoin se fait tant ressentir.
La Somalie continue à être l’une des crises humanitaires parmi les pires au monde, avec quelque 1,5 million de personnes déplacées et plus de 560.000 personnes vivant en tant que réfugiés dans les pays voisins, principalement au Kenya (309.000), au Yémen (163.000) et en Ethiopie (59.000).
________________________________ 1 – AFP
Les islamistes somaliens shebab promettent de "marcher sur Nairobi"
Des insurgés islamistes somaliens shebab ont menacé de "marcher sur Nairobi" et d’y "tuer", pour riposter à un coup de filet de la police kényane contre des immigrés somaliens, dans une chanson postée mercredi sur internet.
"Nous avons atteint la frontière, nous entrerons au Kenya, si Dieu le veut, nous entrerons au Kenya", clament les chanteurs dans une mélopée a capela de six minutes interrompue par des discours et des rafales d’armes automatiques.
"Quand nous serons arrivés nous nous battrons, nous tuerons, nous avons des armes, suffisamment d’armes. L’armée de la foi est en route, nous avançons doucement, si Dieu le veut, nous y parviendrons", poursuivent-ils.
Dans la chanson, dont la mélodie rappelle celle des prières islamiques souvent postées sur internet par des groupes jihadistes, hommage est également rendu au dirigeant shebab Cheikh Mukhtar Abu Zubeyr, qui a récemment fait voeu d’allégeance au chef d’al-Qaeda Oussama Ben Laden.
Les shebab, qui contrôlent une large part du centre et du sud de la Somalie, combattent le gouvernement de transition soutenu par la communauté internationale, et ils ont souvent reproché à Nairobi de participer à cet effort.
Le gouvernement kényan, dont le pays partage une longue frontière mal gardée au nord-est avec la Somalie, a mis en garde contre le risque d’attentats fomentés par les shebab sur son territoire.
Une manifestation demandant la libération d’un imam jamaïcan radical menacé d’expulsion, Abdullah al-Faisal, a dégénéré en affrontements avec la police vendredi dernier à Nairobi, faisant cinq morts.
Le ministre kényan de l’Intérieur George Saitoti a accusé les shebab d’avoir provoqué ces violences et la police kényane a arrêté dimanche environ 300 personnes dans un quartier de Nairobi à majorité habité par des immigrés somaliens. 400 autres ont été arrêtés depuis le début de la semaine dans des provinces du centre, du nord et de l’est du Kenya, selon un nouveau bilan communiqué mercredi par la police.
"Ces opérations doivent continuer, nous avons arrêté déjà 700 personnes environ soupçonnées de séjour illégal. Beaucoup ont déjà comparu en justice et vont être expulsés. D’autres sont interrogés par les officiers chargés de la lutte anti-terroriste car nous enquêtons également sur la piste des shebab", a indiqué à l’AFP un responsable policier sous couvert d’anonymat.
Sur le site proche des shebab, un propos liminaire à la chanson revient sur les violences de vendredi dernier: "la déportation d’un religieux de renom a provoqué la colère des moujahidines en Somalie".
"Après cet incident, les musulmans étaient mécontents et ont agi. Alors les non musulmans ont massacré les musulmans en colère", selon le texte.