23/07/10 (B561) Yémen Express – libération de 163 prisonniers politiques – Al-Qaïda revendique la double attaque ayant tué 3 policiers à Abyan – le bilan des affrontements dans le nord s’élève à 51 morts – des suspects d’Al-Qaïda attaquent une patrouille de l’armée, 5 morts – Au Yémen, de violents affrontements entre tribus et rebelles – 19 morts dans des combats (6 articles)

_________ 6 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

Yémen : libération de 163 prisonniers politiques

Cent soixante-trois prisonniers politiques yéménites, accusés d’avoir participé à des activités antigouvernementales ou contre l’union nationale, ont été libérés dans le cadre d’un effort gouvernemental visant à cimenter un accord avec l’opposition, a annoncé jeudi le parti au pouvoir sur son site Internet.

D’après le site Internet, citant un responsable anonyme du ministère de l’Intérieur, ces 163 prisonniers politiques ont été libérés dans plusieurs provinces du sud du pays.

"Cette libération massive intervient suite aux directives promulguées récemment par le président Ali Abdullah Saleh", a fait remarquer le responsable.

Selon lui, parmi les 163 prisonniers, 14 ont été libérés juste après que le parti au pouvoir, le Congrès général du peuple (CGP), et la coalition d’opposition (Joint Meeting Parties, JMP), eurent signé samedi dernier l’accord global sur la réforme politique et électorale.

En vertu de cet accord, les deux parties se sont mises d’accord pour donner une chance à tous les partis politiques et toutes les organisations non gouvernementales pour qu’ils puissent discuter des amendements constitutionnels nécessaires au développement et à l’amélioration du système politique et électoral, a rapporté la presse officielle.

"C’est une avancée vers la résolution de la tension politique", a déclaré le président Ali Abdullah Saleh, cité par l’agence de presse Saba, ajoutant que "cela ouvre une nouvelle phase politique car le pays appartient à tous et non pas uniquement au parti au pouvoir ou à l’opposition".

A la veille du 22 mai dernier, 20e anniversaire de la Journée de l’Unité nationale, M. Saleh a donné ordre de libérer tous les prisonniers anti-union nationale ou de l’opposition dans le sud et le nord du pays, a indiqué l’agence Saba.

______________ 5 – AFP

Yémen: Al-Qaïda revendique la double attaque ayant tué 3 policiers à Abyan

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a revendiqué la double attaque qui a coûté la vie à trois policiers le 14 juillet dans la province d’Abyan, dans le sud Yémen, dans un communiqué mis en ligne vendredi sur des sites islamistes.

Dans son communiqué, l’Aqpa précise que ses combattants ont lancé deux attaques simultanées "contre les repaires de l’injustice et de l’agression: les locaux de la sûreté de l’Etat et de la sécurité (…), faisant des dizaines de tués et de blessés" parmi les policiers, et un mort et deux blessés dans les rangs du groupe.

L’opération a été lancée pour venger "le meurtre de l’émir des moudjahidines dans la province d’Abyan, Jamil Al-Anbari, et son compagnon Fawaz al-Sanaani", ajoute l’Aqpa, soulignant sa détermination à poursuivre la lutte jusqu’à la chute du régime du président yéménite Ali Abdallah Saleh.

S’adressant aux "dirigeants arabes traîtres et aux tyrans d’Amérique ainsi qu’à tous les chefs des Croisades en terre d’islam", l’Aqpa avertit que leurs "tentatives désespérées de maintenir le régime d’Ali Saleh (…) sont vaines".

"Ce régime corrompu, injuste et faible est sur le point de tomber. Et les moudjahidines vont poursuivre leurs attaques jusqu’à la victoire", poursuit le communiqué dont l’authenticité ne peut être établie.

Le groupe exhorte en outre les forces de sécurité yéménites, servant de "boucliers humains" pour leur régime, à se démarquer de ce régime "avant qu’il ne soit trop tard", selon le communiqué.

Le 14 juillet, une vingtaine de motocyclistes cagoulés ont attaqué avec des aux bombes, des lance-roquettes RPG et des fusils mitrailleurs les sièges des renseignements et de la sécurité à Zinjibar, chef-lieu de la province d’Abyan, tuant trois policiers, dont un membre des renseignements, selon des sources des services de sécurité, qui avaient fait état de deux morts parmi les assaillants.

L’attaque de Zinjibar était intervenue cinq jours après celle contre le siège des Renseignements à Aden, principale ville du sud du Yémen. Onze personnes, dont sept membres des services de sécurité, ont été tuées dans l’attaque, revendiquée par Aqpa, qui aurait réussi à libérer des prisonniers soupçonnés d’appartenance au réseau d’Oussam ben Laden.

______________ 4 – Radio Chine avec XINHUA

Yémen : le bilan des affrontements dans le nord s’élève à 51 morts

Les affrontements intensifs opposant dans le nord du Yémen les rebelles chiites et les membres de tribu progouvernementaux, affrontements dans lesquels l’armée régulière est également impliquée, ont fait au moins 25 morts jeudi, portant à au moins 51 le nombre de victimes des violences des cinq derniers jours, a annoncé jeudi un responsable du ministère de l’Intérieur.

Les affrontements de la nuit passée ont coûté la vie à 15 soldats de la Garde républicaine yéménite et à une dizaine de membres de tribu progouvernementaux dans le district de Harf Sufian de la province d’Amran, à environ 60 km au nord de la capitale Sanaa, a indiqué la source, sous couvert de l’anonymat.

Mardi, un responsable de la sécurité provinciale a indiqué à l’agence Xinhua qu’au moins 18 membres de tribu et huit rebelles chiites nordistes ont été tués dans les affrontements.

Depuis 2004, le Yémen est le théâtre d’affrontements sporadiques entre l’armée gouvernementale et les rebelles chiites houthis, ces derniers étant accusés par les autorités centrales de chercher à rétablir le régime religieux renversé dans la révolution yéménite de 1962, qui a ouvert la voie à la fondation de la République yéménite.

Le 11 février dernier, le gouvernement et ces rebelles chiites ont conclu un accord de trêve pour mettre un terme à un conflit de six ans. Néanmoins, les deux parties continuent de s’accuser mutuellement de violer la trêve.

____________________ 3 – AFP

Yémen: des suspects d’Al-Qaïda attaquent une patrouille de l’armée, 5 morts

Hammoud MOUNASSAR

Des membre présumés d’Al-Qaïda ont tendu jeudi une embuscade à une patrouille de l’armée yéménite, tuant cinq militaires dans la province de Chabwa, bastion de la tribu de l’imam radical Anwar al-Aulaqi, considéré par Washington comme le chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

Des hommes armés, embusqués dans une rue d’Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa, dans le sud-est du Yémen, ont tiré vers 03H00 (minuit GMT) aux fusils mitrailleurs et aux roquettes RPG contre la patrouille qui effectuait sa ronde habituelle, a indiqué à l’AFP une source des services de sécurité à Ataq.

"Cinq soldats ont été tués et un sixième a été blessé" dans l’attaque, a annoncé un responsable des services de sécurité, ajoutant aussitôt qu’il soupçonnait les assaillants d’"appartenir à Al-Qaïda".

Mais le chef de la police de la province de Chabwa, Ahmed al-Maqdachi, a été plus catégorique, en attribuant l’attaque aux "terroristes d’Al-Qaïda, (agissant) avec l’aide de membres de Mouvement séparatiste" du sud Yémen.

Le responsable, qui s’exprimait dans une déclaration mise en ligne sur le site internet almoatamar.net du Congrès populaire général (CPG), le parti au pouvoir à Sanaa, faisait allusion au Mouvement sudiste, un groupe séparatiste actif dans les provinces du sud.

Les assaillants ont "réussi à prendre la fuite malgré la présence massive des forces de sécurité à Ataq et les barrages établis autour de la ville", a indiqué la source de sécurité, laissant entendre que l’attaque portait la marque d’Al-Qaïda.

La province de Chabwa est un fief d’Al-Qaïda comme elle est le bastion de la tribu des al-Awalaq, à laquelle appartient l’imam radical américano-yéménite Anwar al-Aulaqi. Ce dernier se cacherait dans cette province sous la protection de sa tribu, alors qu’il est activement recherché par Washington ainsi que par les autorités yéménites.

L’attaque de Chabwa est intervenue deux jours après l’annonce à New York que le nom d’Aulaqi avait été ajouté sur la liste des terroristes de l’ONU.

Anwar al-Aulaqi, accusé d’avoir aidé à préparer l’attentat manqué du Nigérian qui avait tenté de faire exploser en vol le 25 décembre un avion de ligne américain, est considéré comme "l’un des dirigeants-clés d’Aqpa" (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) par les Etats-Unis, qui avaient annoncé vendredi dernier le gel de ses avoirs.

Le Yémen, considéré comme un sanctuaire pour les groupes extrémistes, a intensifié sa lutte contre Al-Qaïda depuis la fin décembre, après la revendication par ce groupe de l’attentat manqué du 25 décembre. Mais cela n’a pas empêché le groupe extrémiste de poursuivre ses attaques.

Le 14 juillet, une vingtaine de motocyclistes armés et cagoulés avaient attaqué les sièges des renseignements et de la sécurité de la province d’Abyan (sud), tuant trois policiers. Les services de sécurité ont soupçonné Al-Qaïda d’être derrière l’attentat.

Le 19 juin, une attaque contre le siège des Renseignements à Aden, principale ville du sud du Yémen, qui a tué 11 personnes, dont sept membres des services de sécurité, avait été revendiquée par Aqpa, qui aurait réussi à libérer des prisonniers soupçonnés d’appartenance au réseau d’Oussam ben Laden.

En mai, Aqpa avait également revendiqué la responsabilité de l’attentat raté contre le convoi de l’ambassadeur britannique au Yémen le 26 avril.

Le président américain Barack Obama avait loué la "détermination" du Yémen à lutter contre le terrorisme et "reconnu les sacrifices faits par les forces yéménites engagées dans cet effort", dans un entretien téléphonique le 15 juillet avec son homologue yéménite Ali Abdallah Saleh.

Par ailleurs, 20 personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans des affrontements qui opposent depuis dimanche des rebelles chiites et des tribus du nord du Yémen.

________________ 2 – Le Monde

Au Yémen, de violents affrontements entre tribus et rebelles

Vingt personnes ont été tuées dans des affrontements qui opposent depuis dimanche des rebelles chiites et des tribus du nord du Yémen. "De violents affrontements ont eu lieu dans la nuit [du mercredi au jeudi 22 juillet], faisant 20 morts" au total, a précisé une source tribale. Les forces yéménites déployées dans la région sont intervenues pour faire cesser les combats, selon cette même source.

Cinq soldats yéménites ont été tués et un a été blessé jeudi dans l’est du pays dans une embuscade qui porte la marque d’Al-Qaïda, selon un responsable des services de sécurité yéménites. Le Yémen, considéré comme un sanctuaire pour les groupes extrémistes, a intensifié sa lutte contre Al-Qaïda depuis la fin décembre, après la revendication par ce groupe de l’attentat manqué mené par un jeune Nigérian qui tentait de faire exploser en vol le 25 un avion de ligne américain.

Le 14 juillet, une vingtaine de motocyclistes armés et cagoulés avaient attaqué les sièges des renseignements et de la sécurité de la province d’Abyan (sud), tuant trois policiers. Les services de sécurité ont soupçonné Al-Qaïda d’être derrière l’attentat. Al-Qaïda a revendiqué ces dernières années des attaques contre des missions diplomatiques occidentales, des installations pétrolières et des touristes dans le pays.

Les rebelles ont "utilisé différents types d’armes" pour tenter de prendre le "contrôle de plusieurs endroits et renforcer le siège des villages (des tribus des) Ben Aziz", a ajouté la source tribale. Les affrontements armés dans le nord du Yémen, où une fragile trêve est en vigueur depuis février, se sont intensifiés entre les rebelles chiites et les tribus soutenues par l’armée, faisant plus de 60 morts depuis dimanche.

REGAIN DE TENSION

Les incidents armés, impliquant souvent les rebelles et des tribus, sont fréquents dans cette zone, où les autorités et la rébellion s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu, en vigueur depuis février après six mois de guerre entre les rebelles et l’armée. Ce cessez-le-feu a mis fin à la "sixième guerre" entre les rebelles, qui dénoncent une marginalisation politique, sociale et religieuse, et l’armée, dans un conflit qui a fait depuis 2004 plusieurs milliers de morts et 250 000 déplacés.

Mercredi, une source tribale avait fait état de la mort de 20 membres de tribus dans des combats en cours depuis dimanche "entre les Houthis et les partisans du chef tribal cheikh Saghir Aziz", un député membre du Congrès populaire général (au pouvoir).

Un porte-parole de la rébellion avait indiqué, lui, qu’elle avait perdu au moins 20 de ses membres dans les affrontements. Ce regain de tension laisse craindre le déclenchement d’une septième guerre dans cette région du nord du Yémen, pays également confronté à un mouvement séparatiste dans le Sud et à un renforcement de la présence d’Al-Qaida.

________________ 1 – JDD

Yémen: 19 morts dans des combats

Les forces gouvernementales du Yémen sont intervenues mercredi soir dans le nord du Yémen, où de violents combats entre les rebelles chiites et des tribus loyales aux autorités ont fait 19 morts, rapportent des responsables locaux. "Hier soir, il y a eu des affrontements très violents.

Neuf soldats et membres de tribus pro-gouvernementales ainsi que dix (rebelles) Houthis ont été tués", a indiqué jeudi un responsable de la région troublée de Harf Soufiane. Les deux camps se sont affrontés au mortier et à la mitrailleuse, a-t-il précisé.