02/08/10 (B563) Nouvelles de Somalie – Le conflit s’intensifie à Mogadiscio, les expulsions de Somaliens continuent – Pas de bataillon djiboutien en Somalie – Le conflit s’intensifie à Mogadiscio, les expulsions de Somaliens continuent – L’Union africaine au secours de la Somalie (4 articles)

_________________ 4 – All Africa

Le conflit s’intensifie à Mogadiscio, les expulsions de Somaliens continuent

Des dizaines de civils somaliens ont été tués et davantage encore ont été blessés dans l’escalade des combats survenue cette semaine entre les forces gouvernementales et la milice Al-Shabaab à Mogadiscio, a déploré vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Beaucoup d’autres civils ont été forcés à fuir leur maison du fait de la violence persistante. « Le HCR déplore la poursuite des combats aveugles en Somalie où, très souvent, des installations pour les civils et des maisons deviennent des cibles dans des zones densément peuplées de la capitale », a dit une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d’une conférence de presse à Genève.

Ces événements interviennent alors que le HCR a lancé des appels répétés auprès des gouvernements pour qu’ils examinent les demandes d’asile des personnes originaires du sud et du centre de la Somalie selon les critères les moins restrictifs possibles.

Lorsque le statut de réfugié n’est pas accordé, le HCR conseille aux gouvernements d’étendre des formes complémentaires de protection internationale, qui permettraient aux Somaliens d’obtenir un droit de résidence jusqu’à l’amélioration des conditions dans leur pays pour un retour sûr.

Plus de 300.000 déplacés somaliens sur quelque 1,4 million d’entre eux au total ont trouvé refuge à Mogadiscio. La vaste majorité des déplacés vit dans des conditions toujours plus précaires dans des sites de fortune dans les régions du sud et du centre de la Somalie.

Le HCR est vivement préoccupé par les informations faisant état d’expulsions incessantes de réfugiés et de demandeurs d’asile somaliens depuis l’Arabie saoudite vers Mogadiscio. « Selon nos partenaires locaux à Mogadiscio, quelque 1.000 Somaliens ont été expulsés depuis l’Arabie saoudite durant le seul mois de juin. En juillet, le total des retours forcés depuis l’Arabie saoudite serait déjà estimé à près de 1.000 personnes », a dit Mme Fleming.

Selon les rapports de suivi que le HCR a reçus de Mogadiscio, la majorité des personnes expulsées indiquent avoir fui la Somalie du fait du conflit, de la violence aveugle et des abus des droits humains. La plupart indiquent être originaires du sud et du centre de la Somalie, y compris Mogadiscio. La majorité des personnes expulsées sont des femmes, y compris certaines étant des cas extrêmement vulnérables.

De nombreuses personnes expulsées ont été interviewées et elles ont déclaré avoir d’abord fui vers les pays voisins, y compris le Yémen, pour y déposer une demande d’asile. Beaucoup ont indiqué s’être rendues dans les bureaux du HCR sur place et y avoir été enregistrées en tant que réfugiés.

La majorité des personnes expulsées interrogées ont déclaré avoir travaillé en Arabie saoudite durant un certain temps et la plupart n’étaient pas en contact avec le bureau du HCR à Riyad. Les personnes indiquent par ailleurs avoir été détenues avant leur expulsion forcée dans des centres de détention durant plusieurs semaines dans des conditions que nombre d’entre eux ont qualifiées d’épouvantables.

« Le HCR considère ces expulsions forcées comme étant incompatibles avec les lignes directrices du HCR sur les besoins en matière de protection internationale des réfugiés et des demandeurs d’asile somaliens. Etant donnée la violence meurtrière ravageant Mogadiscio, le HCR exhorte les autorités saoudiennes à s’abstenir de procéder à de nouvelles expulsions, et ce pour des motifs humanitaires », a dit Mme Fleming.

« Nous avons instauré un dialogue avec les autorités saoudiennes afin d’établir une procédure de sélection menée conjointement avant que des décisions d’expulsions vers Mogadiscio ne soient prises. Ce serait une mesure encourageante », a-t-elle ajouté.

_________________ 3 – Good morning Africa

Pas de bataillon djiboutien en Somalie

Au terme du 15ème Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine qui avait ouvert ses portes dimanche dernier à Kampala, j’ai été très surprise de voir la presse internationale (ICI) se faire l’écho de l’envoi d’un bataillon djiboutien en Somalie.

En effet l’UA a décidé d’envoyer 2000 soldats de la paix supplémentaires (8000 au total) en Somalie mais d’après le processus de Djibouti de 2008 les pays voisins de la Somalie ne peuvent pas envoyer de troupes. Le président Djiboutien l’a rappelé :

 » La République de Djibouti est prête à apporter, à travers l’envoi de formateurs, une assistance technique dans les domaines de l’administration, notamment la gestion du personnel, du matériel et des finances des forces de sécurité du TFG ».

“ Nous sommes également disposés à apporter une assistance technique au niveau opérationnel de l’Etat major » a t-il ajouté et de préciser aussi « l’envoi d’une mission technique militaire destinée a mettre en place une unité de génie civile afin d’aider à la réhabilitation des structures et des bâtiments militaires de ce pays ».

Par ailleurs le mandat de l’AMISOM devrait permettre aux troupes d' »imposer » la paix et pas seulement de la maintenir. Mais le passage au chap.VII de la Charte des Nations Unies ne devrait pas être aisé.

Fin février 2007, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM en anglais). Néanmoins l’AMISOM est trop faible et manque de moyens, de connaissances et de buts comme l’UNISOM auparavant. De plus seuls l’Ouganda et le Burundi ont envoyé des troupes soit la moitié des effectifs prévus.

La mission était envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée : stabiliser la situation à Mogadiscio et consolider la stabilisation d’autres régions du Sud au moment où la force atteindrait sa pleine capacité opérationnelle.

Le mandat même de la mission l’exposait dès le départ aux attaques des insurgés puisqu’elle devait protéger les Institutions fédérales de transition, elles-mêmes contestés. La seule solution envisagée est un renforcement des effectifs de l’AMISOM et son remplacement à court terme par une intervention multinationale agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU ou une opération de maintien de la paix onusienne.

_________________ 2 – Radio Chine avec XINHUA

Le conflit s’intensifie à Mogadiscio, les expulsions de Somaliens continuent

Des dizaines de civils somaliens ont été tués et davantage encore ont été blessés dans l’escalade des combats survenue cette semaine entre les forces gouvernementales et la milice Al-Shabaab à Mogadiscio, a déploré vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Beaucoup d’autres civils ont été forcés à fuir leur maison du fait de la violence persistante. « Le HCR déplore la poursuite des combats aveugles en Somalie où, très souvent, des installations pour les civils et des maisons deviennent des cibles dans des zones densément peuplées de la capitale », a dit une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d’une conférence de presse à Genève.

Ces événements interviennent alors que le HCR a lancé des appels répétés auprès des gouvernements pour qu’ils examinent les demandes d’asile des personnes originaires du sud et du centre de la Somalie selon les critères les moins restrictifs possibles.

Lorsque le statut de réfugié n’est pas accordé, le HCR conseille aux gouvernements d’étendre des formes complémentaires de protection internationale, qui permettraient aux Somaliens d’obtenir un droit de résidence jusqu’à l’amélioration des conditions dans leur pays pour un retour sûr.

Plus de 300.000 déplacés somaliens sur quelque 1,4 million d’entre eux au total ont trouvé refuge à Mogadiscio. La vaste majorité des déplacés vit dans des conditions toujours plus précaires dans des sites de fortune dans les régions du sud et du centre de la Somalie.

Le HCR est vivement préoccupé par les informations faisant état d’expulsions incessantes de réfugiés et de demandeurs d’asile somaliens depuis l’Arabie saoudite vers Mogadiscio. « Selon nos partenaires locaux à Mogadiscio, quelque 1.000 Somaliens ont été expulsés depuis l’Arabie saoudite durant le seul mois de juin. En juillet, le total des retours forcés depuis l’Arabie saoudite serait déjà estimé à près de 1.000 personnes », a dit Mme Fleming.

Selon les rapports de suivi que le HCR a reçus de Mogadiscio, la majorité des personnes expulsées indiquent avoir fui la Somalie du fait du conflit, de la violence aveugle et des abus des droits humains. La plupart indiquent être originaires du sud et du centre de la Somalie, y compris Mogadiscio. La majorité des personnes expulsées sont des femmes, y compris certaines étant des cas extrêmement vulnérables.

De nombreuses personnes expulsées ont été interviewées et elles ont déclaré avoir d’abord fui vers les pays voisins, y compris le Yémen, pour y déposer une demande d’asile. Beaucoup ont indiqué s’être rendues dans les bureaux du HCR sur place et y avoir été enregistrées en tant que réfugiés.

La majorité des personnes expulsées interrogées ont déclaré avoir travaillé en Arabie saoudite durant un certain temps et la plupart n’étaient pas en contact avec le bureau du HCR à Riyad. Les personnes indiquent par ailleurs avoir été détenues avant leur expulsion forcée dans des centres de détention durant plusieurs semaines dans des conditions que nombre d’entre eux ont qualifiées d’épouvantables.

« Le HCR considère ces expulsions forcées comme étant incompatibles avec les lignes directrices du HCR sur les besoins en matière de protection internationale des réfugiés et des demandeurs d’asile somaliens. Etant donnée la violence meurtrière ravageant Mogadiscio, le HCR exhorte les autorités saoudiennes à s’abstenir de procéder à de nouvelles expulsions, et ce pour des motifs humanitaires », a dit Mme Fleming.

« Nous avons instauré un dialogue avec les autorités saoudiennes afin d’établir une procédure de sélection menée conjointement avant que des décisions d’expulsions vers Mogadiscio ne soient prises. Ce serait une mesure encourageante », a-t-elle ajouté.

_________________ 1 – Blog « ActuDéfense »

L’Union africaine au secours de la Somalie

Romain Mielcarek

Mardi, les pays membres de l’Union africaine ont pris la décision de renforcer l’effort militaire en Somalie afin de rétablir la paix. Ce pays, livré au chaos, est une source de tension pour toute la région, non seulement à cause des combats qui s’y déroulent mais aussi à cause de la montée de l’islamisme qui s’y épanouit.

Près de 15 000 hommes devraient être présents en Somalie dont 8000 soldats de l’Amisom.

4000 hommes supplémentaires dont 2000 soldats de la paix. C’est ce qu’ont promis les différents membres mardi dernier au cours du 15ème sommet de l’UA. L’objectif est de porter un effort supplémentaire dans les opérations militaires qui se déroulent en Somalie, notamment dans la capitale, contre des groupes armés islamistes.

Les 2000 soldats viendront rejoindre les 6000 déjà présents au sein de l’Amisom (Mission de l’UA en Somalie). La « bataille de Mogadiscio » est devenu un enjeu clef des tensions dans ce pays. Le gouvernement provisoire est incapable de juguler la violence des groupes islamistes qui opèrent en profondeur dans la ville. Les soldats de l’UA peinent également à les contrôler. Des combats ont lieu presque tous les jours, causant de nombreuses victimes civiles.

Parmi les nouveaux participants, la Guinée et Djibouti devraient déployer des soldats. L’Ouganda devrait fournir le gros des renforts militaires. Ce pays était jusqu’à présent avec le Burundi le seul à faire un effort militaire en Somalie. Ces deux pays ont perdu chacun près d’une trentaine de soldats dans des combats contre le islamistes.

Ces décisions ont été saluées par le gouvernement qui les voit comme « une bouée de sauvetage ». Elles illustrent surtout la volonté des pays de la région de mettre fin à l’emprise des extrémistes qui opèrent en Somalie et déstabilisent cette partie de l’Afrique, que ce soit par des activités terroristes, des attaques contre les forces de sécurité, des enlèvements ou des activités de piraterie.

Conditions d’engagement

Les troupes africaines vont pouvoir bénéficier de plus de liberté d’action. Les conditions d’engagement ont été modifiées et leur permettent désormais de mener des attaques préventives. Fini la légitime défense, les soldats de l’UA vont à présent pouvoir porter des coups directement au sein des cellules d’extrémistes. Couplée à l’augmentation des effectifs, cette mesure devrait donner une puissance tactique et stratégique beaucoup plus importante au commandement africain.

Le risque évident si les militaires africains réussissent à inverser la tendance sur le terrain est une radicalisation des islamistes. S’ils pratiquent déjà volontiers des opérations terroristes, ils mènent surtout des attaques armées. Si l’équilibre tactique est bouleversé, l’usage de bombes et de kamikazes pourraient exploser.

C’est finalement ce qui a été promis par les Shebaabs, l’un des groupes les plus violent, comme réponse à la volonté africaine de mettre fin à leurs agissements. Il appelle à des attaques terroristes visant les ambassades du Burundi et de l’Ouganda partout dans le monde. Les Shebaabs, qui se revendiquent d’Al-Qaeda, bénéficient de soutiens à l’international, au moins sur le continent. C’est ce qui leur a permis de monter l’attaque, qu’ils ont revendiqué, à Kampala, capitale de l’Ouganda, le 11 juillet et qui a fait 76 morts.