11/10/10 (B573) Nouvelles de Somalie – Les Arabes soutiennent les efforts de réconciliation – Le sommet arabe extraordinaire accorde un soutien mensuel de 10 millions de dollars à la Somalie – Escalade des combats à Mogadiscio – L’ex président ghanéen Rawlings, envoyé spécial de l’UA en Somalie – Les attentats de juillet en Ouganda: un complot international ? – déchirements internes chez al Shahab (6 articles)

________________________ 6 – Afrique en Ligne

Somalie: Les Arabes soutiennent les efforts de réconciliation

Le sommet extraordinaire arabe s’est félicité lors de la clôture de ses travaux samedi soir des orientations du président somalien vers l’activation de réconciliation nationale avec toutes les composantes de la société somalienne en vertu de l’accord de Djibouti pour la réconciliation.

Les participants ont exhorté toutes les parties prenantes somaliennes à adopter le dialogue comme le seul procédé pour régler les différends sur la voie de la réalisation nationale globale.

Les dirigeants arabes ont décidé d’accorder un soutien financier mensuel de 10 millions de dollars à la Somalie pour permettre à son gouvernement de faire fonctionner les institutions du pays et de mettre en oeuvre son programme en matière de sécurité, de stabilité et de réconciliation et d’offrir les services à la population.

Le sommet extraordinaire de Syrte, décidée par le sommet ordinaire arabe du 27 et 28 mars dernier, s’est déroulé samedi après-midi à huis clos pour élaborer une nouvelle structure à l’action arabe commune et promouvoir les institutions de la Ligue arabe, une organisation fondée en 1945 mais qui n’a connu aucune évolution tout au long des six dernières décennies et a été incapable de circonscrire les différends entre Arabes ni de promouvoir la coopération arabe commune en réponse aux aspirations des peuples arabes et des changements et défis ainsi que les évolutions régionales et internationales.

________________________ 5 – AuFait (Maroc)

Le sommet arabe extraordinaire accorde un soutien mensuel de 10 millions de dollars à la Somalie

Le sommet arabe extraordinaire a décidé, au terme de ses travaux, samedi à Syrte en Libye, d’accorder un soutien financier mensuel à la Somalie d’une valeur de 10 millions de dollars.

Ce soutien sera consacré au gouvernement somalien pour mettre en oeuvre ses programmes dans le domaine de la sécurité et de l’instauration de la stabilité, ainsi que pour la réalisation de la réconciliation.

Cette aide permettra aussi au gouvernement somalien d’assurer le bon fonctionnement des institutions étatiques et de doter les populations des services publics nécessaires.

Le sommet s’est félicité, par ailleurs, des orientations du président somalien pour réaliser la réconciliation nationale avec toutes les composantes de la société somalienne sur la base de l’accord de Djibouti, exhortant toutes les parties somaliennes à poursuivre le dialogue pour résoudre leurs différends.

____________________________ 4 – L’Express (Maurice)

Somalie : Escalade des combats à Mogadiscio

Au moins 30 personnes, dont 24 combattants, ont été tuées et près de 50 autres blessées lundi (4 octobre) dans la troisième journée consécutive de combats entre les rebelles islamistes et les forces de paix de l »Union africaine (UA) soutenant le gouvernement somalien, ont rapporté des sources médicales et des médias locaux.

Les troupes de l’UA basées à Mogadiscio ont engagé l’affrontement contre les combattants islamistes autour de zones stratégiques du sud de la ville, contrôlé par les insurgés, et où les soldats de la paix ont établi dimanche une nouvelle base dans le bâtiment très disputé de l’ancien hôpital militaire.

Les combattants des deux factions constituent l’essentiel des pertes des récents affrontements pour le contrôle de la zone entourant l’itinéraire principal reliant les bases de l’UA. 24 des 30 décès et 40 des 50 blessés appartiennent soit aux insurgés, soit aux forces gouvernementales, a rapporté la radio locale Shabelle.

Les médecins qui ont confirmé ces chiffres ont également déclaré que les civils touchés avaient été pris dans un échange de tirs lorsque des obus et des balles perdues ont frappé un certain nombre de zones résidentielles aussi bien dans les zones de la capitale aux mains des insurgés que dans celles dirigées par les forces gouvernementales.

Les deux factions belligérantes revendiquent la victoire dans cette nouvelle flambée de violence pour le contrôle de positions stratégiques de Mogadiscio, ville contrôlée en partie par des groupes islamistes et en partie par les forces du gouvernement somalien soutenues par près de 6 000 soldats d’une force de paix de l’UA.

Le gouvernement somalien et les membres des forces de paix ont fait vœu de poursuivre leur avancée profondément dans la zone sous contrôle islamiste de la capitale insurgée, tandis que les meneurs islamistes ont de nouveau déclaré leur détermination à résister à l’offensive du gouvernement soutenu par l’UA.

Les groupes islamistes, opposés au gouvernement somalien et à la présence de troupes de l’UA à Mogadiscio, lancent presque quotidiennement des attaques contre les positions de l’UA et des forces gouvernementales.

___________________ 3 – AFP

L’ex président ghanéen Rawlings, envoyé spécial de l’UA en Somalie

Le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping a désigné l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings pour être son envoyé spécial en Somalie, a annoncé l’Union africaine samedi.

Selon l’UA, des dirigeants africains avaient demandé à Jean Ping de désigner « une personnalité de haut rang » susceptible de susciter plus d’intérêt pour la situation en Somalie, pays de la Corne de l’Afrique privé de fait de gouvernement depuis 1991.

Jerry Rawlings, 63 ans, sera chargé de « mobiliser le continent et le reste de la communauté internationale pour qu’ils assument toutes leurs responsabilités et contribuent plus activement à la recherche de la paix, de la sécurité et de la réconciliation », indique un communiqué de l’UA.

La nomination de M. Rawlings, qui a dirigé le Ghana de 1981 à 2000, intervient à un moment où les forces de l’Union africaine, l’Amisom, sont engagées dans de violents combats avec les rebelles islamistes shebabs qui tentent de renverser les autorités de Mogadiscio soutenues par la communauté internationale.

Lundi, les forces gouvernementales et les troupes de l’UA ont pris le contrôle de positions occupées par les insurgés dans des combats qui ont fait au moins 15 morts.

Les troupes de l’UA, qui comptent 7.200 soldats, restent le seul rempart à la prise de Mogadiscio par les shebabs. Le gouvernement provisoire ne contrôle plus que quelques quartiers de la capitale.

__________________ 2 – CuberPress (Ca)

Les attentats de juillet en Ouganda: un complot international?

Si les enquêteurs ougandais ne se trompent pas, les ramifications du complot ayant mené aux deux explosions dans la capitale pendant la finale de la Coupe du monde de soccer en juillet ne pourraient être plus complexes.

Les policiers ougandais, avec la collaboration du FBI et des policiers du Kenya voisin, ont arrêté 36 personnes issues de sept pays différents relativement aux attentats qui ont fait 76 victimes dans la capitale du pays, Kampala.

Les suspects proviennent d’au moins trois pays dont les liens avec des réseaux terroristes ne sont plus un secret: la Somalie, le Yémen et le Pakistan.

Au moins un suspect a pour sa part affirmé avoir été recruté et entraîné par Al-Qaïda, sans compter que le groupe somalien al-Shabab -qui a revendiqué les attaques- entretient des liens étroits avec l’organisation terroriste.

Bref, selon le directeur des services de renseignement militaire de l’Ouganda, James Mugira, Al-Qaïda est au moins partiellement responsable de ce qui s’est produit et ce, même si les autorités croient que le plan aurait été orchestré en Somalie.

Une journée après les détonations, al-Shabab, le groupe armé le plus puissant de la Somalie, avait déclaré que ces attaques constituaient une réplique à l’implication des troupes ougandaises qui, sous l’égide de l’Union africaine (UA), occupent la capitale Mogadiscio dans le cadre d’une opération de maintien de la paix (AMISOM) lancée en 2007.

Et le groupe avait promis de perpétrer d’autres attentats, une menace que les autorités de l’Ouganda ne prennent pas à la légère.

«L’Ouganda ne peut affirmer que ce qui est arrivé le 11 juillet 2010 ne se produira plus jamais», a affirmé Felix Kulayigye, un porte-parole de l’armée.

«C’est arrivé à des pays dotés d’une technologie supérieure à la nôtre et de forces de sécurité mieux organisées que les nôtres. Nous pouvons seulement réduire la fréquence (des attaques), pas l’éliminer complètement.»

Hommes d’affaires, universitaires et imams de petites mosquées. Kenyans, Rwandais, Tanzaniens, Ougandais. Les suspects, qui sont toujours détenus, ont sans contredit des parcours fort variés.

«Ce complot est extrêmement vaste. De nombreuses personnes, la plupart bien nanties, en font partie», a affirmé à l’Associated Press un enquêteur en chef de la police, James Okello.

En procédant à toutes ces arrestations, l’Ouganda a démontré qu’elle pouvait facilement traquer les terroristes sur son territoire, selon Edward Ochom, le chef du département des enquêtes criminelles du pays.

«Nous n’avons pas arrêté toutes ces personnes par erreur. Les policiers possèdent des preuves suffisantes qui prouveront au tribunal qu’elles ont été impliquées d’une manière quelconque dans les attentats à la bombe.»

Certains défenseurs des droits de l’homme prétendent cependant que certains suspects ont été arrêtés puisqu’ils constituaient des personnes d’intérêt pour le FBI ou pour les autorités kenyanes.

L’avocat Ladislaus Rwakafuuzi, qui défend huit Kenyans accusés d’avoir participé aux attentats, affirme que les autorités n’ont aucune preuve contre la plupart de ses clients.

Les autorités ougandaises, dit-il, «sont seulement intéressées à interroger ceux qui ont fabriqué et posé les bombes» tandis que «les autres sont interrogés par le FBI et les Kenyans».

Au moins 10 organisations de défense des droits de l’homme se sont élevées contre l’arrestation d’Al-Amin Kimathi, un militant du forum musulman des droits humains de Nairobi, la capitale du Kenya.

Un porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Kenya a cependant affirmé que les agences américaines n’étaient pas impliquées dans l’arrestation, la détention ou l’interrogatoire d’Al-Amin Kimathi.

__________________ 1 – Metro (Ca) avec AP

Somalie: déchirements internes chez al Shahab

Le plus puissant groupe insurgé de Somalie, al Shahab, pourrait éclater en raison de tensions entre ses deux principaux dirigeants, ce qui pourrait éroder la taille et la force de ce groupe affilié au réseau al Qaïda.

Les tensions internes sont alimentées par des stratégies politiques différentes, par des rivalités ancestrales et par les points de vue radicalement différents de ses deux leaders.

Al Shahab a vu le jour en 2007. Son leader, le cheikh Moukthar Abou Zoubayr, est un islamiste dur originaire du nord du pays, qui a accueilli au sein de son organisation des combattants ayant l’expérience des conflits en Irak et en Afghanistan. Il est en faveur de châtiments sévères, comme les amputations et les lapidations publiques, pour faire taire les mécontents.

Son adjoint, le cheikh Moukthar Robow, est un nationaliste originaire du sud de la Somalie qui est en désaccord avec la décision de Zoubayr de chasser les agences d’aide internationales et onusiennes du pays. Ses proches ont indiqué à l’Associated Press qu’il est d’avis que les châtiments sévères éloignent le Somalien moyen du groupe.

Les répercussions de cette querelle se font déjà sentir à travers la Somalie. Les partisans de Robow ont quitté certains quartiers de la capitale, Mogadisicio, en plus de déserter l’important port de Kismayo, dans le sud du pays.

Les soldats de l’Union africaine qui défendent le fragile gouvernement intérimaire affirment avoir réalisé des gains dans la capitale au cours des derniers jours — ce qui pourrait être en partie attribuable à la nouvelle désorganisation d’al Shahab. Les résidants ajoutent que les militants armés de fouets qui patrouillaient le principal marché de la ville, celui de Bakara, sont maintenant disparus.

Robow appartient au clan Rahanweyn, qui domine le sud-ouest de la Somalie. S’il devait rompre formellement avec Zoubayr, les combattants fidèles à ce dernier pourraient devoir trouver refuge dans des secteurs contrôlés par le clan Hawiye — même si ce dernier n’a pas encore annoncé ses couleurs.

Zoubayr aurait récemment menacé de chasser Robow du conseil consultatif d’al Shahab s’il continue à défier son autorité.

Les deux hommes s’opposent un à l’autre depuis longtemps, mais leur conflit a été exacerbé par la récente offensive lancée par l’Union africaine et dont les Rahanweyn de Robow ont essentiellement fait les frais. Robow aurait été outré quand il a visité à l’hôpital des combattants blessés.

Les membres du clan Rahanweyn demandent aussi depuis un bon moment à Robow d’expliquer pourquoi les combattants d’al Shahab proviennent en majorité de leurs rangs, alors que les principaux postes de direction sont occupés par des Somaliens du nord.

La fissure au sein d’al Shahab pourrait profiter non seulement à l’Union africaine, mais aussi à l’autre groupe insurgé de Somalie, Hizbul Islam. Robow entretient des liens étroits avec ce dernier.