22/11/10 (B579) Nouvelles de Somalie – Des combats font 23 morts en Somalie – au moins 17 morts dans des affrontements – Quels sont les rapports entre l’Éthiopie et la Somalie ? – L’AMISOM se concerte à Bujumbura pour évaluer les progrès de paix réalisés en Somalie (4 articles)

____________________ 4 – Metro (Canada) avec AP

Des combats font 23 morts en Somalie

De violents combats entre des forces cherchant à s’emparer du contrôle de villages du centre de la Somalie ont fait au moins 23 morts, en fin de semaine, selon des représentants des autorités et des témoins.

Treize personnes ont péri lorsque les troupes d’une milice pro-gouvernementale ont attaqué un village protégé par des insurgés islamistes samedi. Les combats se poursuivaient dimanche.

Et dans la capitale de Mogadiscio, d’autres combats entre les insurgés islamistes et les forces gouvernementales, appuyées par des soldats du maintien de la paix de l’Union africaine, ont causé la mort de dix personnes, en plus d’en blesser 17 autres, selon un haut responsable des services ambulanciers de Mogadiscio.

Un résidant de Wardhumale a raconté avoir vu dix corps étendus au sol dans le village. Un homme résidant dans le village voisin de Elgod a dit avoir vu trois corps.

Les résidants ont indiqué que la milice islamiste al-Shabab a abandonné le village de Wardhumale, laissant la milice pro-gouvernementale Ahlu Sunnah Wal Jama en contrôle. Des porte-parole des deux clans ont clamé victoire dimanche.

Ahlu Sunnah Wal Jama est une milice dont les membres appuient le sufisme, le type d’islamisme traditionnellement pratiqué en Somalie. Selon ses dirigeants, les combats ont pris naissance parce que les insurgés pratiquent une forme d’islamisme différente.

La Somalie n’a pas eu de gouvernement central depuis la fin destitution du général Siad Barre, en 1991. Le général Barre s’était emparé du pouvoir à la suite d’un coup d’État en 1969.

__________________________ 3 – AFP

Somalie: au moins 17 morts dans des affrontements

Au moins dix-sept personnes ont été tuées samedi soir dans des affrontements armés entre des rebelles islamistes et une milice pro-gouvernementale, ont indiqué des témoins dimanche.

Les miliciens pro-gouvernementaux d’Ahlu Sunna wal Jamaa ont attaqué tard samedi les insurgés islamistes shebab, qui se réclament d’Al-Qaïda, dans le village de Wardhumale, au centre du pays et ont mené une seconde attaque dimanche.

« Dix-sept personnes, la plupart des combattants de deux camps, ont été tuées, mais ce bilan pourrait s’alourdir, car des corps sont encore sur les lieux des affrontements », a déclaré Mohamed Moalim Weheliye, un vieillard d’une petite ville voisine.

Selon d’autres villageois qui ont fui les lieux, le bilan serait de 20 morts et une cinquantaine de blessés.

« Je me suis enfui d’un village tout proche de Wardhumale. Il n’y a pas de blan exact des pertes, mais au moins 20 morts ont été confirmées », a déclaré Abdullahi Duale.

Le porte-parole des shebab, cheikh Abdiaziz Abu Musab, a pour sa part affirmé à des journalistes à Mogadiscio, que leurs partisans avaient remporté la bataille et fait « de nombreux morts » dans les rangs des pro-gouvernementaux.

Cette version a été contestée immédiatement par le porte-parole de la milice pro-gouvernementale, Yusuf Abu Qadi: « nos forces ont détruit l’ennemi autour de plusieurs villages du centre du pays », a-t-il dit.

Les shebab, qui ont pris le contrôle de vastes territoires dans le centre et le sud du pays ces trois dernières années, ont juré la perte du président somalien Sharif Cheikh Ahmed soutenu à bout de bras par la communauté internationale.

Le gouvernement de transition somalien ne contrôle qu’une petite partie de la capitale somalienne et ne doit sa survie qu’à l’appui des quelque 7.500 soldats ougandais et burundais de l’Amisom.

_________________________ 2 – Kaarshe Blog
Advocating For Somali Unity

Quels sont les rapports entre l’Éthiopie et la Somalie ?

Jeune Afrique

Pendant la première moitié du XXe siècle, l’Éthiopie a été un symbole de résistance africaine à l’impérialisme européen. Les Éthiopiens ont battu les troupes coloniales italiennes à Adoua en 1896 et le pays a sauvegardé son indépendance. Quand l’Italie a fait une nouvelle tentative, en 1935, l’empereur Haïlé Sélassié est allé demander à la Société des nations une sécurité collective contre l’invasion. Il n’a reçu aucune aide. L’Éthiopie est alors devenue le symbole de l’Afrique dans tout le monde noir.

Lors de la difficile genèse de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963, Haïlé Sélassié a profité de son prestige pour jouer les intermédiaires entre les différents États africains. L’OUA a installé son siège à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Mais si l’Éthiopie a tenu ce rôle symbolique sur tout le continent, elle a développé aussi des rouages étatiques tyranniques. Lors des grandes famines dans les années 1970, le mécontentement interne s’est aggravé. En 1974, un militaire, Mengistu Haïlé Mariam, a pris la tête d’une révolte contre la monarchie et créé un gouvernement militaire qui s’est rapidement autoproclamé marxiste-léniniste.

La Somalie, voisine de l’Éthiopie, avait également un gouvernement militaire sous Siyad Barre, qui se qualifiait lui-même de « socialiste scientifique ». Elle entretenait des relations tendues avec les États-Unis et assez étroites avec l’Union soviétique. Après le coup d’État de 1974, quand Mengistu s’est déclaré marxiste-léniniste, l’Union soviétique a abandonné la Somalie et jeté son dévolu sur l’Éthiopie, plus grande et plus importante. Les États-Unis se sont alors, à leur tour, intéressés à la Somalie.

Un peu d’analyse ethnique est nécessaire pour comprendre ce qui s’est passé ensuite. L’Éthiopie est un ancien royaume chrétien, longtemps dominé par l’aristocratie amhara. Il y a un groupe chrétien important, les Tigrés, qui parlent une autre langue. Et deux autres groupes assez importants : les Oromos, dont la moitié sont musulmans, et les Somalis musulmans. En outre, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Éthiopie a absorbé la colonie italienne côtière de l’Érythrée. Sous Haïlé Sélassié, seuls les Amharas comptaient, et l’Érythrée se battait pour son indépendance. Sans l’Érythrée, l’Éthiopie n’a pas d’accès à la mer.

Le cas de la Somalie était tout à fait différent. Il y a eu deux colonies, l’une italienne (Somalia) et l’autre britannique (Somaliland). La Somalie italienne est devenue indépendante en 1960 et a fusionné avec la Somalie britannique. Dans les années 1960, quand les conflits ethniques ont commencé à déchirer un grand nombre d’États africains, c’était un lieu commun de penser que la Somalie ne connaîtrait jamais de conflit ethnique, puisque presque tout le monde était ethniquement somalien, parlait somalien et était musulman.

Les habitants des deux pays ont rongé leur frein sous les deux dictatures. À la fin de la guerre froide, aucun des deux gouvernements n’a survécu. Mengistu et Barre ont été tous les deux renversés, en 1991.

En Somalie, l’État ethnique « parfait » s’est désintégré, car les clans ont commencé à se battre. En 2006, un groupe appelé l’Union des Tribunaux islamiques a pris le pouvoir à Mogadiscio, la capitale, et expulsé les chefs des clans féodaux, instaurant une paix relative pour la première fois depuis plus d’une décennie.

Washington a considéré l’Union des tribunaux islamiques comme une copie conforme des talibans et une alliée d’al-Qaïda. Zenawi également. L’Éthiopie a donc décidé de chasser les Tribunaux islamiques et de venir en aide au gouvernement central impuissant, qui n’avait même pas été capable d’entrer dans la capitale.

L’Éthiopie a, bien sûr, gagné la première manche. Mais les Somaliens n’accueillent pas les Éthiopiens comme des libérateurs, et Mogadiscio reste dans la tourmente.

_________________________ 1 – Afrique Avenir avec APA

L’AMISOM se concerte à Bujumbura pour évaluer les progrès de paix réalisés en Somalie

Des délégations provenant des pays qui ont contribué en troupes à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), se concertent à Bujumbura (Burundi), en vue d’évaluer les progrès réalisés dans les efforts visant à asseoir la paix et la sécurité en Somalie un pays en proie à une guerre civile depuis près de deux décennies.

Entamée lundi dernier, la rencontre de quatre jours à pour objectif de débattre du travail de cette mission et des moyens à déployer pour la renforcer. Elle réunit aussi le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies, un représentant de l’Union Africaine en Somalie, et une délégation du gouvernement somalien.

Cette réunion se tient au moment où le mandat du gouvernement de transition issue des accords de Djibouti, prend fin dans moins d’une année.

Plusieurs missions qui lui étaient assignées n’ont pas encore été réalisées. Le peu de réalisations est à l’actif de l’AMISOM qui aide ce gouvernement à combattre les insurgés islamiques.

Le gouvernement de transition qui ne contrôle qu’une minime partie de la capitale Mogadiscio doit être soutenue, selon le président burundais qui a ouvert cette rencontre, afin de ne pas permettre aux extrémistes islamistes de conquérir tout le pays, ce qui serait une menace pour la région entière et le monde.

« La Communauté Internationale ne doit pas prendre la question somalienne comme une question incombant aux seuls Somaliens compte tenu de son ampleur pouvant favoriser le terrorisme mondial à partir de la Corne de l’Afrique », a souligné Pierre Nkurunziza.

Il a réaffirmé son engagement à « rester aux côtés du peuple somalien en gardant et augmentant les effectifs de ses troupes, à condition que les conditions pour son déploiement soient réunies ».

Seuls le Burundi et l’Ouganda ont envoyé 8000 militaires en Somalie, mais les besoins restent encore énormes, selon des sources concordantes.

Raison pour laquelle le président burundais insiste pour que la communauté internationale « prenne le taureau par les cornes » afin de répondre par des stratégies réalistes, concrètes et adaptées. «‘’D’ores et déjà, nous proposons que toutes les mesures devraient être prises pour assurer l’efficacité de l’AMISOM, en procédant au renforcement de ses effectifs, de son équipement, mais aussi par l’élargissement de son mandat », a insisté le président burundais.

Les insurgés islamistes ont plusieurs fois proféré des menaces à l’endroit du Burundi et de l’Ouganda. Pour ce dernier, les menaces ont été traduites dans les faits lors des attentats de juillet dernier dans la capitale ougandaise, Kampala, tuant plusieurs dizaines d’innocents.

L’AMISOM est financée en grande partie par les Etats Unis qui ont eux mêmes échoués aux cotés de ONUSOM en 1993 lors de l’opération « restore hope in somalia ».