03/11/07 (B420) ONU / « On ne peut pas laisser la Somalie s’enfoncer un peu plus dans la crise humanitaire », alerte le Représentant de l’ONU

1 novembre 2007 – Le Coordonnateur de l’action humanitaire des Nations Unies en Somalie, Christian Balslev-Olesen, a rendu publique aujourd’hui une lettre ouverte dans laquelle il appelle au respect du droit international humanitaire afin de protéger la population du pays, qui a « déjà souffert beaucoup trop et depuis beaucoup trop longtemps ».

« Je suis alarmé par les combats de la semaine dernière à Mogadiscio et par leur impact sur la population en général », déclare le Coordonnateur résident dans sa lettre ouverte. « Cela intervient au moment où le pays doit faire face à l’une des pires situations humanitaires depuis des années », a-t-il ajouté.

Alors que, dit-il, ces combats ont touché les civils, dont 3.400 ont été blessés depuis le mois de janvier, des districts entiers sont peu à peu vidés de leurs habitants, qui n’ont parfois pas de quoi survivre.

Les déplacements de personnes ont en effet augmenté de façon alarmante, et le nombre total atteindrait 800.000. Plus de 1,5 million de Somaliens ont besoin d’aide et de protection, souligne Christian Balslev-Olesen.

Très inquiet pour ceux qui sont restés à Mogadiscio, il explique qu’avec la fermeture complète du marché de Bakara – auparavant un des plus importants d’Afrique de l’est, les habitants voient leur accès aux produits de première nécessité dramatiquement réduit.

« Les organisations humanitaires ne peuvent pas atteindre tous ceux qui ont besoin d’aide », déplore-t-il, car l’accès est rendu toujours plus difficile par l’insécurité, les taxes et les points de contrôle.

Le Coordonnateur demande donc à toutes les parties de respecter le droit international humanitaire, notamment en distinguant la population civile des combattants. Il demande aussi que l’on permette aux travailleurs humanitaires de faire leur travail en toute sécurité, et qu’il soit mis un terme non seulement aux déplacements forcés mais aussi aux menaces dans ce sens. Il appelle enfin au respect des principes qui guident l’action humanitaire, tels que l’humanité, l’impartialité et la neutralité.

« On ne peut pas laisser la Somalie s’enfoncer un peu plus dans la crise humanitaire », a insisté Christian Balslev-Olesen.