19/02/11 (B591-B) Premier compte rendu et premières photos de la mobilisation du 18 février 2011 à Djibouti (Par l’ARD / Journal Réalités)

(Vous trouverez toutes les photos (en bonne définition) que l’ARD a mis à notre disposition
en cliquant sur le lien suivant)

Aujourd’hui 18 février 2011 une manifestation d’une ampleur jamais vue de mémoire de Djiboutien a éclaté dans la ville de Djibouti.

Une première foule de 20,000 manifestants s’est rassemblée vers 13 heures locales dans l’avenue Nasser en face du siège de l’UAD, Union pour l’alternance démocratique, la coalition de l’opposition djiboutienne, à l’appel de celle-ci.

La foule a dépassé la capacité de l’avenue Nasser et s’est déplacée tel un serpentin géant vers le grand terrain situé devant le stade Gouled appelé place de l’indépendance, rebaptisée aujourd’hui PLACE DE LA LIBERTE.

Le cortège s’est bien tenu et n’a pas débordé son cadre organisationnel conformément à l’esprit de l’action pacifique qui a prévalu à cette manifestation, comme s’y était engagée l’opposition.

Malgré un dispositif policier impressionnant qui a quadrillé la capitale et bloqué toutes les grandes artères de la ville, les militants et les sympathisants ont déferlé de tous les quartiers avec des banderoles et des pancartes faites maison.

Vers 15 h, environ 60.000 personnes avancent sur la route nationale dite Route d’Arta et commencent à tenir un sit-in devant le stade Hassan Gouled. Le parterre est alors noir de monde. Assis ou debout, les manifestants scandent « Ismaël Omar Guelleh dehors ! », « non au 3e mandat », « respect de la constitution bafouée ». Les dirigeants de l’UAD appelaient à un « soulèvement populaire pacifique ».

Un peu avant 16 heures, les manifestants réclament la libération des défenseurs des droits de l’homme et des opposants emprisonnés arbitrairement à la prison de Gabode. Ils sont regroupés sur la place rebaptisée PLACE DE LA LIBERTE à 1 km à vol d’oiseau du palais présidentiel.

A partir de 17 heures, les téléphones portables des opposants ne fonctionnent plus normalement, les appels opérés depuis leurs téléphones ne sont pas reçus à Djibouti et ne sortent pas vers l’étranger.

Tandis tous les téléphones de Djibouti ne peuvent plus appeler l’étranger, les appels vers l’international sont bloqués.

Dès lors, vers 18 heures, les forces de l’ordre ont commencé à charger les manifestants qui campaient déjà et on a déploré au moins une vingtaine de blessés. On témoigne aussi de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Les forces de l’ordre tentent de décourager les manifestants installés à même le sol ou sur les tapis où ils se préparent à s’installer pour y passer la nuit. Des heurs violents s’en sont suivis.

De nombreux jeunes manifestants ripostent et des affrontements avec la police se déroulent dans plusieurs rues et quartiers de la capitale. Des voitures incendiées étaient en flammes et les policiers tentaient d’interpeller les émeutiers en utilisant des matraques.

Quelque vingt personnes sont arrêtées et conduits au centre de transit de la police dit Nagad tandis que deux personnes arrêtées ont été conduites au bureau de la SDS (services des renseignements).

On déplorait enfin deux manifestants gravement blessés vers 19 heures locales.

Vers 20 heures locales on parle de balles réelles tirées sur les manifestants par les forces de l’ordre pour tenter de les déloger de la PLACE DE LA LIBERTE.

Nonobstant le refoulement des journalistes à l’aéroport de Djibouti, les journaux du monde n’ont pas manqué d’alerter sur la situation à Djibouti et de se faire l’écho du déroulement de la manifestation qui s’est emparée du pays.

Les différents articles sur le soulèvement de Djibouti sont les suivants avec les liens pour les consulter : Article de Figaro à 14h45, nouvel Article du Figaro 18h10, article de Nouvel obs, articles de Tv5 à 18h21, d’Alarabiya, Sify.com , Journal Le Point