30/03/11 (B597) Yémen Express – 150 morts dans l’explosion d’une usine de munitions – le parti au pouvoir propose la formation d’un nouveau gouvernement – 40 morts dans l’explosion d’une usine de munitions dans le sud – Arrêt des pourparlers sur un transfert du pouvoir au Yémen – Saleh s’accroche – le président retire son offre de départ – fin des négociations – Al-Qaida s’empare d’une ville dans le sud du Yémen – Washington hostile au général rival de Saleh (7 articles)

_________________ 7 – EuroNews

Yémen : 150 morts dans l’explosion d’une usine de munitions

Le bilan de l’explosion d’une usine de munitions ce lundi au Yémen s’est encore alourdi. Au total, la catastrophe a tué 150 personnes et fait plus de 80 blessés. Les victimes sont des civils qui ont pénétré dans l’usine pour tenter de récupérer des armes et des munitions. Située près de la ville de Jaar dans le sud du pays, cet unité de production militaire avait été attaquée et pillée la veille par un commando d’Al-Qaïda. Une trentaine d’hommes étaient repartis chargés de caisses de munitions.

Les circonstances de l’explosion restent inconnues.

Un responsable local a accusé Al-Qaïda d’avoir attiré les civils dans un “piège”.

_________________ 6 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

Yémen : le parti au pouvoir propose la formation d’un nouveau gouvernement

Le parti au pouvoir au Yémen, le Congrès populaire général (CPG), a proposé dimanche la formation d’une nouveau gouvernement et l’élaboration d’une nouvelle Constitution en prélude à un passage vers un système parlementaire basé sur les initiatives de réformes avancées par le président Ali Abdullah Saleh, rapporte l’agence de presse officielle yéménite Saba.

"Les membres du comité permanent du parti au pouvoir ont souligné l’importance d’accélérer le processus de former un nouveau gouvernement chargé d’élaborer une nouvelle Constitution conformément à l’initiative de réforme du président Saleh et à l’accord de février", selon une déclaration du CPG.

Ils ont aussi souligné la nécessité de mettre en oeuvre "toutes les initiatives de réforme du président Saleh, même si les partis de l’opposition continuent à maintenir leur position intransigeante, ajoutant que les réformes politiques et électorales font des priorités visant à mettre fin aux troubles dans le pays.

Dans la déclaration, le CPG a aussi affirmé que Saleh resterait à son poste de président de la République jusqu’en 2013 où son mandat doit expirer. Le parti au pouvoir a appelé l’opposition à reprendre le dialogue.

La déclaration a été rendue publique à la suite d’une réunion entre les responsables du CPG et le président Saleh dimanche, pendant laquelle ils ont discuté de la crise politique en cours dans le pays.

Depuis la mi-févier, le Yémen a été secoué par des vagues de manifestations réclamant la démission immédiate du président Saleh.

L’opposition n’a fait aucun commentaire sur la déclaration du CPG, mais le haut responsable de l’armée, le général Ali Muhsn al- Ahmar, demi-frère de Saleh, qui s’était rallié aux manifestants antigouvernementaux, a juré dimanche, dans une déclaration lue lors d’un rassemblement à l’Université de Sanaa, de renverser le régime de Saleh.

________________________ 7 – Le Parisien

Yémen: 40 morts dans l’explosion d’une usine de munitions dans le sud

Au moins 40 personnes ont été tuées et 90 autres, blessées, dont des enfants, dans l’explosion lundi dans une usine de munitions dans le sud du Yémen qui a été pillée par des éléments d’Al-Qaïda, a annoncé à l’AFP un responsable de l’administration locale.

Au moins 40 personnes ont été tuées et 90 autres, blessées, dont des enfants, dans l’explosion lundi dans une usine de munitions dans le sud du Yémen qui a été pillée par des éléments d’Al-Qaïda, a annoncé à l’AFP un responsable de l’administration locale.

"Il y a eu au moins 40 morts et 90 blessés, dont des enfants", a indiqué Mohsen Salem Saïd, membre du Conseil de la localité de Khanfar, dont dépend administrativement l’usine, et qui se trouve dans la province d’Abyane.

Les victimes sont des civils qui sont entrés lundi dans l’usine pour tenter de récupérer des armes ou des munitions au lendemain d’une opération commando d’éléments d’Al-Qaïda qui ont attaqué cette unité de production militaire et emporté des caisses de munitions.

Le commando d’une trentaine de personnes cagoulées a chargé ces caisses à bord de quatre camionnettes avant de quitter les lieux sans être inquiété.

Les circonstances de l’explosion du lundi n’étaient pas encore éclaircies et le bilan des victimes pourrait s’alourdir car la recherche des tués et des blessés continue sur place.

________________________ 6 – L’Express avec Reuters

Arrêt des pourparlers sur un transfert du pouvoir au Yémen

Cynthia Johnston et Mohamed Soudam,
Eric Faye pour le service français

Les tractations visant à sortir le Yémen de sa crise politique ont été interrompues dimanche, sans qu’aucune date de reprise ne soit donnée, ont déclaré des personnalités de l’opposition.

Dans le sud du pays, des affrontements ont été signalés en plusieurs endroits entre des militaires et des activistes, notamment dans une grande ville qui échapperait désormais au contrôle du régime.

Le président Ali Abdallah Saleh, qui souffle le chaud et le froid depuis plusieurs jours, a juré de ne plus faire aucune concession à l’opposition, qui manifeste depuis janvier pour obtenir sa démission après 32 ans de pouvoir autoritaire.

Signe cependant que les efforts pour aboutir à un transfert du pouvoir ne sont peut-être pas totalement terminés, une commission de la direction du parti au pouvoir a recommandé la formation d’un nouveau gouvernement, qui serait chargé de rédiger une nouvelle Constitution sur la base du parlementarisme.

"Hier soir, elles (les tractations) ont pris fin", a déclaré un collaborateur général Ali Mohsen, qui a pris fait et cause pour les manifestants. Prié de dire s’il pensait qu’elles allaient reprendre, il a répondu par la négative.

Un porte-parole de la principale coalition d’opposition a lui aussi signifié que les discussions avaient pris fin, ce qui, si la situation de blocage persiste, réveillerait les craintes d’affrontements entre unités rivales de l’armée.

Saleh avait déclaré au cours du week-end qu’il était prêt à un départ dans la dignité mais il ajoutait que les partis de l’opposition prenaient en otages les manifestants pour obtenir sa démission sans organiser une transition démocratique.

Dans le port de Moukalla, dans l’est du Yémen, une foule de manifestants en colère a incendié les bureaux d’une banque, à la suite de l’attaque d’un cortège funèbre par les forces de sécurité, ont rapporté des habitants. Ce cortège portait en terre un homme tué lors d’une manifestation.

Dans une ville du sud du pays, Djaar, des affrontements ont eu lieu entre des activistes et des militaires. L’armée a tenté de déloger une coalition d’islamistes de cette ville de la province d’Abyan, où les religieux avaient pris le contrôle de plusieurs bâtiments samedi.

Un soldat a été tué dimanche et des avions de l’armée de l’air ont effectué des survols de cette ville de plusieurs centaines de milliers d’habitants.

Selon des habitants, les activistes semblent avoir pris le contrôle de la localité et l’armée s’est retirée vers la capitale de la province d’Abyan, Zindjibar. Dans cette ville-là, les mesures de sécurité ont été renforcées à la suite du tir de roquettes par des activistes contre des bâtiments officiels.

Cinq soldats ont été tués par ailleurs samedi dans une embuscade à Lowdar, également dans la province d’Abyan. Les autorités ont imputé cette attaque à des éléments d’Al Qaïda.

________________________ 5 – Libération

Au Yémen, Saleh s’accroche

Révolte . «Prêt à transférer le pouvoir», le Président reste pourtant en place.

Par BENOÎT PRINGUET


Alors que le mouvement de contestation dure depuis bientôt presque deux mois au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, continue à souffler le chaud et le froid mais ne semble pas être prêt à quitter le pouvoir. Vendredi, alors que des centaines de milliers de manifestants réunis à l’université de Sanaa demandaient sa démission, Saleh a donné un discours sur la place Saba’in, devant des milliers de personnes venues le soutenir.

Il a appelé à «la stabilité et la sécurité au Yémen» et a annoncé qu’il serait prêt à «transférer le pouvoir de façon pacifique à des mains sûres et capables». Mais il a ensuite ajouté qu’il «se tiendra[it] ferme en face de ceux qui souhaitent [l’]écarter du pouvoir», en décrivant les manifestants comme «des fauteurs de troubles, des conspirateurs et des dealers de drogue».

Ces derniers jours, les rumeurs se sont multipliées. Dans une interview donnée à la chaîne saoudienne Al-Arabiya samedi, Saleh a toutefois admis avoir rencontré, en présence du vice-président, des membres du JMP, la principale coalition d’opposition, et des officiels américains afin de déterminer les termes d’un accord pour une transition.

Mais il semblerait qu’il ait entre-temps changé d’avis. Dans son interview, il ne semblait absolument pas prêt à partir, rejetant la responsabilité de la crise sur l’opposition, qui «refuse toute offre qu’on peut leur faire».

Saleh s’est montré sûr de lui en annonçant que, «si les manifestants arrivent à rassembler 20 000 personnes», il a mobilisé «une marche de quasiment 3 millions», un nombre jugé invraisemblable par tous les observateurs – sans oublier que la population de Sanaa ne dépasse pas les 2 millions. Saleh a aussi agité la menace islamiste en déclarant que les manifestants faisaient «tous partie des Frères musulmans».

«Pas très éduqué». «Diviser pour mieux régner» a toujours été une devise suivie à la lettre par le président Saleh depuis son accession au pouvoir en 1978. Ses deux prédécesseurs ayant été assassinés, un analyste du renseignement américain, cité dans le Washington Post, prévoyait en 1979 qu’il ne resterait au pouvoir que quelques mois.

Issu de la faible tribu Sanhan, au sein de la confédération Hashed, Saleh n’était qu’un simple caporal de l’armée. Grâce à ses relations, il s’est fait nommer gouverneur militaire de Taiz en 1977 avant de devenir Président.

L’Arabie Saoudite a ensuite soutenu Saleh, «parce qu’il était faible et pas très éduqué, afin de pouvoir garder plus facilement son influence sur le nord du pays», explique Mohammed Abdulmalek al-Mutawakel, professeur de sciences politiques à l’université de Sanaa. Ce soutien saoudien n’a jamais cessé, et le royaume continue de s’ingérer dans les affaires internes du Yémen.

En plus de nommer son entourage aux postes clés de l’armée et de la sécurité, Saleh a mis en place un système de patronage avec lequel il s’assurait le soutien des tribus grâce à de l’argent, mais aussi par des postes offerts dans l’administration.

Les revenus tirés du pétrole dans le nord et l’est du pays ont ainsi servi à financer ce système et à assurer les arrières du président. «Saleh a aussi toujours favorisé les conflits entre les tribus pour les affaiblir», détaille un expert des questions tribales au Yémen. C’est en jouant avec les rivalités de ses opposants qu’il a réussi à se maintenir au pouvoir si longtemps. Selon lui, diriger le Yémen «est comme danser sur la tête de serpents»,une activité dans laquelle il est devenu un expert.

Aide militaire. Utilisant extrémistes, tribus et mercenaires durant les années 90 pour mater les dernières velléités communistes dans le Sud, ou plus récemment dans le Nord, Saleh a toujours su comment utiliser ses propres ennemis à son avantage.

Ces dix dernières années, Saleh est devenu un partenaire des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme.

Alors que l’administration Obama le considère comme un allié essentiel, nombreux sont ceux qui lui reprochent d’utiliser la menace extrémiste uniquement pour continuer à recevoir une aide militaire américaine, estimée à plusieurs centaines de millions de dollars chaque année.

Inquiets de la menace d’Al-Qaeda, les Etats-Unis continuent toujours de soutenir Saleh. Bien qu’il ne faille pas sous-estimer les ressources du Président, qui tentera tout ce qu’il peut pour rester plus longtemps au pouvoir, il semblerait pourtant que le système sur lequel repose le pouvoir de Saleh se fissure petit à petit.

________________________ 4 – Métro (Canada) avec AP

Yémen: le président retire son offre de départ

Le président du Yémen, qui s’accroche au pouvoir en dépit des protestations populaires qui durent depuis des semaines, a retiré son offre de démissionner d’ici la fin de l’année, dimanche.

Les opposants au régime du président Ali Abdullah Saleh, un groupe constitué d’étudiants, d’anciens militaires, de politiciens et de membres de la tribu même de M. Saleh, avaient immédiatement rejeté sa proposition, la semaine dernière.

Le retrait formel de son offre par le président Saleh démontre que la tentative d’arriver à un transfert du pouvoir pour remédier à la crise a échoué. Cette annonce survient alors que des militants islamistes ont profité de la faible sécurité pour prendre le contrôle d’une autre ville, au sud du pays.

Ils ont déjà pris possession d’un petit dépôt d’armes, ont occupé une montagne à la localisation stratégique en plus de prendre le contrôle d’une ville de la province d’Abyan, selon un témoin et des représentants des forces de l’ordre.

La veille, des militants soupçonnés d’appartenir à la branche yéménite du réseau al-Qaïda s’étaient introduits dans une autre petite ville, dans la région de Jaar.

Dans les deux cas, les militants ont pris le contrôle des villes sans grandes difficultés, alors que les policiers les avaient désertées il y a quelques semaines devant le soulèvement des manifestants anti-gouvernement.

Le président Saleh est un allié majeur des États-Unis dans la lutte contre al-Qaïda, et son départ possible inquiète Washington. Des diplomates américains avaient tenté en vain, la semaine dernière, de faire accélérer les négociations pour mettre en oeuvre le transfert du pouvoir.

________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Yémen/transition: fin des négociations

Les négociations sur une transition de pouvoir au Yémen ont été interrompues et ne devraient pas reprendre dans l’immédiat, a déclaré dimanche un collaborateur du général Ali Mohsen, qui s’est rangé dans le camp des opposants au président Ali Abdallah Saleh.

"Hier soir, ils ont arrêté", a dit ce collaborateur. Prié de dire s’il s’attendait à une reprise des discussions, il a répondu: "Pour le moment, absolument pas". Un porte-parole de la principale coalition d’opposition yéménite a aussi dit que les discussions étaient interrompues.

Confronté depuis janvier à une vague de contestation inspirée des révolutions tunisienne et égyptienne, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, s’est dit prêt samedi à quitter le pouvoir "dignement".

________________________ 2 – Le Monde avec Reuters

Al-Qaida s’empare d’une ville dans le sud du Yémen

Le Yémen est en proie à une protestation gouvernementale depuis plusieurs semaines.

Alors que le pays est secoué depuis plusieurs semaines par une vague de protestation anti-gouvernementale, les négociations sur une transition de pouvoir au Yémen ont été interrompues et ne devraient pas reprendre dans l’immédiat, a déclaré dimanche 27 mars un collaborateur du général Ali Mohsen, qui s’est rangé dans le camp des opposants au président Ali Abdallah Saleh. Prié de dire s’il s’attendait à une reprise des discussions, il a répondu : "Pour le moment, absolument pas".

__________________________ 1 – Nouvel Obs avec AFP

Yémen : Washington hostile au général rival de Saleh

Dans des documents datant de 2005 et révélés par Wikileaks, les Etats-Unis s’inquiètent de la proximité d’Ali Mohsen al-Ahmar avec les terroristes et les marchands d’armes.

Les Etats-Unis se demandaient dès 2005 qui pourrait succéder au président yéménite Ali Abdallah Saleh, affirment des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks. Washington aurait évoqué le puissant général Ali Mohsen al-Ahmar qui s’est rallié à la contestation.

Dans un télégramme daté du 17 septembre 2005, un ambassadeur américain estime ainsi que "dans le cas du décès ou de la retraite de Saleh avant 2013, son successeur serait presque certainement un officier et probablement un membre des Sanhan", la tribu du chef de l’Etat.

"Le deuxième homme le plus puissant dans le pays"

"Le fils de M. Saleh, Ahmed, est le choix le plus évident, mais il y a beaucoup de doutes sur sa capacité" à assumer un tel poste, ajoute le télégramme, mis en ligne récemment sur le site de WikiLeaks.

L’ambassadeur de l’époque souligne par ailleurs que le général Ali Mohsen al-Ahmar "est généralement perçu comme le deuxième homme le plus puissant dans le pays", le qualifiant de "poigne de fer" du président en tant que commandant de la région nord-est et de la première division blindée.

Une "manière controversée de traiter avec les terroristes"

Le télégramme diplomatique indique aussi qu’une candidature du général Ahmar ne serait pas "bien accueillie par les Etats-Unis et d’autres au sein de la communauté internationale", en raison de "sa manière controversée de traiter avec les terroristes est les extrémistes".

"Il est considéré comme étant derrière la formation de l’armée d’Aden-Ayan", une organisation extrémiste dans le sud du Yémen qui avait mené des actes de violence. Mais aussi "d’être un proche associé d’un marchand d’armes notoire, Fares Mannaa", rapporte le câble diplomatique.

La défection du général Ahmar, qui avait annoncé le 21 mars rejoindre la contestation contre le président Saleh, a porté un coup dur au chef de l’Etat, au pouvoir depuis 32 ans.