13/04/11 (B599) Mystification, troisième mascarade de scrutin d’Election présidentielle chez Ismaïl Bobard 1er. (Par Bouh Warsama)


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Mystification, troisième mascarade de scrutin d’Election présidentielle
chez Ismaïl Bobard 1er.

Pour les « observateurs étrangers » était-ce nécessaire à ce point de jouer les « innocents », sous couvert d’une supposée …neutralité ?


Par Bouh Warsama

Il est une règle immuable depuis 1999 qui veut qu’il y ait trois sortes de mensonges dans le Royaume bananier d’IOG et de Kadra.

Il y a le mensonge courant, celui auquel l’ADI nous a habitué quant elle joue à « l’amuseur public », le sacré mensonge dans lequel on tente de nous faire prendre « les vessies pour des lanternes » et, en troisième lieu, les résultats des « scrutins bidonnés à outrance » d’Ismaïl Omar ayant valeur locale d’élections.

Journalistes spécialisés et experts en géopolitique ont du largement sourire au lendemain du scrutin, à la publication officielle des résultats. Peut être même ont-ils du rire aux éclats en se tapant sur les cuisses, à l’écoute des langues de bois « en okoumé, voire même en teck massif ou en bois de chêne » félicitant son Excellentissime Sérénité Ismaïl Bobard 1er pour sa « Victoire éclatante ». Donc sa troisième autoproclamation à la présidence de Djibouti.

Une langue de bois si énorme qu’elle cache toutes les vérités de la fausseté d’un tel scrutin.

Le pire étant que l’on y est habitué.

Certes, ce n’est pas une spécificité djiboutienne ou occidentale, le mensonge et demain le retournement d’alliances font partie de la panoplie de la diplomatie. Encore faudrait-il que cette diplomatie djiboutienne là soit un tant soit peu crédible dans ses falsifications et ses farces et que ceux qui participent à son élaboration ne fassent pas semblant d’y croire.

Quant aux « observateurs » étrangers chargés de la transparence de cette mascarade supposée être des élections présidentielles – permettez-moi d’en sourire à mon tour – ce fut une fois encore un grand repas ; celui de toutes les hypocrisies et …du reste.

Il est vrai que nul n’aurait eu l’outrecuidance et surtout pas consigne de soulever l’assiette de ce plantureux festin, parfumé aux liasses de billets de 100 USD, aux fins de dénoncer la réalité de toutes les tricheries et les malversations mises en place, dont les importations en masse de populations somalilandaises pour en faire momentanément des électeurs…djiboutiens, et encore moins d’aller rendre visite aux incarcérés politiques et torturés dans la sinistre prison de Gabode ; afin d’y vérifier ce qu’il s’y passe et tout ce que nous affirmons.

En haut lieu, pour les complices de la fausse opposition, acteurs clownesques qui ont servi la mystification donc les intérêts d’Ismaïl Omar mais aussi les leurs car ils vont être grassement récompensés, pour les personnes impliquées jusqu’au cou et frappées de cécités, chacun et chacune devrait avoir honte de son immoralité.

Immoralité à cautionner la tyrannie et sa barbarie masquées car c’est un premier barreau sur l’échelle de la « lâcheté politicarde ».

Arrivé en haut de l’échelle, aura t-on honte alors de son propre cynisme face aux centaines de torturés, de morts et de disparus de ces derniers mois à Djibouti ?

Face aux femmes violées dans les cellules, face aux enfants emprisonnés avec des adultes et pris en otage par l’actuel gouvernement djiboutien.

– Honte de cette « lâcheté politicarde » me direz-vous ?

Point du tout, on s’arrange avec sa propre conscience !

Opprobre que l’on effacera bien vite par des mots et à l’aide d’une « pirouette », d’un discours dans lequel nul n’y comprendra quoi que ce soit, ou si peu, et dont la diplomatie s’est faite une spécialité.

Tout ceci pour en arriver à balayer sans vergogne la honte qui colle à la peau, d’un revers de manche ou, mieux encore, en changeant carrément de veste ou de peau pour laisser croire que dans le monde occidental « …On ne traite qu’avec les Etats et non avec les peuples qui élisent… ».

En se retranchant derrière de tels arguments c’est, par évidence, occulter sciemment les gros intérêts particuliers et cachés des uns, des unes et des autres.

Je ne parle pas des intérêts des Etats et de leurs populations, qui sont une sorte de hochet musical que l’on ressort et que l’on agite épisodiquement, un colifichet fait d’artifices pour fixer l’attention du peuple ; mais des intérêts privés, de la corruption en cols blancs qui puise à pleines mains notamment dans les Aides Publiques au Développement (ADP) et qui se partage le butin, versé ensuite sur des comptes bancaires dans un paradis fiscal à l’abri des regards indiscrets, selon des règles bien établies, classifiées du « SECRET DEFENSE ».

C’est-à-dire celles du : « Circulez ! Il n’y a rien à voir ! »

Souvenons-nous, les « fouineurs » ne sont pas les bienvenus pour mener des investigations dans ce domaine et tenter de mettre à jour la vérité.

Cela peut même coûter la vie d’un juge ; dans la quasi indifférence, démonstration fut faite que l’on peut « suicider » impunément la Justice puis se voir remettre la « Légion d’ Honneur ».

Ismaïl Omar Guelleh avait à choisir entre l’indispensable évolution du pays et le déshonneur ; il a choisi tout à la fois la honte et le déshonneur mais il pourrait fort bien être confronté à la Révolution, la véritable, celle avec un grand R.

L’insurrection, l’explosion populaire dont nul ne peut par avance en mesurer les conséquences qui pourraient être désastreuses.

– Le point de non retour est largement dépassé !

En cette année 2011, qui a pour loi universelle de voir l’émergence de la « Révolution humaine » – aujourd’hui en Afrique, demain ailleurs – ce ne sont pas les partis politiques (dont on mesure les limites et parfois l’absence de courage, de bravoure pour désigner un leader et un seul) qui mènent tous les actes de révoltes, c’est la Révolution de la pauvreté et surtout celle de la paupérisation sans cesse grandissante des classes moyennes qui emploient les Djiboutiens et les mobilisent dans la rue.

– La pauvreté est devenue une grande lumière au fond du cœur de la jeunesse djiboutienne.

Jeunes hommes et jeunes filles ne veulent pas vivre à leur tour tout ce qu’ont subi leurs parents et leurs grands parents depuis 1999. Ne pas avoir le courage de changer l’ordre des désordres établi par la tyrannie ce serait, pour eux, avoir honte d’être humain.

Et puis il y a tous ceux, toutes celles qui subissent les effets pervers dont la solitude dans l’exil au Canada, au Royaume uni, en France, en Belgique ou ailleurs ; l’exil qui est devenu cette longue insomnie à laquelle Ismaïl Omar Guelleh et Kadra Mahamoud Haïd les ont contraints (es).

Le couple infernal, IOG/Kadra, n’auront jamais de pires ennemis, d’hommes et de femmes décidés à les chasser du pouvoir que les Djiboutiens et les Djiboutiennes exilés (es).

Alors l’ordre des choses changera très bientôt ; ni IOG, ni Kadra, ni quiconque ne pourra s’y opposer. Quant aux « collabos », y compris …étrangers, une fois encore ils retourneront leur veste.

Les gesticulations auxquelles on assiste dans l’entourage d’IOG ne sont que des postures d’amateurs alors que le bateau en perdition prend l’eau de toutes parts et que, l’un après l’autre, les rats quittent le navire avec familles et bagages pour se réfugier en Occident, parfois sous le motif qu’ils seraient …des « réfugiés politiques ».

Il est des signes qui ne trompent pas ! La fin est proche !

Espérons que, le moment venu, la France prendra ses responsabilités en mettant les mains dans le cambouis et qu’elle ait la même logique qui a prévalu à la chute de Laurent Gbagbo.

L’éviction de la tyrannie à Djibouti ne pourrait qu’enchanter les femmes et les hommes libres du monde occidental et d’ailleurs.