17/10/2011 (B626) Courrier des lecteurs. Le début de la fin ? La radicalisation du régime à l’encontre des étudiants, montre son désarroi et son incapacité à gèrer la situation, autrement que par une répression démesurée. Maintenant, il faut éviter un bain de sang.

Je vous écris parce que je suis terriblement choqué par les événements qui se sont produits hier soir à Djibouti. D’aprés des sources bien informées qui m’ont appelé, de très nombreux universitaires : étudiants et diplômés chomeurs avaient décidé de manifester dans le calme en organisant un vaste sit-in.

La Police a arrêté tous les manifestants qu’elle a pu attraper et au lieu de les conduire à Nagad, comme cela se fait généralement, c’est devant la cour pénal, qu’ils ont été amenés.


Le tribunal du flagrant délire !


Le tribunal aurait repris de l’activité en pleine soirée, pour juger « en série » des dizaines de manifestants et pour prononcer des peines de prison, avec incarcération immédiate, comme s’il agissait en « flagrant délit. Pour paraphraser un célèbre humoriste français : c’était le tribunal du flagrant délire.

Quand un régime ne sait plus quoi imaginer d’autre que l’incarcération abusive et illégale de sa jeunesse et de son élite, c’est qu’il a complètement décroché. C’est qu’il sait qu’il n’aura plus jamais le soutien populaire dans le pays et qu’il ne pourra plus se maintenir que par la force des armes.

IOG, les carottes sont cuites pour toi, ta tigresse et tes infâmes hyènes corrompues et pitoyables.

Que va-t-il se passer maintenant ?

On pourrait imaginer que face à cette nouvelle injustice commise à grande échelle, cette fois, la population va réagir en descendant dans la rue et qu’elle estimera que la coupe est pleine, affirmant que le divorce est maintenant consommé entre la population et le gang qui fait la Loi.

On pourrait aussi imaginer qu’un certain nombre des membres des différentes forces de sécurité (gendarmerie, police, armée et peut-être même garde républicaine, mais c’est pour plus tard) vont comprendre la folie qui s’est emparée du couple, comme vous dites, de pacotilles. Je leur envoie tous mes encouragements pour qu’ils prennent conscience de la situation et qu’ils cessent d’obéir à l’absurdité.

N’étant plus payés, certains devraient refuser les odres et refuser ainsi d’être les complices d’un nouveau crime commis contre la population de leur pays, contre leurs frères, leurs cousins, leurs amis.


La fin est proche de toutes les façons.


Que ce soit une question de jours, de semaines et même de mois, je ne vois pas Guelleh tenir plus d’un trimestre, (mal) parti comme il l’est. Prions Allah pour que le changement s’opére dans le calme, sans effusion de sang, car c’est le risque maintenant. Nous les Djiboutiens, nous ne voulons pas que ce régime plonge notre pays dans une situation de guerre civile permanente, comme c’est le cas en Somalie. Nous devons être unis, sans différence d’ethnies, de classe ou de quartier.

L’ennemi n’est pas notre voisin, il est devant nous confortablement installé et super protégé pendant quelques jours encore (Inch Allah), dans les Palais de l’Escale et d’Haramous.

Nous ne voulons pas non plus d’une guerre civile, comme c’est le cas en face au Yémen, où la population courageuse affronte chaque jour les fusils de Saleh, qui n’arrête pas de tenir des propos contradictoires et mensongers et qui n’hésite pas à sacrifier le pays et son avenir, pour la seule satisfaction de son amour-propre.

Espérons que les forces étrangères positionnées sur le territoire (France, USA, Japon, Allemagne, Espagne, Chine, …) vont servir à quelque chose (pour une fois ?) et intervenir fermement pour ramener le dictateur à la raison, lui montrer la porte de sortie et éviter ainsi un bain de sang annoncé à Djibouti.