30/08/2013 (Brève 190) ALERTE ROUGE : dans la série des interviews (presque) imaginaires, nous relatons un entretien téléphonique que son Excellence Ismaël Omar Guelleh vient de nous accorder.

ARDHD : bonjour votre Excellence, permettez-nous de vous remercier de nous avoir accordé cet entretien téléphonique à la dernière minute.

Ismaël Omar Guelleh : mais c’est tout à fait naturel, bonjour messieurs, en effet le temps presse et les jours de M. Alhoumekani sont comptés désormais.

ARDHD : vous voulez dire qu’il est en danger de mort ?

IOG : non, vous m’avez mal compris, il s’agit seulement de ses derniers jours de liberté. Toutes les investigations qui ont été diligentées sour l’autorité de mon homme de main, je veux dire le Procureur Dajam Souleiman que vous connaisez bien, aboutissent, quelle que soit l’optique retenue, à la piste d’Alhoumekani comme étant l’auteur du crime odieux qui a fait perdre la vie à ce malheureux juge et ensuite le maquillage maladroit en crime.

ARDHD : quoi, vous voulez dire qu’Alhoumekani serait l’auteur du crime ?

IOG : c’est bien ce que je vous dis. J’en veux pour preuve que s’il a pu décrire aussi facilement le parcours du juge et la scène du crime, c’est uniquement parce que c’est lui l’assassin. Et je dois reconnaître que j’aurais du vous écouter quand vous aviez écrit cela sur votre site en 2005, si ma mémoire est bonne. Il a commis le crime effectivement avec la complicité d’Ali Abdillahi Iftin.

ARDHD : voilà un scoop en effet. Cette nouvelle vous dédouane donc complètement d’une possible implication dans la commandite du crime ….

IOG : en effet. Puisque les coupables sont désignés, il ne reste plus qu’à les juger pour que mon honneur soit restauré et que les Français cessent de me resservir leur version montée de toutes pièces par leurs services de renseignement. Maintenant Alhoumekani est déjà au chaud dans la prison centrale de Sanaa. Il ne reste plus à Fathi qu’à aller le cueillir là-bas.

ARDHD : mais il semble qu’il y ait encore des obstacles en particulier la constitution yéménite qui interdit l’extradition d’un citoyen du pays.

IOG : foutaises ! foutaises ! Alhoumekani n’est pas plus yéménite que je suis djiboutien. Contrairement à moi, lui c’est un authentique citoyen djiboutien, né à Djibouti de parents djiboutiens et qui a été intégré dans l’armée nationale. On a envoyé toutes les preuves au Yémen et rien ne devrait plus s’opposer à son extradition en tant que citoyen djiboutien.

ARDHD : effectivement, présenté comme cela, vous avez une chance de réussir l’opération. Mais l’opinion internationale ne risque-t-elle pas de refuser votre présentation des faits ?

IOG : quelle importance ? Ce n’est pas pour si peu qu’ils arrêteront de nous subventionner Paulette, nos enfants et moi ! Alors pourquoi se géner ? Les Français, de manière tout à fait confidentielle, m’ont laissé entendre que cela les arrangerait bien. L’Elysée en a assez de cette histoire vieille de 18 ans qui continue à empoisonner nos relations diplomatiques.

Un bon procès à Djibouti, dans les règles de l’art, une condamnation exemplaire, l’incarcération à vie d’Alhoumekani et le tour sera joué. Vous verrez que l’on cessera de parler de l’affaire Borrel dans quelques mois. Et puis, Alhoumekani est de santé fragile et il n’est pas certain qu’il puisse résister très longtemps … N’anticipons pas

ARDHD : Merci votre excellence pour ces informations que vous avez réservées en première exclusivité à l’ARDHD.

IOG : je déteste votre site, mais je le lis régulièrement, surtout lorsqu’il publie des informations croustillantes et souvent il est utile pour accompagner ma stratégie. Encore une fois, vous êtes tombé dans le panneau en vous portant au secours de la veuve et de l’orphelin. C’est encore raté. Et sachez en plus que l’on ne parle pas, pendant ce temps, de mes déboires en politique intérieure et du dialogue impossible avec une opposition qui n’a aucune stratégie ni aucun chef, digne de ce nom. Bonsoir à vous.

ARDHD : bonsoir Excellence.