05/09/2013 (Brève 216) Selon une information transmise par un membre de la famille Alhoumékani, le journaliste du quotidien yéménite Al-Teef aurait reconnu son erreur. Des démentis sont publiés et la presse yéménite pourrait reprendre l’information aujourd’hui.

Ce journaliste avait publié dans l’édition 437 du 29 août, une information selon laquelle Mohamed Alhoumékani serait recherché par Djibouti pour l’assassinat du Juge Borrel. A l’origine, il aurait reçu, à leur demande, cinq officiels djiboutiens, avec un traducteur, qui lui auraient présenté la version djiboutienne. Le journaliste regrette de n’avoir pas effectué les vérifications qu’il aurait du faire.

Ensuite sur la base des informations transmises par la famille, ce journal a mené une enquête sérieuse et c’est épris de remords, qu’il fait passer des démentis.

Yemen ToDay a déjà publié le démenti de la famille et il appellerait à la libération d’Alhoumékani, dont on nous propose une traduction, (sous les réserves habituelles).

Apres avoir enqueté à partir des éléments transmis par sa famille en Belgique en langues anglaise et francaise et traduits en arabe, voici les faits :

Monsieur Mohamed Saleh Houmekani de nationalité yéménite de naissance et Belge de nationalité, a été arrêté le 24 août à l’aéroport de Sanaa, puisconduit dans les locaux d’Interpol de Sanaa.

Les autorités djiboutiennes demandaient son extradition, mais son nom n’apparait pas sur le site d’Interpol.

Interopol l’a fait remettre illégalement à la brigade criminelle
et le jeudi 29 aout il a été incarcéré à la prison centrale de Sanaa

Les acuusations formulées par les autorités djiboutiennes ne sont pas fondées, comme cela semble être fréquent. C’est la politique de Djibouti à l’encontre des opposants dans beaucoup d’affaires de ce genre.

Au cas où le Yémen extraderait Al Houmekani à Djibouti, il serait en danger de mort. Plusieurs informations concordantes confirment que Djibouti liquide des opposants politiques à Gabode chaque mois et cela dans un silence total.

De nombreux organismes internationaux de défense des Droits de l’Homme et l’Union européenne (en juillet de cette année) ont dénoncé les mauvais traitements que Djibouti fait subir aux opposants et des exécutions extrajudiciaires. Même des ONG basées à Djibouti ont émis des critiques à l’égard de la dictature djiboutienne.

En tant que journaistes yéménites, nous demandons
1/ que le Yémen respecte le Droit international et la constitution qui interdit l’extradition d’un citoyen yéménite,

2/:dans la mesure où il n’y a aucune plainte fondée contre l’innocent Mohamed Houmékani, le gouvernement doit le libérer immédiatement pour qu’il retourne en Belgique où sa famille l’attend avec impatience

3/ Le président Guelleh veut faire taire ce temoin capital qui possède des informations sur son implication (Guelleh) dans l’assassinat du juge Borrel. Ce témoin avait entendu une personne qui affirmait au président Guelleh que « le juge fiouineur était mort »,

Pour nous, il est capital que Mohamed soit libéré et autorisé à repartir librement pour Bruxelles. Nous rappelons qu’en cas d’extradition vers Djibouti, il aurait probablement rendez-vous avec la mort.