22/04/2019 (Brève 1377) Guelleh/Djibouti : une position avancée des écoutes chinoises et de nouvelles tentatives de division des puissances pré-positionnées à Djibouti et une surveillance des titulaires djiboutiens de postes de premier rang ?

C’est ce qui ressort d’un article mis en ligne sur le site HCH 24 ( http://www.hch24.com/actualites/04/2019/djibouti-chine-en-plus-du-peuple-djiboutien-la-garde-republicaine-samusera-a-espionner-des-sites-occidentaux/)

__________ L’article de HCH 24 sous la signature d’Hassan Cher

Le colonel Mohamed Djama Doualeh, commandant de la garde républicaine, l’homme qui a abandonné ses chèvres aux chacals au nord de la Somaliland vers les années 80 pour atteindre l’eldorado dont fut Djibouti pour lui, s’initie à l’espionnage numérique. Comme un enfant qui découvre le nouveau jouet que ses parents lui offrent, le colonel Mohamed Djama Doualeh est impatient de mettre en fonction l’unité de surveillance de la garde république qui a déjà, avant même d’avoir débutée ses activés, mutée en centre d’espionnage.

Le jeudi 27 septembre 2018, le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, a procédé à la pose de la première pierre du futur centre d’assistance de système de surveillance de sécurité de la ville de Djibouti. La cérémonie s’est déroulée au camp Omar Aline de la Garde républicaine. L’événement a réuni le ministre de l’Intérieur, Hassan Omar Mohamed, le chef de la Sécurité nationale, Hassan Saïd Khaireh, le secrétaire général de la Primature, Naguib Abdallah Mohamed Kamil, le chef d’état-major général des forces armées djiboutiennes, le général Zakaria Cheikh Ibrahim, le commandant de la garde républicaine, le colonel Mohamed Djama Doualeh, le commandant de la gendarmerie, le colonel Zakaria Hassan Aden, le directeur général de la police nationale, le colonel Abdillahi Abdi Farah, le commandant des garde-côtes djiboutiens, le colonel Wais Omar Bogoreh, et plusieurs autres officiers de différents corps de l’Armée.

C’est au cours du sommet Chine-Afrique de 2015 en Afrique du Sud que le Président Ismaïl Omar Guelleh évoquer ce projet auprès de son homologue chinois, Xi Jinping, lors d’un entretien en aparté. Le projet a été accueilli favorablement par le chef d’État chinois. Et l’accord a été transformé en don. En avril 2018, la société China Railway Construction a obtenu le contrat et dépêché une équipe technique pour concrétiser les études du cahier de charges. En mai 2018, vingt-neuf professionnels, issus des rangs respectifs de différentes forces djiboutiennes de sécurité, ont bénéficié d’une formation de 30 jours sur les techniques du système des caméras de surveillance en Chine.

Ce projet à la base définit comme un système des caméras de surveillance contre le terrorisme vient de muter à un projet d’espionnage numérique servant de paravent les coups bas entre la Chine et les puissances occidentaux.

Plusieurs éléments confirment que ce projet est un iceberg dont la partie visible n’est rien à côté de ce qui se trame sur le dos du peuple djiboutien :

  • Le colonel Mohamed Djama Doualeh doit, sur ordre de Guelleh, couper ou réduire tous ses échanges d’informations et les exercices militaires avec les forces occidentales pressent à Djibouti ;
  • Des dizaines des officiers et sous-officiers de la garde républicaine de Djibouti sont formés auprès du Ministère de la Sécurité de l’État (MSE) ou Guoanbu, un puissant service de renseignement utilisé par Pékin pour assouvir ses ambitions de superpuissance. Le Guoanbu compte dans ses rangs quelque sept mille fonctionnaires et plusieurs dizaines de milliers d’agents illégaux, les « chen-diyu », poissons d’eau profonde — implantés aux quatre coins de la Chine et du monde. Divisé en 18 bureaux, le MSE gère le renseignement extérieur.
  • Certains de ces officiers et sous-officiers de la garde républicaine font des stages auprès de l’un des plus grands entrepreneurs de défense, contrôlés par l’État, China Electronics Technology Group.
  • Des sources proches de la garde républicaine parlent de l’existence d’une liste des cibles particulières tenues secrètement par le colonel Mohamed Djama Doualeh. En tête de liste se trouve Hassan Saïd Khaireh — de la SDS, Abdillahi Abdi — directeur de la police nationale, Zakaria Hassan Aden —  chef d’état-major de la gendarmerie nationale, l’ambassade de France à Djibouti, le camp Lemonier des forces américaines, etc.
  • Etc.

Le colonel Mohamed Djama Doualeh, le général Chiwenga de la Corne, peut-il jouer le 007 du renseignement chinois ?

À vraiment parler, c’est non parce qu’un homme qui a abandonné ses chèvres à un chacal ne peut prétendre disposer la connaissance ou la capacité intellectuelle de se mesurer à des puissances militaires.

En réalité, c’est Ismaël Omar Guelleh qui tire les ficelles dans cette affaire et manipule son cousin, le commandant de la garde républicaine. Ismaël Omar Guelleh qui veut rester au pouvoir a trouvé « l’idée ingénieuse » de monter les puissances présentes à Djibouti les uns contre les autres afin de se faire oublier.

Pendant son voyage en Chine, du 24 au 27 avril 2019, le président Ismaël Omar Guelleh rencontrera quelques-uns des membres de la garde républicaine en formation en Chine parce que dans son agenda se retrouve des rencontres avec des officiels Chinois du domaine de la sécurité, communication et de la défense.

On parle aussi d’un accord d’échange d’information entre la garde républicaine et l’armée populaire de libération chinoise.

À ce rythme, la garde républicaine développera des institutions militaires, sécuritaires, administratives et de formations parallèles à ceux existants.

Hassan Cher