23/09/2019 (Brève 1476) Les interviews (preque) imaginaires. Cette semaine MM Ali Abdi Farah et son fils Nour Ali Abdi

A notre (grand ?) étonnement, M Ali Abdi Farah et son fils ont accepté un entretien avec un envoyé spécial de l’ARDHD.

++ ARDHD : Merci à vous Messieurs d’avoir accepté cet entretien. Nous devons vous dire que nous apprécions ce geste d’ouverture et de transparence. Il faut dire que l’opinion publique, en dehors du petit cercle des amis, des proches et des obligés du Couple présidentiel, n’a pas une très bonne image de vous.

++ Ali Abdi Farah : c’est bien ce qui me désole, car je n’ai jamais causé de tort à qui que ce soit, que ce soit en qualité de Ministre ou de haut fonctionnaire. Aujourd’hui je travaille aux côtés de notre bien-aimé Président et je le conseille dans de nombreux domaines. Miais sachez-le et répétez-le, c’est toujours avec le souci permanent du bien-être de la population, de la solidarité nationale et de la prise en charge des plus démunis.

++ ARDHD : effectivement, vous avez raison de le préciser, car ce n’est pas l’image qu’à la population de vous et de votre fils. On dit, mais nous ne l’avons pas vérifié, que vous êtes arrogants et méprisants. Que vous menez un grand train de vie, avec belle villa et voitures de luxe et que vous vous seriez enrichis sur le dos de la population, avec l’aide et le soutien de Mme Guelleh.

++ A.A.F. : Tout cela est faux. C’est vrai que je gagne honnêtement ma vie. Mais sachez qu’un traitement de fonctionnaire et de ministre ne permet pas de s’enrichir. C’est grâce aux activités commerciales de mon fils dans l’importation de cigarettes où nous avons su pallier intelligemment le vide laissé par le départ précipité de M. Boreh, que nous avons amélioré l’ordinaire à la maison

++ ARDHD : mais pour quelles raisons, vous acharnez-vous sur votre fille Degmo ?

++ Nour Ali Abdi :
là, Messieurs je vous arrête tout de suite, Soit vous êtes mal informés, soit vous êtes des agents payés par l’étranger pour démolir le système patiemment mis au point et organisé par notre vénéré Président et surtout par son admirable épouse.

++ ARDHD : ce n’est pas dans nos intentions, mais nous aimerions bien comprendre la situation. Votre soeur est-elle toujours incarcérée ? C’est une femme brillante reconnue pas la communauté internationale pour ses engagements en faveur de l’émancipation et de l’évolution de l’Afrique et on a l’impression qu’elle est traitée comme une criminelle à Djibouti.

++ N. A. A. : elle a trahi la famille en critiquant le couple présidentiel et aussi sa fille Fatouma et Tommy son brillant époux. Comme on dit vulgairement, « elle a craché dans la soupe ». Elle n’a pas conscience que son éducation, ses études et sa condition, c’est à mon père qu’elle les doit. Elle n’a pas conscience non plus du fait que si nous perdions la confiance de Guelleh, c’est nous qui serions jetés en prison et nous perdrions tout. Alors elle doit rentrer dans le rang coûte que coûte. Devant sa froide détermination, j’ai été contraint d’utiliser ma force, avec l’accord de mon père. Mais rassurez-vous dans la stricte limite du raisonnable…. Maintenant si elle se plaint, c’est qu’elle exagère et qu’elle espère toujours nous faire du mal, surtout à mon père.

++ A.A.F. : Ces derniers temps, son niveau d’ingratitude a été tellement élevé que je n’avais plus d’autres choix que de lui donner une bonne leçon, pour qu’elle adhère à la pensée unique. L’incarcération temporaire la fera réfléchir, sans la tuer et en tant que père, j’avais le devoir de l’exiger de la part des Magistrats. Il faut qu’elle cède et qu’elle admette que le système de Guelleh a du bon, même du très bon pour notre famille. Quand elle sera en état de l’admettre, alors je la ferai aussitôt libérer, mais avec interdiction de recontacter ces soi-disant organisations ou universités qui n’ont rien compris à la société djiboutienne et à son mode de fonctionnement.

++ ARDHD : merci beaucoup Messieurs pour cet entretien fort instructif qui confirme qu’avec de tels « obligés », la dictature a encore de beaux jours devant elle. Bonne soirée, mais pensez quand même à la souffrance de votre fille et de votre soeur et au risque qu’au lieu de l’amener à vous céder, cela ne la renforce dans la certitude que le système qui vous accorde tant de bénéfice au détriment de la population civile, est totalement pourri et injuste
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