21/11/2020 (Brève 1704) La Voix au Chapitre : TOUTE HONTE BUE ! (Par Aïnache)

Le 20.11.2020.

Comme je l’avais prédit dans ma dernière livraison du 05 novembre, le président djiboutien a eu recours à son média de propagande, Jeune Afrique.  Rappelons qu’aucun média crédible n’a jamais ouvert ses colonnes ou son antenne à notre Président.

Dans ce dossier, très complaisant parce que payant, Ismaël Omar Guelleh  (IOG) se vante de sa méthode de gouvernance musclée.  Sans crainte du ridicule, il donne des conseils au pays des Droits de l’Homme  « Ici , les prêches sont contrôlés par l’Etat,  La France serait bien inspirée de nous imiter » .

L’Etat démocratique français appréciera cette injonction ubuesque.

IOG est au pouvoir depuis 1999. En réalité, bras droit influent de son oncle, le président Hassan Gouled  Aptidon,  il a main mise sur la politique de Djibouti depuis 1977.

Il évoque sa réélection pour un cinquième mandat en laissant le suspens quant à sa décision…

En réalité, sa campagne est lancée.

Ces pages dans jeune Afrique en témoigne.  Le temps des visites et des inaugurations préélectorales ont commencé dans les quartiers et dans les régions.

Chaque parlementaire, chaque ministre a, bien sûr, dans ces occasions, l’ordre de vanter les louanges du dictateur.

Certaines personnalités semblaient un peu perdues en retournant, après des années, dans les endroits qu’ils sont censés représenter ou administrer.  Devenus des étrangers, ils ne reconnaissent pas leur circonscription. Ils n’imaginaient sans doute pas, depuis leur bureau luxueux ou depuis leurs résidences à Djibouti-ville, une telle détresse de leurs concitoyens voire de leur famille.

Ils sont alors mis en face des réalités, et, de Daasbio à Mabla, contraints d’entendre les cris d’appel à l’aide de la population. Ils sont obligés d’écouter le peuple djiboutien décliner l’étendue de l’incurie du pouvoir après… 43 ans d’indépendance :

  • Pas de services sociaux pour venir en aide à une population sans ressources, souvent à la limite de la survie.
  • Manque d’infrastructures routières en bon état
  • Dégradation des équipements scolaires et du système éducatif, primordial pour le développement de notre pays.
  • Problèmes d’adduction de l’eau potable etc.

Toute honte bue, ils reconnaissent qu’ils n’ont aucun pouvoir de décision et, nous ajoutons, souvent aucune compétence concernant les fonctions pour lesquelles ils ont été « élus » ou nommés.  Ils sont juste là, comme des marionnettes à vanter les mérites d’un tyran prévaricateur qui a laissé son peuple s’enfoncer dans la misère, à s’enrichir sans complexe et à faire régner le silence autour d’eux sur ces forfaits

Ils repartiront de ces localités, après avoir distribué généreusement le qat aux habitants qui, pour quelques heures, oublieront leurs revendications.

Et le moment venu, après ces préliminaires avant les élections, le président, expert en tripotages électoraux, saura déployer ses techniques de manipulation des résultats.

… Alors, la coquetterie d’IOG de faire entendre dans Jeune Afrique qu’il n’aurait pas encore décidé de se représenter pour un cinquième mandat, n’abusera que les sourds et les aveugles.

AÏNACHÉ