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01/01/2021 (Brève 1714) Intervention de Mohamed Kadamy en hommage à toutes les victimes du régime et la nécessité de mettre un terme à la dictature

Deux vidéos (Français et Afar)

Texte de l’intervention

Chers frères, chères sœurs,

Vendredi 18 et Samedi 19 décembre dernier, nous avons participé à des rassemblements à Paris et à Bruxelles pour commémorer le massacre d’Arhiba qui a eu lieu le 18 décembre 1991.

Nous commémorons ce drame depuis 29 ans à Paris et depuis une quinzaine d’années à Bruxelles pour rendre hommage aux victimes civiles d’Arhiba. Cette commémoration se déroule un peu partout dans le monde mais aussi à Djibouti et à arhiba.

Ce qui s’est passé ce mercredi noir du 18 décembre 1991, très tôt le matin, l’État djiboutien a mobilisé tous ses hommes en uniformes (gendarmes, militaires, police, marine nationale, armée de l’air) et exécuté 59 personnes civiles à Arhiba, faisant plus de 300 blessés.

Le bilan allait être plus lourd sans l’intervention du courageux policier Afar,  Mohamed Houmed, qui a demandé aux habitants d’Arhiba de ne pas monter dans des camions vers une destination inconnue, car il ne s’agit pas de contrôle d’identité, ils veulent vous tuer. Il a été abattu sur place par ses collègues policiers, après que leur plan ait été dévoilé au grand jour.

Les percuteurs des armes des policiers afars, dont le rôle était de convaincre les civils d’embarquer dans les camions, avaient été retirés la veille.

Ce massacre des innocents a montré le visage haineux et la vraie nature de cette bande clanique qui n’a rien d’un État.

En 1989, des Afar de la région d’Awsa d’Ethiopie qui s’étaient réfugiés à Borama en Somalie, se sont retrouvés entre deux feux pendant le conflit qui opposait l’État somalien au SNM du Somaliland. Ils ont décidé de répartir chez eux en passant par Djibouti. ls ont été interceptés  et fusillés à Barislé à la frontière djiboutiennes par les militaires  djiboutiens sous les ordres du Général Zakharia  sans aucun motif, uniquement à cause de leur appartenance à la Communauté Afar. Ce massacre démontre la haine que voue cette bande criminelle  aux Afar d’où qu’ils soient

Quatre ans auparavant, des réfugiés d’Awsa installés à Dikhil qui avaient quitté l’Ethiopie en même temps que le sultan Ali-Mirah d’Awsa, ont été pris pour cible par l’armée, tuant 5 personnes dont l’imam Ayfarah, .

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A partir de 1992, il ya eu d’autres massacres

+ Dans le district de Dikhil, de nombreuses exactions sont à inscrire au passif du régime djiboutien notamment à Hanle, Yoboki, Gaggade, Karta, Morahtou.

+ Dans le district de Tadjourah, l’armée a également assassiné à Assal, Galela, Essalou, Randa,  Boli, Dorra, Day, Ayri, Assa-Gayla, Adaylou, Andabba.

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Dans le district d’Obock, l’armée a massacré à Obock-Ville, Indai, Waddi, Assasan, Mabla, Andoli, Daddato. A Daddato, des puits ont été empoisonnés par l’armée en 1999 faisant 39 morts. L’objectif du régime en menant ce type d’actions par le biais de son macabre escadron de la mort est de terroriser en tuant les hommes et en violant les femmes. Il s’agit des ordres de la présidence, il y a eu des nombreux viols des femmes

En 1990, ce sont les Gadaboursi qui ont été victime des massacres du pouvoir qui ont fait 300 morts et des centaines de torturés et déportés en Somaliland où ils ont été maltraité et ont subi des tortures dans ce pays.

Le régime s’en est pris, aussi en 2015, à la communauté Yonis moussa un sous-clan Somali-Issa, en les attaquant avec des moyens importants des forces armée et de la gendarmerie lors d’une cérémonie religieuse en faisant 70 morts et 150 blessés

D’une manière plus générale, le pouvoir familial djiboutien a exclu des régions entières de toute forme de programmes éducatifs ou de santé. Par exemple en 1999 l’armée française a voulu apporter son assistance à la population de Dorra touchée par une épidémie de paludisme. Le régime djiboutien s’y est opposé : il y a eu 60 morts à cause de cette épidémie.

Dans le district d’Obock, à Badoyta Ela et Lahassa, le général Zakaria s’est opposé à la construction de dispensaires sous forme de dons par les agences de coopération japonaise et américaine.

Les quelques forages existants sont surveillés par des militaires :

Les femmes sont souvent violées autour des forages

Et si elles sont accompagnées par des hommes, les militaires exigent de l’argent ou de bétail

L’objectif évident est d’assoiffer et terroriser la population civile.

Le régime maintient les régions du Nord et du Sud Ouest sous blocus économique et sanitaire depuis des décennies, blocus veut dire : rationner les nourritures à destination de ces régions, empêcher les aides humanitaires internationales, refuser la présence des ONG dans ces districts

Mais la population djiboutienne en général, et celles de ces régions en particulier ont dès 1977 combattu ce régime et résisté à cette politique barbare ; des patriotes ont créé le FDLD   et ont combattu le régime, il ya eu aussi  la création du PPD avec d’éminentes personnalités ; les regrettés Moussa Ahmed, Ahmed Dini, Mohamed ahmed Issa Dit Cheiko,  omar Osman Rabeh ,  ainsi qu’Abdallah Kamil  le régime n’a pas hésité à les arrêter et les détenir plus  de 6 mois, en se vantant de les avoir mis hors d’état de nuire.

C’est ainsi qu’’en 1991, après de nombreuses tentatives par voie pacifique de l’opposition djiboutienne, le FRUD a mené une offensive armée contre le régime djiboutien. Après une interposition des forces françaises en 1992 et de nombreuses défections au sein du mouvement armé, le régime a signé un accord de paix avec une faction du FRUD. Aucune avancée démocratique n’a été obtenue dans le pays malgré cet accord mort-né.

En 2001, un second accord de paix avec le regretté Ahmed Dini, également sans aucune avancée notable.

Depuis 18 ans maintenant, de vaillants combattants de la liberté maintiennent la flamme de la résistance incandescente pour que subsiste la foi en un avenir meilleur.

Face à cette résistance du FRUD, qui commence à avoir des soutiens parmi toutes les communautés nationales, le régime n’a trouvé comme seule défense que le dénigrement des cadres et des dirigeants du mouvement, d’arrêter des civiles suspectés de connivence avec le FRUD, de licencier abusivement des employés de l’État.

Pis, la désinformation du régime a contaminé des personnes se disant opposées à celui-ci tout en diffamant les dirigeants du FRUD. Elles ont osé même s’en prendre aux icônes de la résistance armée aux héroïques chef militaires du FRUD Abdoulkader Aden et Abdoulkader Daoud, qui avec leurs combattants porte haut l’honneur et la dignité du peuple Djiboutien.

Le régime fait feu de tout bois  et  distille des rumeurs selon lesquelles, le FRUD serait en négociation avec le gouvernement pour dissuader toute ces masses qui veulent rejoindre ou soutenir notre mouvement, mais peine perdue .

Le FRUD tient à affirmer haut et fort qu’aucune discussion n’est possible avec ce régime familial sur le déclin qui ne peut comprendre que le langage de la Force qu’il a institué au détriment du Droit.

Ce régime doit être renvoyé aux poubelles de l’Histoire et remplacé par un pouvoir de transition représentatif de toutes les composantes nationales.

Aujourd’hui, le FRUD doit être soutenu par tous les moyens possibles : politiquement, militairement, financièrement ou encore idéologiquement.

Le régime djiboutien est dos au mur depuis la chute du TPLF en Éthiopie. Il est isolé et honni par tous les États voisins qui se sont aperçus des ingérences de Djibouti dans leurs affaires internes : soutiens d’Al-Shabab en Somalie, trafic d’armes en Ethiopie ainsi qu’en Somalie, exacerbation du conflit entre Afar et somali dans la région Afar en envoyant des armes et des militaires, soutien à l’ancien premier ministre somalien pour déstabiliser Farmajo dans la perspective des prochaines échéances présidentielles. Issayas lui est toujours hostile, le Kenya a une très mauvaise image d’IOG et de son régime

Le 5ème mandat ne doit pas passer ! car ce régime n’est au service que de lui-même et de la famille du président au détriment du peuple qui est maintenu dans la pauvreté depuis 43 ans.

Le FRUD tient à assurer la population djiboutienne qu’il va mettre tous les moyens en sa possession pour défaire ce régime et lui demande d’apporter son soutien à cette Lutte.