18/12/2022 (Brève 2142) Djibouti : le FMI table sur un ralentissement à 2,5% de la croissance en 2022, sur fonds de détérioration de la balance commerciale (Agence ECOFIN)

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Après un taux estimé à 4,8% en 2021, la croissance de l’économie djiboutienne devrait reculer cette année. D’après le FMI, le pays est impacté par les conséquences du conflit en Éthiopie, mais la trêve conclue en novembre pourrait faciliter une reprise du trafic portuaire.

Le taux de croissance de l’économie djiboutienne devrait retomber à 2,5% pour l’année 2022. C’est ce qu’a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié sur le pays vendredi 16 décembre 2022.

Cette prévision représente une baisse par rapport aux 4,8% enregistrés par le pays en 2021. D’après le FMI, elle fait suite aux difficultés auxquelles il a été confronté cette année, notamment au conflit en Éthiopie qui a entraîné une nouvelle baisse du trafic portuaire « alors que les résultats enregistrés en 2020 et 2021 étaient déjà faibles ». À cela se sont ajoutés la hausse des prix des produits de base et la sécheresse dans la région, qui ont érodé le pouvoir d’achat des ménages et réduit davantage les recettes publiques.

Grâce à sa position géostratégique en Afrique de l’Est, le Djibouti s’est construit une économie basée sur ses activités portuaires entre autres. Ces dernières années, la croissance a été portée par des investissements publics importants dans les infrastructures, mais d’après le FMI, peu d’emplois ont été créés et le chômage reste important.

« La plupart des investissements ont été financés par l’endettement des entreprises publiques, ce qui a exacerbé les vulnérabilités résultant du rétrécissement de l’assiette fiscale. La dette publique extérieure est passée de 34% du PIB en 2013 à 72% en 2021, et est majoritairement détenue par des entreprises publiques. En parallèle, les recettes publiques ont diminué en raison des exonérations généralisées, et les loyers versés par les bases militaires étrangères sont restés inchangés depuis 2016 » précise Brett Rayner, chef de la mission du FMI pour Djibouti.

Pour faire face à cette situation, le FMI préconise un changement du modèle de croissance du pays, afin de réduire sa dépendance aux investissements financés par l’endettement. « Pour rétablir la viabilité de la dette et soutenir une croissance inclusive, il est indispensable de privilégier la mobilisation des recettes intérieures et d’améliorer la surveillance des entreprises publiques. Les autorités devraient aussi rationaliser les subventions en passant à des mesures de soutien plus ciblées. Des réformes structurelles, de gouvernance, et de gestion des finances publiques seront également de mise pour préserver la stabilité économique et pour créer des emplois ».

Des réformes auxquelles doivent s’ajouter des objectifs de renforcement de l’inclusion financière, afin de développer une croissance inclusive.

Moutiou Adjibi Nourou