12/01/2024 (Bréve 2249) LE FIGARO : Frappes aériennes contre les Houthis au Yémen : tout comprendre à la riposte des États-Unis et du Royaume-Uni

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Les États-Unis et la Royaume-Uni ont mené cette nuit 73 frappes aériennes contre les Houthis, en représailles des attaques répétées des rebelles yéménites contre des navires commerciaux en mer Rouge.

Joe Biden aura prévenu. Le président américain «n’hésitera pas» à «ordonner d’autres mesures» pour protéger le trafic commercial mondial, quelques heures après les frappes menées par les États-Unis et le Royaume-Uni dans la nuit de jeudi à vendredi 12 janvier au Yémen, qui ont causé 5 morts et 6 blessés parmi des rebelles houthis.

Ces raids aériens interviennent en réponse aux attaques répétées de ces rebelles yéménites, mettant en péril depuis quelques semaines le trafic maritime international en mer Rouge. Les Houthis visent régulièrement des navires commerciaux, qu’ils accusent de lien avec Israël auquel ils ont déclaré la guerre.

Ces frappes, menées dans les environs de 00h30 cette nuit, ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles. Elles ont été menées sur la capitale du Yémen, Sanaa, et sur d’autres villes, Hodeida et Saada, contrôlées par les rebelles, a affirmé vendredi la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah.

L’objectif était de réduire les capacités des Houthis à s’attaquer aux navires marchands en mer Rouge, a souligné le ministre américain de la Défense Lloyd Austin. Un haut responsable militaire américain a ajouté, lors d’un entretien avec la presse: «Nous avons visé des capacités très précises dans des endroits très précis avec des munitions de précision», de manière à «réduire le risque de dommage collatéral» pour les civils. L’OTAN a qualifié ces frappes de «défensives», ajoutant qu’elles «visaient à préserver la liberté de navigation dans l’une des voies maritimes les plus importantes au monde».

«Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions», a déclaré de son côté le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, cité par les médias des rebelles, menaçant les États-Unis et la Grande-Bretagne de payer «le prix fort» de ces attaques. «Il n’y a aucune justification à cette agression contre le Yémen, puisqu’il n’y avait pas de menace sur la navigation internationale en mer Rouge (…), et la cible était et restera les navires israéliens ou ceux se dirigeant vers les ports de la Palestine occupée», a annoncé Mohamed Abdel Salam, un porte-parole des rebelles au Yémen. «Il n’est pas possible pour nous de ne pas répondre à ces opérations» américaines et britanniques, a-t-il encore ajouté.

++ Axe de la résistance

Les Houthis sont une faction rebelle, originaire du nord-ouest du Yémen et de confession zaïdite, une branche de l’islam chiite qui représente environ 40% de la population du pays. Cette faction s’est rebellée en 2014 et a pris Sanaa, la capitale du Yémen. Depuis, le pays se déchire dans une guerre civile meurtrière.

Les rebelles, qui participent à «l’axe de la résistance» contre l’État hébreu avec des groupes terroristes soutenus par l’Iran comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien, ont annoncé leur plein soutien aux massacres du 7 octobre menés par ces derniers contre Israël. Les Houthis s’affichent en solidarité avec les Palestiniens et ont lancé plusieurs séries de drones et de missiles en direction de l’État hébreux. Ils multiplient les attaques dans le détroit de Bab El-Mandeb, menaçant l’approvisionnement économique, car 12% du commerce mondial circule dans cette zone.

Le 18 décembre, les États-Unis, et plusieurs pays européens, notamment le Royaume-Uni, ont lancé en réponse l’opération «Gardiens de la prospérité» afin de sécuriser le détroit. Plusieurs frégates et destroyers, ainsi que le porte-avions USS Dwight Eisenhower ont participé à cette opération. Le 31 décembre, l’armée américaine coulait déjà en mer Rouge trois embarcations Houthis qui prenaient d’assaut un navire.