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01/09/2013 (Brève 202) ALERTE ROUGE / Que fait Laurent Fabius, ministre français des A.E. pour protéger le témoin capital dans l’affaire Borrel ? Lettre ouverte de l’ARDHD à Laurent Fabius

En 2007, lors de la signature de l’Appel pour la Vérité, Laurent Fabius, ancien premier ministre, avait tenu à accompagner sa signature de ce message adressé à Elisabeth Borrel :

  • « Je souhaite que la vérité soit connue sur les circonstances exactes de la disparition [du juge Borrel]. A ce stade mon intime conviction est que cette vérité n’est absolument pas celle que certains voudraient accréditer. Sur cette triste affaire comme pour d’autres, aucune raison d’état ne doit être plus forte que la vérité. »

Aujourd’hui, en sa qualité de Ministre des Affaires étrangères, que fait-il pour protéger la Vérité et pour respecter les souhaits qu’il exprimait il y a cinq ans???

L’un des témoins clefs dans l’assassinat du Juge Bernard Borrel, magistrat français, le 19 oct 1995 à Djibouti, est en danger de mort. Malgré tous les appels qui se multiplient en direction des autorités françaises : Président de la république, Garde des Sceaux, Ministre des Affaires étrangères, la France est muette sur le sujet.

Plus le temps passe, plus la situation devient compliquée et donc difficile à déméler, plus le témoin Alhoumékani est en danger de mort.

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ne pensez-vous que vous devriez intervenir immédiatement avec l’autorité de la France pour imposer que la Loi et les Droits de l’Homme soient respectés au Yémen et qu’Alhoumékani soit protégé, en particulier des sbires du dictateur Guelleh qui sont à ses trousses.

Si un malheur devait arriver, comme nous le craignons, il vous sera facile de dire que la France a fait tout ce qui était en son pouvoir pour le protéger, alors qu’il n’en est rien. Est-ce au nom de la raison d’état pour éviter que ne soient connus des secrets inavouables que Djibouti pourrait partager avec la France, que l’on sacrifie volontairement un témoin, homme honnête et libre, qui a eu le courage de dire la vérité dès le début du millénaire.

Il est vrai que la condamnation de Mohamed Alhoumékani à Djibouti pourrait bien arranger les intérêts de la France à Djibouti en facilitant la clôture de l’instruction.

Mais vous, Laurent Fabius, qui avez souhaité en 2007, que la Vérité soit connue, allez-vous aujourd’hui agir dans un sens diamétralement opposé, en contribuant à son enterrement officiel ?

Vous avez le pouvoir d’intervenir, mais il faut le faire vite, car il est peut-être déjà trop tard.

20/06/03 (B202) Histoire drôle : à la demande de plusieurs lecteurs et pour ceux qui ne l’auraient pas lue, nous rediffusons la dernière histoire proposée par Radio-Trottoir ….

Quel
est le point commun entre Guelleh et son bel avion ?

Réponse
:
Ils volent tous les deux !

Quelle
est la différence entre Guelleh et son bel avion ?

Réponse
:
Son avion, lui, il a finalement renoncé à voler.

20/06/03 (B202) Le soleil implacable de Tadjourah a-t-il frappé Guelleh ?

Dans l’ADI, nous
découvrons avec délices, des extraits du discours de Guelleh, qui
inaugurait le nouveau site du RPP de Tadjourah. Quelques morceaux de phrases parmi
les autres ont retenu notre attention ….. (*)

_____________
Extrait de l’ADI

«
En nous accueillant à Tadjourah, sous ce soleil implacable, vous
nous démontrez encore une fois, a t-il dit, votre sens légendaire
de l’hospitalité
».

«
Le nouveau siége de l’annexe que nous inaugurons aujourd’hui,
a t-il poursuivi, vous l’avez construit vous-même, pour votre Parti,
pour votre Fédération, pour les populations de cette région,
pour le progrès de notre Nation et le renforcement de l’unité
nationale
».

«
Notre formation politique, qui est la doyenne des Partis politiques,
est connue pour avoir été durant ces 25 dernières années
le socle de la cohésion de notre peuple » a enchaîné
le président de la République
.

Le
chef de l’Etat a souligné en d’autres termes que le «
RPP a toujours été et continuera d’être à l’avant-garde
de tous les idéaux de progrès et de développement

».

______________________
Note de l’ARDHD

Pourquoi
le RPP est-il le doyen des partis politiques ?

Pouvez-vous répondre
à cette question ?

Bien
sur que OUI ! Quel est le Djiboutien qui ne pourrait pas répondre ?

Parce
que le RPP, parti unique au service du Président, de son régime
et du système dictatorial et sanguinaire, était le seul à
être autorisé !!! C’est facile d’être le doyen, quand les autres
n’étaient pas autorisés.

Avant
de prononcer cette Lapalissade, Guelleh avait du être la victime d’un coup
de ce soleil implacable, pour reprendre ses propres mots …

« Quant
à être à l’avant-garde du progrés et du développement »
,
on se marre franchement ! Plus rétrograde, plus conservateur, plus attaché
aux méthodes anciennes de corruption,de vol, de racket, de trafic d’influences,
etc…, on n’a jamais fait mieux que le RPP.

Mais
c’est toujours les effets du soleil implacable qui ont conduit Guelleh à
affirmer des contre-vérités : ça doit lui donner une impression
de bonne conscience.

(*)
Un grand merci l’ADI qui a souvent le talent pour choisir et pour sélectionner
les plus mauvaises photos de Guelleh (Elle a même cessé de les publier)
et les pires phrases de son Président. L’ADI cire les pompes de Guelle
(ce n’est un secret pour personne) mais elle le fait tellement mal, que les pompes
ne brillent jamais : elles ternissent même.

Continuez
les gars de l’ADI : grâce à votre action, nous sommes assurés
de disposer pendant longtemps encore de la matière nécessaire pour
faire rire !

Le ridicule ne tue pas : la preuve : Guelleh s’acharne à confier sa communication à l’ADI !

19/06/03 (B202) D’après des informations qui nous parviennent, c’est bien dans la discrétion la plus totale que Dileyta n’aurait rencontré que quelques Djiboutiens, triès sur le volet, au Canada …. Des interrogations nombreuses ! (Info transmise en particulier par l’Apprenti Ecrivain)

L’ADI a rapporté
la visite de Dileyta à la communauté djiboutienne établie
à Ottawa. Rien de plus normal et il n’y aurait rien à redire,
si au fur et à mesure que nous avançons sur le sujet, nous ne
découvrions le manque de transparence qui accompagne généralement
les effets de communication de l’ADI.

Que dit l’ADI :  »
Le Premier ministre, M.Dileita Mohamed Dileita, a rencontré jeudi 13
juin dernier, en marge de sa visite de travail au Canada, la communauté
djiboutienne d’Ottawa, à l’invitation de l’Association Canadienne
Francophone de la Corne d’Afrique et de son président M.Ali Indhayare,
a indiqué M.Ahmed Djama Sed, coordonnateur de l’ONG, chargé
des relations avec le public. »

Nous avons fait des recherches
sur cette Association, promue au rang d’ONG par l’ADI : rien de moins ! Eh
bien, nous sommes vraiment des nuls, parce que nous n’avons rien trouvé
! ONG fantôme ? La question doit être posée en attendant
d’en savoir plus.

Mais ce qui est plus précis,
en revanche, c’est que les deux personnes en question sont bien respectivement
le Président et le coordonateur de l’Association SITTI, qui ne cache
pas ses préférences sur son site pour la communauté Somalienne
… Quelle promotion ? D’une Association au service d’une communauté
spécifique, SITTI devient dans l’ADI, l’Association Francophone de
la Corne de l’Afrique, au rang d’ONG et représentative de toute la
communauté djiboutienne d’Ottawa, voire du Canada. Une super promotion
… non pas à la Pyrus, mais à la Guelleh-Dileyta !!!

Ce qui continue à
être intéressant, c’est que de nombreux Djiboutiens présents
à Ottawa, nous confirment qu’ils n’ont jamais été invités
à rencontrer le Premier Ministre : c’est là où ça
cloche …. Aux dires de certains témoins, la rencontre aurait plutôt
était organisée à guichets très fermés.
Peu de participants en vérité …. Pourquoi pas ? Mais de là
à annoncer que Dileyta a rencontré la communauté djiboutienne
du Canada : il y a un pas à franchir qui s’appelle : »Gros mensonge »
ou « Carabistouille » ….

Les motifs officiels invoqués
pour assurer la faible représentativité des Djiboutiens seraient
au nombre de deux :

– assurer la sécurité
du Premier des Ministres,
– éviter qu’il n’entende les plaintes et les récriminations
émanant de tous les mécontents, qui, en grande majorité,
ont du s’exiler, pour fuir un régime absurde, qui ne donne plus de
chances à ses forces vives et à sa jeunesse (c’est vrai que
contrairement à ce qui se passe à Djibouti, on peut s’exprimer
librement au Canada … et cela Dileyta ne l’aurait pas admis – Souvenez-vous
de la colère de Guelleh lors de la conférence de Presse à
Paris, lorsqu’il a été mis en difficulté …).

Certes, certains Djiboutiens
sont présents au Canada pour étudier, mais combien d’autres
sont établis pour se faire une situation, qu’il n’aurait aucune chance
de trouver à Djibouti ?

Sans parler des faux-réfugiés,
qui n’avaient aucune raison de fuir Djibouti, mais qui essayent de berner
les autorités canadiennes pour obtenir des papiers et trouver un refuge
au cas fort probable où les choses tourneraient mal pour Guelleh, son
régime et ses obligés ….

Certaines critiques se
portent aussi sur l’Association SITTI, qui aurait affirmé à
cette occasion, son allégeance au régime corrompu, en recevant
(seule) et sans aucune représentativité suffisante, le P.M.
D’ici à dire qu’elle est un prolongement de la politique de Guelleh
au Canada, il y a un pas que nous ne saurions franchir ….

Mais nous nous devions
de faire état des contestations nombreuses que nous avons reçues
à cette occasion.

19/06/03 (B202) La Justice française donne raison à M Abdourahman Yassin dans la plainte qu’il a déposé à l’encontre de Paris Match, au sujet d’un article intitulé ‘Affaire Borrel, le suicide était presque parfait » (Yassin Abdourahman)

_______________________________
Note ARDHD

La
Nation et ses collaborateurs sont allés un peu trop vite en besogne : le
jugement rendu par la justice française dans l’affaire qui opposait des
rêves qu’ils avaient voulu faire prendre pour réalité par
les lecteurs djiboutiens. Encore une fois, « Pan sur leur Bec ».

______________________________Extrait
du jugement

19/06/03
– Un jugement dont devrait s’inspirer la Justice de mon pays qui a condamné
arbitrairement M Mohamamed Saleh Alhoumékani sans appliquer la procédure
d’information et celle de convocation. (Yassin Abdourahman).

Dans
un récent article, un journaliste de la presse locale de la Nation, a pris
la liberté avec des écrits outranciers à mon égard,
de conclure un peu vite sur les attendus du procés que j’avais intenté
contre le journal PARIS MATCH.

Je
demande officiellement aujourd’hui au directeur de publication de ce journal de
faire usage de mon droit de réponse en m’autorisant à faire publier
dans son journal et à ses frais une partie de ce jugement que je lui ferai
parvenir par télécopie dans les jours à venir.

Cour
d’Appel de Versailles

Arrêt
prononcé le HUIT AVRIL DEUX MILLE TROIS par la 8ème Chambre des
appels correctionnels, en présence du ministère public,
………………………………
DECISION

PARTIE
EN CAUSE

COUDERC
Anne-Marie
………………..
DEJA CONDAMNEE – LIBRE
Non
comparante, représentée par Maître SKOWRON substituant Maître
DE PERCIN 75 + conclusions
………………….

PARTIE
CIVILE

Yassin
Abdourahman
Domicile élu chez maître RENARD
……………………….


Sur
le préjudice

Considérant
que même si l’article litigieux ne lui consacre que de brefs passages, Yassin
Abdourahman a subi un préjudice moral important, en se voyant disqualifié
dans les colonnes d’un magazine à forte audience nationale et internationale,
même si l’intéressé était déjà en opposition
avec le régime de son pays, puisqu’il avait obtenu le statut de réfugié
avant la publication de l’article, ce qui limite son droit à indemnisation.


Sur
la publication

Considérant
que pour assurer la réparation complète du préjudice, outre
la publication de la condamnation dans le journal PARIS MATCH à titre de
dommages intérêts il y a lieu de l’étendre à un autre
quotidien national, suivant les termes précisés dans le dispositif.
……………………..


PAR
CES MOTIFS

LA
COUR, après en avoir délibéré, et contradictoirement,

Vu l’Arrêt de la Cour, en date du 23 octobre 2002,

Rejette
les demandes d’Anne Marie COUDERC et du civilement responsable, tendant à
voir déclarer les poursuites nulles et subsidiairement prescrites,

Dit
la partie civile recevable en son action,
Dit que les éléments
constitutifs de diffamation envers un particulier sont réunis,

Condamne
Anne Marie COUDERC, directrice de publication et la société HACHETTE
FILIPACCHI à payer solidairement à Yassin Abdourahman la somme de
(masque confidentiel eu égard dans ces écrits au respect de la vie
privée de l’intéressé) en réparation de son préjudice
moral.

Ordonne
la publication ………………..

Condamne
Anne Marie COUDERC à faire à ses frais, à titre de réparation
civile, sans que cette parution puisse excéder 1.500 euros, la publication
du communiqué suivant dans un quotidien de son choix,

Publication
judiciaire ; Paris Match condamné pour diffamation envers un particulier.

Par
Arrêt en date du 2 avril 2003, Anne Marie COUDERC, directrice de publication
du journal PARIS MATCH a été condamné, solidairement avec
la SNC FILIPACCHI, à payer à Yassin Abdourahman des dommages et
intérêts en réparation du préjudice moral subi du fait
de la parution de propos diffamatoires dans un article paru en janvier 2001 relatif
à l’affaire BORREL intitulé  » le suicide était presque
parfait « ,

Condamne
Anne Marie COUDERC et la SNC HACHETTE FILIPACCHI ASSOCIES au titre de l’article
475.1 du code de procédure pénale, la somme de 2000 €.

Les
condamne également aux entiers dépens de l’action civile,

Et
ont signé le présent arrêt, le président et le greffier.


19/06/03 (B202) Radio-trottoir : pour maintenir DAF à Gabode, le plus longtemps possible, le P.A. Grandes oreilles et le Chamelier ont appliqué une nouvelle stratégie, qui si elle n’est pas innovante, présente l’avantage d’être efficace …









Le
Général Fathi aurait-il été à Gabode
pour rencontrer DAF ?
Probablement pas
!




Tiens, mon petit DAF, prend cela, c’est une pommade très efficace
contre les moustiques. Comme il est prévu que tu passes encore
un certain temps ici à Gabode, tu en auras besoin …. (Ah Ah,
!!).
Et ne va plus clamer, qu’on n’est pas aux petits soins pour toi ….
IOG, Djama Souleiman, le général Zakaria et moi, sinon
je reprend mon cadeau.


Dernières
nouvelles :
Le procès de DAF en appel, dans le cadre de l’affaire dans laquelle
le Général Fathi (cette fois, c’est lui) s’est porté
partie civile, aurait du avoir lieu, d’après nos informations,
la semaine dernière.

Or rien n’a perçé.
Des informations, qui restent malgré tout à vérifier,
font état d’un ajournement / renvoi à une date indéterminée.

Et pendant ce
temps-là, DAF reste en tôle !

Est-ce la nouvelle
méthode mise au point par Guelleh et le P.A. pour conserver DAF
à Gabode le plus longtemps possible ?

Au cours du procès
en appel, il aurait été difficile de condamner DAF à
de la prison ferme, surtout en présence d’avocats français.
L’opinion internationale ne l’aurait pas acceptée. Alors Guelleh, sur
les conseils du PA. Grandes oreilles a du mettre au point un stratagème
bien connu, mais toujours efficace : celui de renvoyer le procès aux
calendes grecques ! Et pendant ce temps-là, DAF subit …

La pression publique est
retombée : les effets des pétitions s’estompent dans la mémoire
et Guelleh pense certainement avoir atteint son but. Allons-nous le laisser
faire ?

Il appartient à
chacun de se mobiliser et d’envoyer des messages pour crier son rejet des
pratiques dictatoriales et des violations des Droits de l’Homme. De notre
côté, nous allons bientôt relancer les campagnes pour la
Libération de DAF, la bête noire du régime. En tout cas,
nous ne le laisserons pas croupir dans l’indifférence et dans l’oubli,
ce qu’espèrent Guelleh et sa clique !

18/06/03 (B202) La LDDH nous envoie plusieurs rapports d’information. 1 – Evenements d’Arriba

 

 

1 – Evenements d’ARRIBA
du 6 avril 2003 – Echanges de correspondance entre le Président de
la LDDH et le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisaiton.

Djibouti,
le 13 mai 2003

Lettre
à M. Abdoulkader Doualeh Wais
Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation
Djibouti – République de Djibouti.

Monsieur le Ministre,

Suite à la Note
d’Information du 31 avril 2003, et portant sur les évènements

d’Arhiba du 6 avril 03 d’une part, et celui des expulsions massives des Oromos
d’autre part, c’est avec une grande attention, que j’ai pris connaissance
de votre lettre du 24 avril 2003, portant sur  » diffusion de communiqués
sans fondement « .

Tout d’abord, je prends
bonne note de votre volonté de m’avoir informer de votre position et
celui d’avoir exprimé votre indignation sur la question ou plus exactement
sur nos approches à la question cruciale des expulsions massives des
étrangers en situations irrégulières.

En effet, nous savons
et nous sommes conscients des difficultés à différentes
strates, difficultés que pose la présence sur notre Territoire
d’un grand nombre d’immigrés, difficile  » à contenir « .

Il existe aussi un nombre
réduit de réfugiés, qui résident dans notre pays,

parfois dans la semi-clandestinité et dont notre devoir est de leur
donner
asile, car ils ne peuvent plus rentrer chez eux et risquent leur vie pour
des raisons purement politiques ou victimes de discriminations.

C’est d’ailleurs notre
devoir de défendre en tant que Défenseurs des
Droits de l’Homme, de défendre en priorité toutes les citoyennes
et tous les citoyens de notre République, de défendre aussi
tous nos apatrides sans papiers, et encore, de défendre les étrangères
et les étrangers, qui résident sur notre Territoire Nationale,
une fois que leurs droits fondamentaux sont bafoués.

Nous n’allons pas nous
attarder aux énormes difficultés que cause la
présence  » impressionnante  » des immigrés des pays
voisins, des difficultés
qu’elle cause tant sur le plan de la sécurité et des dangers
qui peuvent surgir
avec nos voisins, mais aussi et surtout, sur le plan économique et
social.

___________________________________________
Sur votre lettre du 24 avril 2003

a) – Mesure de police, de nature administrative, et nullement
juridictionnelle.

Sur ce point, je ne crois
pas qu’il s’agisse d’une simple reconduite à la frontière, car
si tel était le cas, alors ceci impliquerait que la politique du Gouvernement
consiste uniquement à reconduire des étrangers chez eux sans
pour autant leur interdire légalement par une Ordonnance d’un Juge
de la Cour fixant qu’en cas de récidives des poursuites pénales
seront engagées, dissuadant ainsi les expulsés à ne plus
revenir le lendemain même sur le Territoire, sous peines d’emprisonnement
ferme.

Cette formule de reconduction
à la frontière ne me paraît pas exacte, d’autant plus
qu’on observe certaines brutalités ; tout en passant sous silence d’autres
aspects qui prouvent le contraire de la simple reconduction.

b) – Sur les interprétations
tendancieuses

D’emblée, je conteste
vivement et m’élève contre certaines de vos interprétations
qui me paraissent largement tendancieuses, en affirmant avec des termes comme
:

Extrait lettre du
Ministre

« En agissant
ainsi, je constate que vous vous acharniez sur les forces de l’ordre qui ne
font que leur travail « ,

Je ne vois vraiment pas
en quoi, et comment  » je m’ acharne  » dans la Note d’information,
et en relisant cette Note, je ne vois aucun acharnement contre nos Forces
de Police.

Je pense très sincèrement,
que cette Note d’Information a été lue en  » diagonale « ,
d’autant plus, que vous ajoutez :

Extrait lettre du
Ministre

 » Où est-ce
que vous avez vu une chasse à l’homme OROMO ? Est-ce une faute de rapatrier
les étrangers en situation irrégulière ?  »


Extrait Note d’Information

 » Ces chasses
à l’homme Oromo se sont poursuivies, d’une manière sporadique,
plus d’une semaine dans différents quartiers de la ville de Djibouti,
et une autre question fondamentale se pose, face aux silences de ces personnes
fragilisées, de ces populations qui ont peur.

Comment savoir le nombre
exact de morts, et dans quelle condition les funérailles se sont-elles
déroulées ? »

Dans ce cas précis
je vous prie de relire le passage ci-dessus de la Note d’Information qui concerne
la chasse à l’homme Oromo.

Je pense que vous comprendrez
très vite, que nos Forces de Police ne sont pas du tout, et loin de
là, concernées directement par les affrontements entre des civiles.

Comme on peut le constater,
la chasse à l’homme a duré plus d’une semaine et s’est étendue
hors d’Arhiba, entre des civils djiboutiens et des étrangers.

Cette mise au point s’impose, pour mettre fin à toutes les interprétations
tendancieuses.

Important

Toutefois, je suis très
réconforté par cette importante information (ci-après)
, qui doit dissipé tous les autres malentendus :

Extrait lettre du
Ministre

 » Seule une victime
djiboutienne est à déplorer est les affrontements auxquels vous
faites allusion dont le meurtre de ce jeune djiboutien est à l’origine
n’a fait heureusement aucune autre victime, je dis bien  » aucune autre
victime « .

Les interprétations
continuent :

Extrait lettre du
Ministre

 » Toujours dans
votre note d’information, vous porter des accusations graves de sens à
l’encontre des forces de l’ordre. Vous les accusez de  » laxisme « .
Vous ajouter durant presque toutes la matinée les ambulances sillonnaient
les artères de la capitale alors que les forces de sécurité
ne se sont pas manifestés  »

Extrait Note d’Information

 » Constatant l’absence des recherches, ainsi que, le laxisme des agents
de la Sécurité, les proches de la famille du défunt se
sont attaqués aux proches du présumé auteur du crime
« .

Il est clair, que l’emploi
du terme  » laxisme  » est d’ordre ponctuel, son emploi est tout simplement
rattaché à une situation dans le temps (voir ci-dessus, les
termes exactes de la Note).

Elle ne met pas en cause
les très importantes missions de la FNP, elle ne met pas en cause les
forces de Police qui effectuent quotidiennement un travail admirable, et que
personne ne peut contester.

Quant aux ambulances,
j’ai été un témoin oculaire.

En outre, je tiens à
vous préciser que votre intervention sur les ondes de la RTD, n’a été
diffusée qu’une seule fois et en langue somali, et aucune autre diffusion
n’est apparue sur les écrans de la Télévision Djiboutienne.

Là aussi, pour
ce point précis, on peut constater un laxisme de la RTD.


c) – Mieux connaître le Passé et l’Histoire de son Pays, vous
permet de mieux
prévenir et apprécier le Futur et l’Avenir de votre Peuple

Extrait lettre du
Ministre

 » Je pense que
vous n’ignorez pas la devise de notre pays depuis son indépendance
est  » terre de rencontre et d’échange  » et le gouvernement
djiboutien n’a jamais failli à ses devoirs de protection à l’égard
des personnes de nationalités étrangères se trouvant
sur son sol. Inutile de vous rappeler que la République de Djibouti
est partie intégrante à toutes les conventions internationales
intéressant la protection de l’homme « .

Je ne désire pas faire mes éloges sur mon passé de militant
pour l’indépendance de notre pays, ni vous dresser un tableau de toutes
mes modestes contributions positives en tant que premier Secrétaire
du Bureau de l’Assemblée Nationale à l’aube de notre Indépendance,
alors que notre existence en tant que République devrait s’affermir
avec la mise en place des structures de base pour nos Institutions Républicaines,
le rôle de notre Assemblée était primordiale, et mon apport
reconnu par beaucoup de personnes, mais en fait bien connu que par certaines
personnalités politiques, en particulier le Président Hassan
Gouled, le Président Ahmed Dini, et le Président Mohamed Abdallah
Kamil, ni m’attarder sur mes modestes contributions en tant que Secrétaire
du Bureau de l’Assemblée Nationale, pour la concrétisation des
textes juridiques consécutives aux nouvelles Institutions Républicaines.

Dans ce cadre, je ne citerais
que la Haute Cour de Justice, le Règlement Intérieur de l’Assemblée
Nationale et l’Autonomie financière de l’Assemblée Nationale,
malgré des lacunes en particulier la non adoption d’un plan Comptable
spécifique à l’autonomie financière.

Certes, je connais parfaitement
non seulement la devise de notre pays depuis son indépendance, car
je faisais partie de la commission de collecte des propositions pour la devise
de notre République, mais comme vous devez le savoir le slogan et non
la devise de :  » Djibouti, terre de rencontre et d’échange  »
a été prononcé pour la première fois par feu Idriss
Farah Abaneh que Dieu garde son Ame en Paix.

Feu Idriss Farah Abaneh
avait de son vivant œuvrer avec courage et franchise de langage et personnellement
j’avais apporté ma collaboration active lors des premiers secours aux
premiers Réfugiés en République de Djibouti, et de la
mise en place des premières structures juridiques avec le soutien active
du Représentant du HCR à Djibouti et de l’aide précieuse
du Directeur du Département Afrique du HCR M. Antoine NOEL. ABDI.

Je vous informe, que j’avais été chargé par le Président
Gouled et feu Idriss Farah Abaneh d’apporter directement au poste frontière
de Dawanleh, les premiers secours en médicaments avant même l’ouverture
de la frontière et avant les opérations d’installations des
Réfugiés sur notre Territoire.

Tout ceci pour vous dire,
que les problèmes des Droits des Réfugiés, des Personnes
Déplacées, des Immigrés ont pour moi des résonances
capitales.

Tout ceci
pour vous dire, que je n’ai jamais hésité à apporter
mes modestes contributions à l’édifice de nos Institutions Républicaines,
à l’édifice de nos Institutions pour une Démocratie et
un Etat de Droit effectives, tout ceci avec un certain courage, et un abnégation
absolue.

Avec mes sentiments déférents et fraternels

M.
NOEL ABDI Jean-Paul

____________________________________________________

NOTE
D’INFORMATION
DU 31 MARS 2003

Affrontements du 06
mars 2003

Chasse à l’homme
Oromo… ?

Les immigrés, les réfugiés, les étrangers ont-ils
leur place en République de Djibouti, ont-ils droit à une certaine
dignité, ont-ils des droits ?

La Déclaration
universelle des droits de l’Homme exprime la conception commune qu’ont les
peuples du monde entier des droits inaliénables inviolables à
tous les membres de la famille humaine et constitue une obligation pour tous
les membres de la communauté internationale.

Article 1
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité
et en droits.
Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers
les autres dans un esprit de fraternité.

Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la sûreté
de sa personne.

Article 6
Chacun a droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité
juridique.

Article 7
Tous sont égaux devant la loi et en droit sans distinction à
une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection
égale contre toute discrimination qui violerait la présente
Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.

Les Pactes des droits
civils et politiques, ceux des droits économiques et sociaux, ainsi
que la Convention sur la discrimination raciale et la Constitution Djiboutienne
protègent, sans ambiguïté,  » les citoyens  » étrangers,
d’une manière générale, et en particulier en République
de Djibouti.

Bref
rappel des faits

Le 6 mars 2003 des affrontements
à déplorer ont eu lieu entre une partie de la population d’Arhiba
et des étrangers Oromos, affrontements qui se sont déroulés
au nez des Forces de Sécurité, qui n’ont pratiquement pas réagi,
se contentant à être discrètes, face à cette chasse
à l’homme.

La nuit du cinq au six
mars dernier, un habitant d’Arhiba a été assassiné.
Le criminel aurait été identifié par la famille du défunt,
cette dernière aurait informé les Forces de la Sécurité.

Constatant l’absence des
recherches, ainsi que, le laxisme des agents de la Sécurité,
les proches de la famille du défunt se sont attaqués aux proches
du présumé auteur du crime.

Durant presque toute la
matinée les ambulances sillonnaient les artères menant à
l’hôpital Peltier, alors que les Forces de Sécurité ne
sont pas du tout intervenues pendant les premières heures, ne se sont
pas du tout manifestées, et l’une des questions fondamentales que l’on
continue à se poser et celui de savoir le pourquoi de ce laxisme inéluctablement
imposé aux Forces de Sécurité ?

Ces chasses à l’homme
Oromo se sont poursuivies, d’une manière sporadique, plus d’une semaine
dans différents quartiers de la ville de Djibouti, et une autre question
fondamentale se pose, face aux silences de ces populations fragilisées,
de ces populations qui ont peur.

Comment savoir le nombre
exact de morts, et dans quelle condition les funérailles se sont-elles
déroulées ?

Il est vrai que, jusqu’aujourd’hui,
les rafles sont quotidiennes. Les expulsions massives d’Oromos, vers la frontière
Ethiopienne, sont des expulsions arbitraires et souvent aveugles, car, expulsion
sans la moindre Décision judiciaire, sans aucun jugement, expulsion
avec pour seule légalité le simple passage dans les geôles
du Centre de tri de Nagad ( Ecole de Police).

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) lance un Appel pressant au Gouvernement de la République
de Djibouti, plus particulièrement au Ministre de l’Intérieur
et de la Décentralisation et au Ministre de la Justice chargé
des Droits de l’Homme, pour mettre fin aux violations quotidiennes des Droits
des étrangers résidents sur notre Territoire nationale, et d’accorder
:

1°) – une attention
particulière à la situation critique des Oromos dans notre pays
;

2°) – de procéder
aux respects de la légalité lors des expulsions en consultant
le HCR, le pays voisin concerné, surtout lors des expulsions massives,
qui doivent être ordonnées par un Juge du Tribunal de Djibouti.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul

____________________________________________________
Réponse du Ministre de l’Intérieur
et de la Décentralisation
à la Note d’Information de la
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)
du 31 avril 2003

__________________________
Réf : 649/MI
Date : 24 avril 2003
AIG/YM

Lettre
du MINISTRE DE L’INTERIEUR ET DE LA DECENTRELISATION
A
MONSIEUR LE PRESIDENT
DE LA LIGUE DJIBOUTIENNE


OBJET / Diffusion des communiqués sans fondement
PJ / Les communiqués

Monsieur,

Faisant suite à
votre rapport du 19 mars 2003, je vous ai reçu au cabinet pour évoquer
avec vous les activités de la ligue.

Deux points ont retenu
mon intention il s’agit de la question étrangers se trouvant à
Djibouti en situation irrégulière et les actions de la police
Il semble que vous soutenez sans réserve les étrangers en situation
irrégulière qui font l’objet de reconduite à la frontière.

Je pense que vous n’êtes
pas sans savoir qu’il s’agit d’une mesure de police, de nature administrative,
et nullement juridictionnelle. Toutefois, en accord avec les autorités
de leur pays d’origine, nous ne manquons pas de reconduire à la frontière
les étrangers en situation irrégulière et en respectant
leur dignité. Ces reconduites à la frontière sont aussi
imprégnés d’humanisme.

Il s’avère que
vous vous opposiez à ces opérations et que pire encore vous
les relatiez de façon erronée. Vos éléments d’appréciations
sans fondement sont de nature à discréditer votre  » ligue
« . En agissant ainsi, je constate que vous vous acharniez sur les forces
de l’ordre qui ne font que leur travail.

Lors de notre entretien,
je vous avez demandé de reconsidérer vos propos et de relater
les faits de façon objective et de points soutenir toutes les allégations
non vérifiées et non fondées.

Malheureusement après
cela, il m’a été donné de constater que vous persister
sur vos démarches, et vos communiqués continuent de comporter
beaucoup d’éléments erronés qui manquent des fondements.
Vous intituler votre note d’information en date du 31 mars 2003,  » chasse
à l’homme OROMO « . Où est-ce que vous avez vu une chasse
à l’homme OROMO ? Est-ce une faute de rapatrier les étrangers
en situation irrégulière ?

Plus de vingt mille (20
000) étrangers, titulaires d’autorisation de séjour ne vivent-ils
plus en République de Djibouti ? Ne travaillent-ils pas dans tous les
secteurs de la vie économique ?

Sans nulle mesure, vos
propos sont iniques et je me demande si vous ne desservez pas les causes que
vous êtes sensés défendre.

Je pense que vous n’ignorez
pas la devise de notre pays depuis son indépendance est  » terre
de rencontre et d’échange  » et le gouvernement djiboutien n’a
jamais failli à ses devoirs de protection à l’égard des
personnes de nationalités étrangères se trouvant sur
son sol. Inutile de vous rappeler que la République de Djibouti est
partie intégrante à toutes les conventions internationales intéressant
la protection de l’homme.

Toujours dans votre note
d’information, vous porter des accusation graves de sens à l’encontre
des forces de l’ordre. Vous les accusez de  » laxisme « . Vous ajouter
durant presque toutes la matinée les ambulances sillonnaient les artères
de la capitale alors que les forces de sécurité ne se sont pas
manifestés « 

 » Les chasses à
l’homme OROMO se sont poursuivies. Pire encore vous vous posez la question
de savoir  » le nombre exact de morts et dans quelles conditions les funérailles
se sont-elles déroulées « . Ma première réaction
est que vous n’agissiez pas en responsable, je pourrais dire que vous vous
leurrez. Tout le monde sait que la première mission que j’ai assignée
aux forces de l’ordre est d’abord de prévenir en dissuadant les troubles
mais d’établir l’ordre dés qu’il est perturbé, il est
inconcevable d’imaginer nos forces de sécurité dans le rôle
que vous décrivez.

Quant  » au nombre
exact de mort à Djibouti « , il est regrettable de semer des doute
ou des préjugés dans l’esprit de la communauté internationale
alors qu’en tant que djiboutien vous n’ignoriez pas la vérité
« .

Seule une victime djiboutienne
est à déplorer est les affrontements auxquels vous faites allusion
dont le meurtre de ce jeune djiboutien est à l’origine n’a fait heureusement
aucune autre victime, je dis bien  » aucune autre victime « .

En conclusion, j’ose espérer
que vous reveniez à la raison si vous souhaitez défendre effectivement
les causes nobles que sont les droits humains et j’espère que mes propos
vous permettrons d’apprécier à leur juste valeur quant à
la gravité de vos accusations.

ABDOULKADER
DOUALEH WAIS


18/06/03 (B202) La LDDH nous envoie plusieurs rapports d’information. 2 – Affaire du Général Zakaria contre DAF

 

 

NOTE
D’INFORMATION
DU 8 AVRIL 2003


Certains juges djiboutiens excellent dans l’art des condamnations des journalistes.

Attention ! les journalistes
indépendants ou de l’opposition sont facilement passibles des tarifs
de six mois d’emprisonnement fermes, de six ans d’emprisonnement avec sursis
à six mois d’emprisonnement avec sursis.

Les condamnations, par
certains juges spécialistes des procès politiques, valsent autour
des six mois d’emprisonnement, en général avec sursis. Quelle
mascarade !


Affaire Général Zakaria contre DAF

Le 31 mars
2003, une audience publique du Tribunal de 1ère Instance de Djibouti,
a eu lieu dans la grande salle des audiences, en présence d’un nombre
exagérément élevé de policiers en tenues de combat
et armes aux poings, autour et à l’extérieur de cette salle
d’audience.

Le 7 avril 2003, le Tribunal
a donné lecture de son Jugement sur cette affaire, cette fois la police
a été plus discrète.

L’Affaire

Tout d’abord, il est de
notre devoir de vous informer, que le Président de la LDDH, ainsi que
le Codirecteur du Journal  » Réalité  » se sont vus
refuser, par la police, l’accès à la grande salle afin de suivre
l’audience et ce n’est que sur l’intervention du Procureur de la République
qu’ils ont pu enfin suivre la fin de l’audience.

Il est donc difficile,
de vous reproduire, la plaidoirie de M.Daher Ahmed Farah, qui avait été
son propre avocat, d’autant plus que le Directeur du Journal  » Le Renouveau
djiboutien  » a probablement estimé non nécessaire de nous
fournir les points forts de sa plaidoirie, malgré notre demande.

Toutefois il nous paraît
intéressant de vous indiquer pour consultation l’article du  »
Renouveau  » du 3 avril 2003 consacré à cette Affaire.

Sur la Décision
du juge Yacin Omar Darar

L’affaire ayant été
mise en délibéré le 31 mars, une semaine après,
le juge Yacin O. Darar a prononcé le verdict suivant :
Monsieur Daher Ahmed Farah est reconnu coupable du délit de diffamation,
il est condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis, à
une amende de 200 000 FD ainsi qu’à 2 000 000 FD (deux millions de
francs Djibouti) au titre de dommages et intérêts à verser
au Général Zakaria Cheick Ibrahim pour la réparation
du préjudice subi.

Lourdes peines d’autant
plus que lors de l’audience du 31 mars, le Procureur Ahmed Loita avait bien
précisé que le Parquet n’était pas directement concerné,
et que le Ministère Publique n’avait pas engagé de poursuites.

Il est donc clair, que
la plainte émane uniquement d’une personnalité contre une autre
personnalité, et c’est à se demander comment le juge a-t-il
pris une Décision aussi lourde sur le plan pénal alors que le
Parquet n’a ni émis son réquisitoire, ni avancé de peines
pénales ?

Il est vrai, ou plus exactement
il semblerait que le juge Yacin O. Darar serait connu dans un autre Jugement
sur d’autres affaires relatives à la liberté de la presse, pour
ne pas dire à la répression sur la libre expression de la presse
écrite.

Question fondamentale.

Pourquoi cette même
affaire qui a été jugée récemment par le Tribunal
de Djibouti, pourquoi cette même affaire a-t-elle fait l’objet d’un
second jugement ? A cette allure pour les mêmes faits et pour la même
affaire il faut s’attendre que certains juges se prononcent 2 fois, sinon
(n) fois.

Une chose est sûre
au Tribunal de Djibouti, une constance est indéniable, dés qu’il
s’agit de la presse écrite de l’Opposition, comme on le constate depuis
plus de deux décennies c’est que :
–  » certains Juges djiboutiens, en général pratiquement
les mêmes, doivent avoir pour mission première ( les différents
jugements en sont témoins) de condamner sans ambages et systématiquement
à des peines pénales pour toutes les plaintes provenant du Parquet,
sauf pour cette affaire ( ou le Parquet n’est pas intervenu) mais qui d’ailleurs
ne fait pas exception sur le plan  » tarif  » pénal. De même
pour tous les procès à coloration politiques


La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demeure très inquiète
des violations incessantes par la Justice djiboutienne qui n’arrive pas à
se démarquer du Pouvoir Exécutif oppressant, qui n’arrive pas
à imposer et à affermir l’indépendance totale de la Justice,
où certains Juges ne peuvent pas prendre  » en leur âme et
conscience  » et d’une manière sereine leurs Décisions judiciaires
;

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) encourage tous les juges, sans exception, à
se concerter :
– pour arracher leur totale indépendance ;
– pour obtenir une autonomie financière indépendante du ministère
de la Justice ;
– pour organiser et constituer un (des) syndicat(s) des magistrats.

__________________________________________

NOTE D’INFORMATION
DU 27 AVRIL 2003

Depuis le 20 avril
2003 le Président DAHER AHMED FARAH est en DETENTION ARBITRAIRE, ceci
jusqu’à la preuve du contraire.

Les  » voyouteries
 » qui consistent à s’emparer par la force les matériels
des journalistes, est-ce que ces  » voyouteries  » continuent-elles
encore en République de Djibouti. Si la réponse est oui, alors
ceci est une infraction très très grave, et constitue une violation
flagrante à la liberté de la presse.

DAF est-il un criminel ? Alors là non, vraiment pas du tout !


DAF est-il un terroriste ? Alors çà non, c’est pas du tout son
genre !

Mais alors pourquoi cet
acharnement ? pourquoi alors jeter DAF dans la
 » cellule des gangsters  » de la sinistre prison de Gabode sous très
haute sécurité ?

Mais alors pourquoi l’écrouer
comme un vulgaire délinquant avec des méthodes toujours pénales
aux aspérités de haines viscérales ?

THAT’S THE BIG QUESTION
!

Le dimanche 20 avril 2003,
le Président Daher Ahmed Faraf DAF a été traduit devant
la Juge d’Instruction Madame Habiba, et incarcéré le jour même
par mandat de dépôt établi par la Juge d’Instruction et
ce sur plainte du Chef d’Etat Major à la Défense le Général
Zakaria.

Le samedi 26 avril 2003,
après avoir entendu à nouveau le Président Daher, la
Juge d’Instruction Madame Habiba a maintenu le dépôt, et son
retour dans la même cellule de
la sinistre prison de Gabode.

Le 27 avril 2003 le matériel
d’impression du Renouveau djiboutien fut saisi par la force.

Sur des recherches.

Des sympathisants de la
LDDH n’ont pas manqué durant une semaine de traîner à
longueur de journée les couloirs du Palais de Justice, afin de savoir,
afin de comprendre les raisons profondes, les raisons urgentes, les véritables
raisons qui ont poussé la Juge d’Instruction Madame Habiba à
émettre un mandat de dépôt, à mettre le Président
Daher Ahmed Farah en détention provisoire indéterminée,
ou plus clairement en Détention Arbitraire, alors que la Juge d’Instruction
avait toutes les possibilités de le convoquer tous les jours si l’affaire
avait une grande importance, mais en fait cette affaire semble être
un simple délit de presse .

Mais rien n’a filtré
! On dirait qu’il s’agit d’un  » secret d’Etat « , et c’est à
se demander si DAF sera définitivement condamné  » pour
raison d’Etat, ou si DAF sera définitivement en Détention Arbitraire
jusqu’à la fin des prochaines élections présidentielles
de 2005 ?

Motifs du mandat de
dépôt, motifs de la mise en détention arbitraire de DAF.

En réalité
la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) n’arrive pas à connaître
exactement le chef d’accusation, d’autant plus qu’un simple délit de
presse ne nécessite nullement un mandat de dépôt, car
il ne s’agit ni d’un complot contre l’Etat, ni d’un crime crapuleux, encore
moins d’un important détournement des deniers publics .

Toutefois, l’on est en
droit d’estimer qu’il s’agit encore d’un bras de fer entre :
– la plume d’un journaliste fouinard et courageux, d’une part ;
– et des jugements iniques en pénal, jugements iniques forts musclés
et à fortes colorations politiques, d’autre part.

En effet, la situation
est excessivement très grave, et très difficile à comprendre.

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) est très inquiète face à ces
abus ;

La LDDH considère
ce mandat de dépôt comme une mise en Détention Arbitraire,
et elle lance un Appel pressant à tous les Défenseurs des Droits
de l’Homme, de se mobiliser et d’envoyer des Observateurs en vue de constater
les conditions de cette Détention Arbitraire ;

La LDDH exprime sa solidarité
la plus totale avec l’ensemble des journalistes de Djibouti, et elle demande
et encourage les journalistes affectés par ces abus, par ces violations
de la liberté d’expression et celle de la presse, de prendre toutes
les dispositions auprès du Ministre de l’Intérieur pour la tenue
vendredi prochain, après la prière  » vendredicale « ,
la tenue d’un siting pacifique devant la prison de Gabode.

____________________________

LETTRE
OUVERTE DU 20 MAI 2003
AU MINISTRE DE LA JUSTICE
CHARGE DES DROITS DE L’HOMME

Monsieur le Ministre,


Permettez-moi, Monsieur le Ministre, de vous témoigner les vives préoccupations,
sur la situation alarmante de la Détention Arbitraire du journaliste
et Président du Parti Politique le  » MOUVEMENT DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE
– MRD  » incarcéré dans la sinistre prison de Gabode,

– de vous témoigner
les vives préoccupations des Défenseurs des
Droits de l’Homme, de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH),
ainsi que les Défenseurs des Organisations Internationales tels que
: la
FIDH, Amnistie Internationale en particulier Amnistie Internationale aux
Etats Unis, l’Observatoire des Défenseurs des Droits de l’Homme,
Reporter Sans Frontière, etc.… concernant la situation intolérable
de la
Détention Arbitraire non justifiée, apparemment pour un simple
délit de
Presse et portant, à priori, sur des simples questions posées
par le
journaliste Daher Ahmed Farah (DAF); des simples questions qui devraient,
en principe, mériter qu’une seule réponse, à savoir :
 » oui ou non  » .

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) est consciente de la
situation fâcheuse dans laquelle, et malgré Elle, la Justice
Djiboutienne se trouve confrontée ;

La LDDH est très
inquiète, et elle demande que la Justice Djiboutienne soit totalement
indépendante, car sans Justice : la Démocratie, l’Etat de Droit,
la Bonne Gouvernance sont des leurres et des grossiers mensonges.

Il va de soi que cette
Affaire politico-judiciaire aura indéniablement des répercussions
internationales graves pour l’image de marque de la République de Djibouti,
aura, sans le moindre doute, d’importantes incidences sur les différentes
formes d’assistance tant bilatérales que multilatérales, car
il ne faut pas oublier le poids du quatrième pouvoir sur la scène
internationale.

La LDDH dénonce,
à nouveau, la forte coloration politique que l’on donne à cette
Affaire hautement politique ;

Elle dénonce aussi
avec rigueur, cette détention non justifiée jusqu’à présent,
donc illégale et abusive, cette Détention Arbitraire, cette
détention inéluctablement purement politique, qui dépasse
de loin le cadre judiciaire ;

Pour ces raisons, Monsieur
le Ministre,

il est important de réagir
sans cesse, et vivement et oeuvrer avec détermination et transparence
:

– pour mettre fin et cesser
ces Abus de Pouvoir,
– pour mettre fin et cesser l’Arbitraire,
– pour mettre fin et cesser les violations du Code Pénal Djiboutien
notamment en matière de mandat de dépôt.
– pour que le Président Daher Ahmed Farah soit immédiatement
libéré de cette Détention Arbitraire intolérable,
et inadmissible.


Avec mes sentiments déférents et fraternels

M.
NOEL ABDI Jean-Paul