14/04/2000 – BURKINA FASO: Arrestation à leur domicile de trois membres dirigeants de l’UIDH

Burkina Faso le 14/04/00 – Message de l’AMDH

DECLARATION

C’est avec stupéfaction et indignation que l’AMDH a appris l’arrestation à leur domicile respectif de Messieurs :

-Halidou OUEDRAGO, Président du MBDHP, de l’UIDH et du Collectif,

-Tolé SAGNON, Secrétaire Général de la Confédération Général du Travail du Burkina et Vice-Président du Collectif

-Norbert TIENDREBOGO, Président du Front des Forces Sankaristes, Représentant le Groupe du 14 Février au Collectif.

L’interpellation les 10,11 et 12 de plusieurs autres Citoyens Burkinabé militants du Collectif, parmis lesquels Madame Awa KONATE, Documentaliste responsable du Centre et de Documentation de l’UIDH ;

Considérant que toutes ces personnalités font l’objet de tracasseries de privation de leurs libertés en raison de leur conviction et leur détermination depuis plusieurs mois, dans la lutte du Peuple Burkinabé contre l’impunité, pour la vérité ,la justice et le respect des Droits de l’Homme ;

Considérant que le collectif des Organisations Démocratiques de masses et des Partis Politiques s’est toujours illustré par l’exemplarité de ses actions de revendication depuis l’assassinat du journaliste NORBERT ZONGO.

Que dès lors, les actes de violence et de barbaries des forces de l’ordre, lors de la manifestation pacifique du samedi 08 Avril 2000 du collectif et les arrestations et interpellations, qui ont suivies, sont constitutives de graves violations par l’Etat du Burkina Faso des dispositions des articles 3,7 et 8 de la constitution, et des normes internationales ratifiées et reconnus par le Burkina Faso (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme- Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ; Pacte relatif aux Droits Civique et Politiques ; Convention Contre la Torture etc.

Que face à cette grave situation, l’AMDH, fidèle à ses objectifs de défense et de promotion des Droits de l’Homme au Mali en Afrique et partout dans le Monde :

-Proteste énergiquement contre ces actes dignes d’une autre époque ;

-Exige la libération immédiate et sans condition des militants et défenseurs des Droits de l’Homme interpellés

-En appel à Son Excellence BLAISE COMPAORÉ Président du FASO en vue de créer les meilleures conditions pour le respect des libertés individuelles et collective et de la démocratie au Burkina Faso.

L’AMDH

Bamako, le13 Avril 2000