09/05/2000 – AFFAIRE BORREL: APRES LA DECISION DES JUGES DE CONCLURE AU SUICIDE DU JUGE. QUEL SERA LE CREDIT DES MAGISTRATS FRANCAIS ?

Les juges français vont conclure, si ce n’est pas déjà fait, au suicide du juge Borrel. Depuis le déplacement des juges Borrel à Djibouti en Mars 2000, ntus avions prévu et annoncé cette décision.

Elle nous consterne. D’abord parce qu’elle porte une atteinte grave à l’indépendance et à la droiture des magistrats. C’est d’autant plus regrettable que la grande majorité d’entre eux sont intègres : ils accomplissent leur métier en toute indépendance et ils jugent en leur âme et conscience. Comme le fait certainement Madame BORREL, magistrate elle-même.

La décision des juges LE LOIRE et MORACCHINI est choquante à plusieurs titres et elle pose de nombreuses questions.

Elle constitue un déni de justice, car les faits maintes fois relatés dans notre journal, tendent à contredire la possibilité d’un suicide : un juge mettant fin à ses jours et parcourant une certaine distance enflammé, sans respirer et sans se blesser les pieds …. puis mort, se relevant pour se donner un coup ultime …
Elle pourrait confirmer que certains juges français ne sont pas indépendants. (Après d’autres affaires qui s’ajoutent à celle-ci, les autres magistrats risquent désormais de perdre leur crédit et de rencontrer quelques difficultés pour faire admettre leur autorité et leur indépendance …),
Elle confirme que l’Etat français ne peut pas reconnaître la thèse du meurtre : porterait-t-il alors une part de responsabilité dans cette affaire et pour quelles raisons ? Que cherchent à câcher les autorités françaises ? Sur quels dossiers le juge Borrel enquêtait-il pour risquer sa vie ?
Elle laisse supposer des liens étroits (de connivence) avec le Gouvernement djiboutien dans cette affaire où le Président de la République lui-même a été mis en cause par deux témoins.
Après avoir suivi le déplacement des juges à Djibouti et leur stratégie pour conduire les interrogatoires, nous avions déjà compris qu’ils ne prendraient pas d’autre décision. Qu’ont ils fait sur place ? Interroger des djiboutiens pour leur demander ce qu’ils pensaient du témoin réfugié en Belgique. N’auraient-ils pas été plus inspirés de demander aux témoins d’autres informations ?

Les affaires passent et s’oublient. Nous sommes peinés pour Madame Borrel et pour ses enfants qui vont devoir affronter de nouvelles épreuves, car ils continueront leur combat. Nous en sommes persuadés et nous les soutiendrons.