02/01/03 (B179) Que chacun assume les conséquences de ses actes face aux Elections Législatives corrompues et dénoncées de manière unanime par l’opposition politique alors que quelques-uns vont bientôt percevoir leur denier de Judas auprès d’ISMAËL OMAR GUELLEH. (par Abdourahman Yassin)

Les
atteintes aux Lois Electorales et au droit d’expression qui se multiplient
en cette période de campagne pour les Elections Législatives
me mettent dans l’obligation morale de m’adresser à vous,
mes frères et mes sœurs, pour ce qui concerne cette
situation intolérable qui est imposée à chaque
électeur et à chaque électrice de notre pays.

Désormais
c’est parti ! la campagne a débuté pour les deux blocs
qui sont censés s’opposer à la loyale dans un combat politique
et qui soumettent les listes de leurs candidats à votre approbation.

Il est essentiel
tout d’abord de tenter de bien comprendre quels sont les enjeux pour
l’avenir du pays, d’analyser et de commenter, enfin de livrer son point
de vue sur une supposée bataille démocratique qui s’annonce.

D’emblée,
chaque électeur et électrice constate, d’un coté
la peur pour les uns et la possibilité d’une hypothétique
alternance pour les autres.
Ce rendez -vous du 10 janvier 2003 a été longtemps attendu
par le peuple djiboutien victime depuis trop longtemps d’un système
clanique, raciste, corrompu et tortionnaire.

Les détenteurs
de tous les pouvoirs, leurs  » Amis et Serviteurs ralliés
à leur cause  » (parfois en faisant croire qu’ils pourraient
être opposants au régime d’Ismaël Omar) étalent
aujourd’hui au grand jour un certain orgueil outrancier et pensent pour
certains pouvoir se démarquer à l’occasion de cette mascarade
électorale tout en jetant aux oubliettes leurs pratiques ignobles
d’un passé récent.

Seulement voilà
et quelque pourrait être leurs absences de mémoire, ils
ont administré pendant plus d’un quart de siècle notre
pays et cela ils ne peuvent le contester car l’histoire est implacable,
elle est écrite avec les lettres du sang de nos frères
et de nos soeurs qui les dénonce devant le peuple.

Pour beaucoup de
Djiboutiens l’heure est arrivée pour rendre effective une supposée
alternance politique dans notre pays comme l’ont fait récemment
et dans d’autres conditions leurs frères Africains du Kenya,
de Madagascar ou d’ailleurs et qui ont su se libérer, après
des années de lutte, du joug que faisait peser sur eux un système
falsificateur et dictatorial s’appuyant sur un seul parti politique
et imposant une seule pensée ; la sienne.

L’instauration de
la Démocratie à Djibouti, chacun en parle mais elle reste
un espoir, simplement un espoir pour ceux qui savent ce que ce mot veut
dire et constatent ce qu’il s’y passe.

Souvenons-nous de
1992 et de la manière avec laquelle le pouvoir en place a su
détourner le mouvement de juste révolte en élaborant
une constitution sans aucune concertation préalable avec la véritable
opposition politique au régime et qui faisait la force vive de
notre Nation.

Le peuple djiboutien
fut mis devant le fait accompli, en 10 ans les choses se sont aggravées
avec l’apparition des artifices de façade afin de rassurer les
médias étrangers, l’opinion publique et les instances
internationales.
Les bailleurs de fonds étrangers viennent de réinjecter
quelques milliards dans nos finances publiques pour éviter que
Djibouti ne sombre totalement dans le gouffre et la révolte de
la faim.

Le spectre du Rwanda
pèse au dessus de notre pays et chacun en prend conscience sauf
le régime en place qui se satisferait d’un embrasement dans la
Corne Est de l’Afrique pour tenter d’asseoir son autorité mise
à mal.

L’autre événement
majeur de notre histoire récente est constitué par les
élections présidentielles d’avril 1999.

En la circonstance,
ISMAËL OMAR GUELLEH, qui gouvernait en sous main le pays durant
les dix derniers années avant son apparition officielle, caché
qu’il était dans l’ombre de son terrier des manipulations et
derrière les rideaux du mensonge et des faux coups d’Etat qu’il
a fomenté et monté de toutes pièces, a su parallèlement
anticiper les jeux de la succession en éliminant tous ses concurrents
y compris ceux de son propre parti, le RPP, et en premier lieu ceux
qui aujourd’hui se sont ralliés pour le servir et non pour œuvrer
au profit de notre Nation, de son peuple.

Ces gens sont de
peu d’importance et n’ont ni la capacité ni la volonté
d’oeuvrer pour une politique de transparence et cohérente car
de par leurs incompétences notoires et leur cupidité constatée,
la force des mauvaises habitudes faisant loi dans leur esprit, ils n’ont
d’aptitude connue qu’à servir la dictature pour s’enrichir eux
aussi sur le dos du peuple.

Je n’ai pas la prétention
de vous apprendre ce que fut notre histoire récente et ce que
vous connaissez de ces hommes qui s’exhibent aujourd’hui sans pudeur
ni repentir avec des déclarations tonitruantes et illusoires
face aux électeurs.

Mes écrits
constituent un simple rappel de faits importants qui nécessitent
toute notre attention car nous sommes appelés à faire
des choix fondamentaux pour une alternance : un choix pour notre avenir
commun, un choix de renouveau démocratique, un choix réfléchi
pour l’avenir de nos enfants et de notre pays,

Ce choix qui se
voudrait démocratique doit être à la base d’une
citoyenneté djiboutienne et non servir un clan ou une tribu qui
ne peut prétendre construire un pays à elle seule ; par
ailleurs on constate qu’elles peuvent nuire à l’avenir d’une
Nation et à son peuple. L’exemple est flagrant et nous l’avons
vécu jusqu’à ce jour.

Alors réfléchissons
quelques instants avant de nous engager dans ces Elections ; oublions
nos maux, nos craintes et leurs effets qui sont le tribalisme et les
profits exclusivement personnels et brisons d’un geste ferme cette mascarade
pour un meilleur avenir à l’occasion de cette nouvelle année
qui sera celle des changements fondamentaux de notre société.

A quoi pourrait
servir un vote s’il n’exprime pas une libre volonté de rejeter
les responsables de tous nos malheurs et de tous nos maux ?.

Ces hommes qui salissent
notre pays et son peuple aux yeux du monde doivent être chassés
de tous les pouvoirs qu’ils se sont accaparés par le mensonge
; ils se sont montrés incapables de servir notre Nation, le peuple
djiboutien dans tous les domaines.

Ils se sont bien
servis sans aucune gêne de nos biens publics, ont dilapidé
les finances de l’Etat et continueront demain de le faire si rien n’était
fait pour y mettre un terme.

Qui peut se tromper
au point de croire leurs mensonges passés et à venir ?

Chaque jour et depuis
le lancement de la Campagne électorale, le pouvoir d’ISMAËL
OMAR GUELLEH contraint l’opposition de l’UAD, continue de manipuler
et de transgresser les lois électorales alors que la CENI, censée
intervenir, reste totalement muette car derrière chacun de ses
membres la SDS veille ; prête à intervenir.

Dans de telles conditions
inacceptables, je suis contre la participation à ce vote et je
demande que chaque membre des listes de l’opposition de l’UAD mesure
pleinement les conséquences de son maintien dans ces élections
dont il et elle est le jouet et la caution des falsifications, vis-à-vis
de l’opinion et des instances internationales, dont se rend coupable
le régime d’ISMAËL OMAR GUELLEH.

Que chacune et chacun
prenne ses responsabilités devant la Nation et assume, en temps
et en heure, la responsabilité qui lui incomberait dans l’échec
qui s’annonce.

A vous mes frères
et mes sœurs qui pensiez que le respect de la Légalité
Républicaine était la seule voix pour aborder ces Elections
truquées par avance, il encore temps de vous retirer de ce piège
grossier tendu par ISMAËL OMAR GUELLEH.

Ouvrons donc les
yeux et agissons ensemble pour un demain très proche car ce demain
dans lequel nous fondons beaucoup d’espoir pour nos familles, nos enfants
et nos anciens se dessine et se prépare dès aujourd’hui
mais ne passe pas par ces Elections honteusement falsifiées et
que nous devons dénoncer sur le plan national et international.

Vive la Nation djiboutienne
et son peuple libre, en marche vers l’instauration de la Démocratie
et d’un État de Droit en République de Djibouti.

Abdourahman
Yassin

Chargé des Finances, de l’Économie et de la Planification
au sein du Gouvernement en Exil de Djibouti