30/01/03 (B182) FORT ET JUSTE : la chronique du sergent Ariko (suite). Cette semaine « Si tu parles, tu meurs. Si tu écris tu meurs. Si tu refuses d’espionner pour mon compte, tu meurs.

Dès lors que l’opposition
ne peut plus rien faire ni rien tenter à Djibouti, que tous ses membres
sont réduits à la presque mendicité, au moins à
l’incertitude et à la misère et qu’ils se jettent dans les bras
d’IOG dans un ultime réflexe de survie, il est indispensable que ceux
qui sont à l’étranger prennent le relais et qu’ils affichent
leur solidarité entre eux et avec ceux qui souffrent à l’intérieur,
en dépassant toutes les arrières pensées tribales, sur
lesquelles le régime s’appuie pour diviser et pour oppresser.

Dernièrement, des
officiers de la Gendarmerie nationale, dont le Commandant Zakaria Hassan Aden,
le bull dog aux ordres d’IOG ont participé à une réunion sur le droit
international.

Je dis sincèrement
à ce Commandant que ce n’est pas de cette façon que l’on acquiert
des galons durables dans la Gendarmerie nationale. Celui qui l’utilise dans
les missions les plus tordues, celui qui l’utilise au détriment de
la population, n’hésitera pas à le lacher, le moment venu, comme
il a laché le Général Yacin Yabeh de la FNP, allant même
jusqu’à lui refuser des soins vitaux.

Zakaria, tu dois savoir
que la Gendarmerie est un corps que nous avons bati pendant plusieurs année
au prix d’un travail acharné et d’efforts individuels. Aujourd’hui
tu pénètres par la porte d’entrée sans n’avoir jamais
vu un uniforme de Gendarme et sans n’avoir jamais mesuré les efforts,
la fatigue et l’abnégation qui sont nécessaires.

Certes, tu avais suivi
un stage allégé à Marakech au Maroc à l’Académie
de la Gendarmerie royale du Maroc qui forme les meilleurs tortionnaires du
regime chérifien dont un certain Idriss Basri.

Mais je tiens à
te rappeler ainsi qu’à Ismail Omar, que l’opposition n’est pas une
chose que l’on utilise et que l’on jette par dessus bord ensuite. Je sais
bien, Cher IOG, que tu me hais parce que je suis à la fois un Mamassan
et un bafourlaba (un homme de ta tribu !!).

Tes obligés de
la SDS m’ont dit le niveau de ta haine à mon égard.

Je sais qu’Iftin et moi,
tu nous asside sur la sellette et que tu veux me capture a tout prix.

N’est-ce pas, cher DAF,
que l’honnêteté passe avant tout par le respect de soi-même.

Pourquoi as-tu donné
une carte de membre de ton parti à la soeur de Moussa Tour
Tour ?.

Tu sais bien qu’IOG l’avait
envoyée au Canada pour tenter de me localiser et de me faire taire,
comme il avait envoyé le Colonel Abdourahman Ali Kahin et Moussa Tour
Tour à la rencontre du Commandant Ali Abdillahi Iftin.

Iftin et moi, on se connait
bien, pour avoir travaillé ensemble à la Présidence.

J’annonce a Ismail Omar,
que je vais quitter le Canada prochainement pour m’installer en Hollande,
afin de renouer avec mes frères d’armes.

Jamais plus, tu ne pourras
pas dormir tranquille, Ismail, parce que je vais parler et dévoiler
des choses. Tu vas devenir tout petit comme le chat devient tout petit lorsqu’il
est agressé.

Peut-être l’igones-tu
ou n’en as-tu pas encore pris conscience, mais je sais que mon devoir, aujourd’hui,
est de dire la vérité sur ta façon de conduire le pays
.

Et surtout de faire connaître
l’histoire de ta mediocrité au monde entier.

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Le 20 avril 1989, plusieurs
personnes ont été arretées à Tadjourah à
l’issue de la réunion de travail qu’ils avaient eu avec M Khaihré
Allalé Hared, alors Ministre de l’Intérieur, en compangnie de
M Osman Roblé Daach, Commisaire de la République, Chef du district
de Tadjourah.

Ces personnes avaient
protesté contre ce qu’elles considéraient comme un détournement
de stocks de nourritures destinés aux victimes de l’inondation.

Je pense que toi, Cher
Ismail et ton valeureux Hassan Said tit Madobé, avaient eu vent de
cette protestation et vous aviez fait arrêter Abdulquadir Daoud dit
Harbi, un ancien gendarme de ma promotion.

Vous l’avez fait torturer
dans la Villa Christophe. Il en est mort !

Cher Monsieur, mon copain
Harbi est mort dans la Villa Christophe des suites des tortures que le Lieutenant
(qui sera promu Capitaine plus tard) Haroun, le Sous-Lieutenant Kalifa, le
sous-lieutenant Wagdi lui ont infligées.

Ce jour-là, j’avais
quitté Djibouti pour la Résidence d’Arta. Je ne pouvais plus
supporter cela.

Ses copains, en particulier,
Houmed Dini Lakisso et Ali Mohamed Faroura furent traduits devant la justice
en juin 1989 sous l’inculpation d’outrage. Ce chef d’inculpation dont ils
faisaient l’objet a été retiré mais aussitôt, la
SDS est venue les arrêter à leur domicile.

Ils ont été
condamnés à 6 mois d’emprisonement puis relachés aussitôt
sur une intervention conduite par leurs proches auprès du vieux Barkhat
Gourad.

Le journaliste Al’adi
Mohamed Ali Dig Dig qui travaille maintenant pour le régime avait été
arreté lui aussi pour avoir critiqué le Gouvernement d’Hassan
Gouled.

Grâce à Amnesty
international, il a recouvert la liberté et le régime l’a gracié.

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L’affaire
Ali Aref Bourhan et les exactions de la FNS dans le nord du pays.

Le 29 juin 1992, le vieux
gouled decreta une amnistie partielle pour les prisonniers de guerre et les
prisonniers politiques.

Le Frud a libéré
plusieurs soldats de l’Armée nationale et de la FNS.

Sous la pression de Paris,
le Gouvernement avait fait libérer 64 maquisards du FRUD qui furent
conduits en direction d’Addis Abeba, dans le fief d’IOG. IOF avait fait arrêter,
dans le passé, Mohamed Houmed Soulé, le Président de
l’Association pour la
Défense des Droits de l’Homme et des Libertés. Il était
accusé d’avoir constitué une association illégale.

Aussitôt arrêté
par la SDS sur décision du Palais de l’escale et plus precisément
du Cabinet de la Présidence, inculpé immédiatement pour
diffusion de fausses nouvelles, il écope de trois mois à Gabode
.

Naturellement le délit
qui lui est reproché, ne tient pas la route, mais le régime
fait ce qu’il lui plait en matière de justice en particulier.

Hassan Ali Mohamed dit
Hassan Dalga a été lui aussi été arrêté
par la Gendarmerie, brigade nord, pour avoir denoncé les dérives
du régime et l’oppression qui frappe les opposants au pays d’Hassan
Gouled.

Je tiens à rappler
à DAF qu’il n’a jamais été inquiété, à
cette époque, par le régime et qu’il continuait son service
au sein de l’Armée nationale avec le grade de Lieutenant, pendant que
les vrais opposants se faisaient crever les yeux à la Villa Christophe.

Le docteur Abatté
Ebo Adou, médecin de carriere a été, lui aussi, arrêté
par le régime pour son appartenance au FRUD qui combattait le régime.
Il avait fui le pays au mois de juillet apres avori été condamné
a trois mois d’emprisonnement ferme pour avoir critiqué le régime.

Pendant ce temps Gouled
dormait.

Tu ne sais même
pas ce qui s’est passé entre le 5 et 11 juillet. ,29 personne ont été
jugées par un tribunal dont 15 par contumace accusées d’avoir
organisé l’attaque de la caserne de Tadjourah et d’avoir comploté
dans le cimetière d’Ambouli.

La plupart des magistrats
du tribunal, devant lequel ils ont comparu, étaient des fonctionnnaires
du Gouvernement dont un certain juge Dabayake.

Les accusés n’ont
pas été autorisés à s’exprimer, parce qu’ils avaient
reconnu les faits sous la torture et qu’il avaient fini par avouer à
la Villa Christophe, sous la douleur, qu’ils avaient eu le projet de renverser
le Gouvernement …

Pendant l’audience, certains
ont montré les traces des tortures, mais le juge n’a même pas
voulu les entendre ni en tenir compte. Ali Aref avait introduit un pourvoi
auprès de la Haute Cour de Djibouti, mais la Cour a refusé de
statuer sur leur cas, se rangeant aux ordres qui venaient du triste Cabinet
de la Présidence.

Les soldats tuèrent
a Yobocki le propre cousin du Premier Ministre Barkat Gourad qui s’est plaint
à Gouled. Ce dernier, interrogé par Aboubaker Moussa à
la RTD avait admis que l’Armée avait commis des bavures et qu’il fallait
sanctionné les responsables.

Aussitôt, un vent
de panique a soufflé sur l’Etat-major des FAD (Forces armées
djiboutiennes).

Parmi les coupables, on
trouve l’actuel Chef de l’Armée, le Général Zakaria ainsi
que l’ex-chef de la FNP. Ils ont alerté le chef qui n’était
autre qu’Ismail Omar Guelleh. La conversation se déroula au Cercle
mixte de l’Armée nationale, en face des locaux de la Brigade nord.

Très inquiets,
ils ne savaient comment présenter les choses au vieux Gouled, qui allait
tout faire pour que la commission d’enquête conduite par M. Mohamed
Ali Afkada, Procureur de la République asssité par le Commandant
Abdo Abdillahi Dembil aboutisse.

C’est IOG qui sabota la
commission d’enquête et au final, personne ne fut arrêté
ni inquieté.

Et pourtant le Procureur
de la République Mohamed Ali Afkada avait réussi à identifier
les coupables.

Quatre policiers de la
FNS du Général Yabeh ont été mis en cause par
le Cadi et par le Sultan. Le Cadi, imprudent, sera liquidé physiquement
le 18 juin 1995 à Randa tandis que le Procureur Mohamed Ali Afkada
fut mis hors d’état de nuire.

Il a été
rempalcé par Saad Cheik Moussa, le frère de l’actuel homme fort
de la Gendarmerie nationale. Amnesty international, dans son rapport de 1989,
dénoncera Djibouti pour avoir emprisonné des prisonniers d’opignion.

Cher DAF, jamais tu ne
fus inquiété ni conduit à la Villa Christophe.

Il faut être honnête
avec soi et avec les gens.

Le régime d’Ismail
Omar Guelleh tolère ton journal qui est diffusé sur la voie
public alors que les vrais opposants sont placés sous la surveillance
de la redoutable police politique (SDS).

Personne n’ose dire la
vérité et tu nous racontes que c’est toi qui tu vas le faire
tout seul, comme un grand !

Cessons de jouer au plus
fin, cow-boy et regardons les choses en face.

La République a
disparu de l’espace politique djiboutien car le régime ne voulait pas

d’une presse qui critiquait le régime et son Chef.

Elle n’a pas menti lorsque
la femme d’Awalé Guelleh Assoweh, Madame Saada Ali Avit a dit dans
le mini-reportage de la soi-disant chaîne indépendant et libre
( la RTD !)
que son mari n’avait rien à voir dans le cadre de la mort du Juge Bernard
Borrel.

Les deux Caporaux (Youssouf
Houssein et Mohamed Askar) de l’Arméé de Zakaria ne voulaient
pas dire la vérité sur ce fameux poste de contrôle PK
51.

Pourquoi la RTD n’a t-elle
pas interviewé le sergent Awalé, ainsi que le Lieutenant Alhoumekani
qui avait cité Ismail Omar Guelleh dans sa déposition ?

La vérité
c’est que si le juge Borrel n’a pas trouvé la mort à Djibouti,
on peut bien se demander où il a perdu la vie ?

Maître Martinet
devrait avoir honte pour avoir osé dire publiquement qu’il n’y a jamais
eu de torture à Djibouti. Il a dit cela parce qu’il ne veut surtout
pas qu’Ismail Omar Guelleh touche à son acho. Ce fameus système
de l’acho qui a meme étourdit les Français établis à
Djibouti qui sont de mèche avec le régime, dont un certain Maril.

Les Afar et les Gadaboursis
ont payé de leur vie, les dérives de ce régime et il
s’acharne aussi sur les Issa.

Persoone n’ose plus parler
de crainte de faire un tour à la Villa Christophe.

Les maîtres mots
de la dictature d’IOG :

Si tu parles, tu meurs,
Si tu écris tu meurs,
Si tu refuses d’espionner pour mon compte, tu meurs,
Si tu ne te tiens pas tranquille, tu meurs.
Si tu ne me voues pas un culte respectueux, tu meurs.

Pour moi, il vaut
mieux parler quitte à prendre le risque de mourir ensuite..

Sergent
Chef Ariko

de la Gendarmerie nationale,
en route pour la Hollande.