17/02/03 (B185) Un nouveau procès politique à Djibouti : les autorités djiboutiennes annoncent à l’AFP l’ouverture d’un procés politique pour le 22 février, afin de tenter de disculper IOG de sa possible responsabilité dans l’affaire du crime du magistrat français Bernard Borrel.

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Note de l’ARDHD

Les affirmations
des officiels djiboutiens sont surprenantes : comment peuvent-ils affirmer
dès aujourd’hui que Mohamed Alhoumekani sera jugé par contumace
? Qu’est ce qui leur permet de dire qu’il ne se présentera pas au Palais
de Justice de Djibouti, le 22 février ?

Il n’y a que trois
solutions possibles, ou bien :

  • le Procureur
    de la République, le célèbre Grandes Oreilles lit dans
    l’avenir et sait interpréter les signes célestes, (peu vraisemblable
    !)
  • les autorités
    djiboutiennes n’ont pas accordé de visa à l’avocat d’Alhoumekani,
    ce qui est une habitude
  • il y a eu des
    entretiens secrets, conduits par le Procureur de la République, en
    contradiction avec toutes les règles de droit : mais cela est aussi
    habituel dans un pays de non-droit, où le Procureur essaye de faire
    pression sur les témoins ….

En tout cas, cette
annonce anticipée trahit bien l’affolement du pouvoir et des proches
de Djibouti : sinon, ils auraient attendu le 22 février à midi, pour
affirmer que le procès aurait lieu par contumace.

Une
nouvelle maladresse ‘significative’ des services de communication de Guelleh
?


Le personnage, maquillé sur nos précédentes photos,
surpris en flagrant délit de tentative de subornation d’un témoin-clef,
n’est autre que le Procureur de la République de Djibouti,
qui avait fait le voyage Djibouti-Bruxelles en Jan-Fév 2001 !

C’est dire si le système judiciaire djiboutien est conforme
à celui d’un Etat de Droit. On attend, paraît-il des enregistrements
sonores et même vidéo.

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Affaire du juge
Borrel: un témoin-clé sera jugé par contumace à
Djibouti

DJIBOUTI, 16 fév
(AFP) – Un officier membre de la garde présidentielle djiboutienne,
témoin-clé de l’affaire du juge français Bernard Borrel,
retrouvé mort à Djibouti en 1995 -un suicide selon le gouvernement,
un meurtre selon sa veuve-, sera jugé par contumace le 22 février
à Djibouti, a-t-on appris dimanche de sources judiciaires.

Le procès de cet
ancien officier de gendarmerie, Mohamed Saleh Alhoumekani, réfugié
en Belgique, s’ouvrira le 22 février devant le tribunal de Djibouti,
a annoncé dimanche à l’AFP le procureur de la République
de Djibouti, Djama Souleiman Ali.

Le militaire est le témoin-clé
à charge de la défense d’Elisabeth Borrel dans l’enquête
sur le meurtre de son mari menée depuis plusieurs années en
France par quatre juges d’instruction successifs.

Le corps calciné
du juge Borrel avait été retrouvé le 19 octobre 1995
à quelque 80 km de Djibouti-ville. Les autorités locales ont
conclu au suicide pa r le feu.

Mme Borrel soutient depuis
toujours que son mari a été victime d’un « assassinat politique »
impliquant l’actuel président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh,
à l’époque directeur de cabinet et neveu du chef de l’Etat Hassa
Gouled Aptidon.

Le juge Borrel était
à cette époque conseiller du ministre djiboutien de la Justice.

Une information judiciaire
sur les circonstances de sa mort reste ouverte en France.

Mohamed Saleh Alhoumekani,
avait affirmé avoir entendu, le jour du décès, une conversation
au cours de laquelle ses supérieurs de la garde présidentielle
annonçaient à Ismaël Omar Guelleh que le « juge fouineur
est mort » et « qu’il n’y avait pas de trace ».

Le procès de cet
ancien gendarme permettra de « démonter la machination tendant
à présenter le président de Djibouti comme l’instigateur
de la mort du juge Borrel », a affirmé à l’AFP une source
judiciaire djiboutienne proche du dossier, sous couvert de l’anonymat.

M. Alhoumeka ni vit en
exil aujourd’hui en Belgique, où il a obtenu le statut de réfugié
politique.

Le procès sera
ouvert à la suite des plaintes de deux anciens supérieurs hiérarchiques
de l’accusé au sein de la garde présidentielle.

 

Roger Picon