15/02/03 (B185) Une pensée émue pour notre Ami Roger Picon, qui vient de perdre son père.

Toute l’équipe
de l’ARDHD a une pensée pour notre ami Roger Picon qui se dépense
sans compter pour soutenir toutes les actions en faveur des Droits de l’Homme
à Djibouti et qui assure, avec la plus grande abnégation, le
secrétariat général du GED.

Roger vient de perdre
son père et nous lui adressons nos condoléances et l’assurance
de notre amitié la plus solide et la plus sincère dans cette
douloureuse épreuve.

Voici le message qu’il
nous a fait parvenir :

J’ai le regret de vous
informer du décès de mon père François Picon ,
ce jour samedi 15 février 2003 dans un Centre hospitalier de Bouc Bel
Air – France.

Né le 13 septembre
1913 à Sidi Bel Abbés (Algérie), il était issu
d’une famille modeste d’ébénistes originaire du pays Basque
et de Catalogne.

Fonctionnaire du Ministère
de la Santé publique au Maroc spécialisé en ophtalmologie
et en maladies dites tropicales, il a consacré une grande partie de
sa vie à lutter contre les épidémies de peste et de typhus
qui décimaient la population locale d’alors en sillonnant sans
cesse et durant plus de 20 années l’arrière pays qu’il
aimait tant comme sa population qu’il vaccinait et soignait et dont il
apprit la langue, les dialectes locaux, la religion, les coutumes et les traditions.

Bien qu’étant
de religion catholique il pratiquait le jeun du ramadan par convictions mais
aussi par respect pour ses infirmiers, ses personnels et la religion du Coran
comme les plus pauvres qu’il soignait bénévolement tard
le soir en notre maison et par considération qu’il avait là
aussi pour eux.

Chef du Service antipaludique
pour Rabat-Salé en fin carrière, il consacra là encore
ses matinées du jour de prières pour la religion musulmane qu’est
le vendredi, à remplir la fonction de Vétérinaire en
contrôlant de manière bénévole la qualité
des viandes commercialisées par les petites boucheries disséminées
tout autour de la capitale marocaine.

Décoré
au jour de l’Indépendance du Maroc par SM Mohamed V de la Ouissam
Alaouite puis de diverses décorations françaises, il a entretenu
des rapports privilégiés avec la famille royale voire d’amitiés
avec le Glaoui, Pacha de Marrakech, Si Mamri conseiller de SM Mohamed V, le
Général Driss Ben Aomar tout en restant quasi exclusivement
un homme de terrain, proche de la population.

Le plus bel héritage
que m’a légué mon père est de ne point tirer profit
des plus humbles mais de les aider, d’aimer le Maroc pays qui m’a
vu naître et sa population.

J’ai appris de
lui la langue arabe, sa poésie et ses subtilités ainsi qu’une
juste lecture du message de Muhammad, le Coran.

J’ai le souvenir
de ce qu’il me répétait si souvent (dans l’esprit).

« Nous sommes
nés sur la même terre, avons bu la même eau et nous sommes
nourris des mêmes fruits de la même terre.

Offre leur un peu de
ce que la vie t’a donné et de ton temps même s’ils
n’osent pas te le demander. Ce pays est le pays de l’accueil et
de l’offrande des dattes et du lait, acceptes-ce que l’on t’offre,
ils ne te respecteront que pour autant que tu les respecteras, eux et leurs
traditions qui sont une saine philosophie de la vie ».

Que Dieu l’accueile
dans le paradis des Hommes de Coeur qui ont beaucoup offert à l’Afrique.

Roger Picon