10/03/03 (B188) Le risque de démantèlement du troisième voyagiste européen, My Travel, en grosses difficultés suite à des  » erreurs comptables  » va-t-il fragiliser plus encore le Tour Opérateur Daallo Sarl, dont la surface financière réduite, laisse place à toutes les inquiétudes ? (Lecteur)

Dans la publication qu’a
fait paraître la lettre d’Information de l’Institut du Transport Aérien
rattaché à la Direction Générale de l’Aviation
Civile (DGAC) France, sous le N° 420-421 du mois de décembre 2002,
on observe que le deuxième voyagiste britannique My Travel a été
contraint de revoir ses pratiques comptables car affichant une perte avant
impôt de 72,8 millions de livres en raison de la découverte  »
d’erreurs comptables  » consécutives à des  » remontées
d’informations défectueuses  » depuis son nouveau centre comptable
et qui a fait obligation au second voyagiste anglais d’approvisionner 26 millions
de livres à ce titre et ce qui a entraîné la démission
du directeur financier et du directeur du développement.

Cette  » révision
rétroactive  » porte sur un montant cumulé de 81 millions
de livres, dont 20,3 millions sur 2002 et 19 millions sur 2001.

Par rapport aux comptes
de 2001, My Travel affiche un chiffre d’affaires en net repli de 13,3 % pour
une perte nette de 60 millions de livres, à comparer à un profit
de 17,4 millions.

Déjà, début
octobre, Tim Byrne, le directeur général du groupe avait été
contraint de se retirer. Ayant rendu public ces graves déboires que
semblait annoncer la démission de David Crossland, le président
du groupe lors de la dernière assemblée générale
des actionnaires en février 2002.

Le net repli du titre
de 86,08 % depuis le début de l’année tient vraisemblablement
à l’évocation officielle par la direction de My Travel d’une
 » révision stratégique de ses activités destinée
à définir le futur périmètre du groupe  »
qui pourrait le conduire à très court terme à des cessions
d’actifs.

De quoi alimenter la rumeur,
le marché pariant, depuis quelques temps sur un démantèlement
du troisième voyagiste européen.

Libéralisation
du transport aérien, déréglementation et  » Yield
Management « 
La nécessaire libéralisation du transport aérien
dans le monde a eu comme conséquence d’accentuer une certaine dérèglementation
du marché et notamment aux Etats-Unis avec l’apparition du Yield Management
(désigné également sous le terme de  » Revenue Management
 » ou encore de  » Tarification en temps réel « ) qui est
une technique qui permet de calculer, en temps réel, les meilleurs
prix pour optimiser le profit généré par la vente d’un
produit ou d’un service, sur la base d’une modélisation et d’une prévision
en temps réel du comportement de la demande par micro segment de marché.

Cette méthode scientifique
de calcul des prix a révolutionné le transport aérien
au début des années 80. Elle permet de résoudre de manière
optimale le problème de la confrontation de l’offre et de la demande,
grâce à une tarification différenciée et au contrôle
systématique de la quantité d’un produit mis en vente dans chaque
classe tarifaire.

Les conséquences
positives de l’utilisation de ce concept se sont ressenties sur l’ensemble
des intervenants et l’on ne peut que se féliciter des effets positifs
de cette première déréglementation qui sont spectaculaires
pour le consommateur :
– baisse générale des prix consécutive à la mise
en concurrence des exploitants,
– multiplication des liaisons (réseaux hubs and spokes),
– restructuration de la profession, se soldant parfois par un fort retrait,
voire, dans certains cas, la disparition des anciens opérateurs.

DAALLO
Airlines, censée être Transporteur Aérien Public international
(TAPI) … achète des billets de transports au voyagiste My Travel
!!! :

VOYAGISTE,
Synonyme : organisateur de voyages,
Domaine : tourisme.
Définition : personne morale ou physique qui conçoit et met
en œuvre des voyages.
Anglais : tour operator.
Franglais : tour-opérateur.
Source : arrêté du 30 juin 1992 (J.O. du 15 septembre 1992).

Ceci revient à
dire que le voyagiste My Travel n’exploite pas d’avion en son nom mais achète
exclusivement des billets qu’il revend à la Société DAALLO
qui les commercialise à son tour.

Dans de telles conditions
de fonctionnement impliquant un premier puis un second voyagiste prenant successivement
et en toute logique commerciale leur commission au passage, on comprend parfaitement
les raisons pour lesquelles les tarifs proposés par DAALLO Sarl soient
supérieurs, entre 30 et 45 %, par rapport aux tarifications de ses
concurrents qui exploitent quant à eux leur propre flotte aérienne,
les passagers bénéficiant dans ce cas de la baisse générale
des prix consécutive à leur mise en concurrence et aux effets
positifs initiaux de la  » Tarification en temps réel « 

Nous entrons là
dans un sujet maintes fois soulevé au niveau des différentes
Directions de l’Aviation Civile pour ce qui concerne la recherche et l’identification
des responsabilités.

Là pose souvent
le problème crucial de l’entretien technique des avions qui représente
un coût indéniable, qu’il convient de ne pas occulter d’une manière
ou d’une autre et qui entre pour une part importe dans le prix du billet tout
comme le montant des garanties et couvertures d’assurances dont il faut souligner
qu’il a été revu à la hausse depuis 3 ans, par certaines
Compagnies européennes de premier niveau, ce qui constitue une indéniable
avancée dans les éventuelles indemnisations ultérieures
pour préjudices subis.

Sans esprit de diabolisation
d’une situation que nous ne souhaitons certes pas mais dont on se doit de
tenir compte, en cas d’accident on imagine, dans une telle situation de premier
puis de second voyagiste revendant des billets de transport aérien
pour des avions dont ils ne connaissent pas le niveau d’entretien ce que serait
le cheminement juridique des  » ayants droits  » ou des personnes
ayant subi un préjudice.

 » L’un des buts
de l’homme est de prévoir, parfois l’imprévisible et certes
pas de tenter de comprendre après « .

DAALLO
Airlines SARL Tour opérateur ou Compagnie aérienne qualifiée
TAP ?

Nous aimerions que l’on
nous explique comment la Société Anonyme à Responsabilité
Limitée (SARL) DAALLO, donc à très faible capital et
de garanties financières plus que symboliques, s’est vue octroyer une
dérogation aux fins d’obtenir l’appellation de Compagnie aérienne
donc d’un pavillon de Transporteur Aérien Public (TAP) légalis酅…….
en toute illégalité sur le plan international par l’Etat djiboutien,
pavillon de transporteur international auquel elle ne saurait prétendre
en aucun moment sous une quelconque réglementation aérienne
internationale.

Autre et simple question
qui nous vient à l’esprit. La société DAALLO Sarl, commercialisant
des billets en son nom propre ne serait-elle pas dans l’illégalité
la plus complète en se réclamant de l’appellation de Compagnie
Aérienne de Transport Aérien Public International (TAPI) car
n’étant pas  » le propriétaire ou l’exploitant  » des
avions chargés du transport mais jouant juste un rôle de  »
second voyagiste  » et percevant sa commission au passage ?.

Comment et sous quelles
réelles couvertures de garanties d’assurances indemniserait-elle les
victimes et leurs ayant-droits en cas d’accident aérien ?


Bouh Warsama